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Critique de sylviedoc


Prenez une grande maison isolée dans un coin (fictif) des Vosges, une quinzaine de jeunes filles et garçons réunis pour fêter les 18 ans d'un "copain" en septembre 1974, alors que la majorité vient tout juste d'être abaissée à 18 ans. Rajoutez un père veuf et écrivain reconnu, mais complètement inapte à la fonction paternelle face à son fils plus que tordu. Saupoudrez le tout d'une tempête de neige historique (je ne me souviens plus de la date exacte, mais il est véridique que cette année-là on a eu droit à des chutes de neige abondantes et exceptionnellement précoces). le décor est planté, le titre de la pièce est accrocheur, je me suis frottée les mains où tous mes doigts étaient bien au complet, j'ai vérifié, et je me suis préparée à passer un très bon moment.

Ca commence très fort, par une tentative de viol d'une fillette de 10 ans par un ado, en 1968, en guise de prologue, bim dans ta gueule ! Puis on saute directement 3 jours avant le fameux anniversaire d'Alexandre, celui-ci étant en pleines négociations avec son paternel, le grand auteur Marc Torres, pour l'organisation de la fête. Papa finit par accorder l'autorisation pour quinze potes, mais attention : ni drogue ni alcool, sinon ça va barder ! Il est naïf, le papounet, surtout étant donné les frasques passées du fiston... Mais bref, le samedi suivant, les invités arrivent, dont la superbe Mathilde qu'Alexandre compte bien "séduire" (comprenez baiser), de gré ou autrement. Mais il n'est pas le seul sur le coup, évidemment. Et c'est là qu'on commence à comprendre les guillemets au mot "copain" ci-dessus. Et oui, l'ado, c'est parfois cruel. Et voilà-t-y pas que la nature s'en mêle, faisant tomber une couche de neige suffisamment épaisse pour bloquer la route menant chez les Torres, avec en prime un camion couché en travers de la route désormais interdite jusqu'à nouvel ordre. Bien sûr, toute la joyeuse bande va devoir dormir sur place, heureusement il y a suffisamment de couchages pour séparer mâles en rut et femelles aguichantes (je ne caricature même pas !), après une soirée qui se termine au coin du feu avec la guitare et tout et tout. Il y aura même de quoi faire un petit déj' pour tout le monde le lendemain matin, le pied, quoi ! (avec tous ses orteils encore, j'ai compté aussi). faut juste aller chercher quelques baguettes au congélo, à côté du garage. Allez, papa Torres s'y colle, une fois toute la jeunesse aux plumes. Et c'est là que....

A partir d'ici, faut lire si vous voulez savoir. Plein de monde va se croiser dans la nuit neigeuse et glaciale, et certains vont y laisser des morceaux. Qui, pourquoi ? Je ne vous dirai rien de plus.
Pour Alexandre, c'était sa première surprise-partie, et c'est sa fêêête, il fait ce qui lui plaiait, ce qui lui plaiait, comme le chantaient Sheila et Richard Anthony au temps des yéyés, pour moi c'était mon premier Saussey. Sans doute pas le dernier, parce que l'histoire et l'ambiance m'ont scotchée, mais je pense que je choisirai soigneusement le prochain, parce certaines choses m'ont quand même dérangées ici. On est en 1974, d'accord, je veux bien croire que les choses se déroulaient différement de maintenant, mais quand même... Je ne veux pas trop en dire pour ne pas déflorer, mais Alexandre aurait dû bénéficier d'un suivi sur des années, surtout après la perte de sa mère. Et que dire des manoeuvres nocturnes d'appelés en pleine tempête dans ce coin-là, c'est juste impossible, d'ailleurs une caserne au milieu de nulle part en montagne, à ma connaissance il n'y en a pas, mais admettons, c'est une fiction après tout. Pour être juste, l'auteur explique en fin de volume certaines des libertés qu'il a prises avec la réalité, d'un point de vue géographique essentiellement, mais j'ai quand même trouvé à certains moments qu'il en faisait trop, trop de découvertes juste au bon moment, trop de coïncidences, trop de trajectoires qui se croisent presque...
Et certains personnages sont plus que déplaisants, ils n'ont aucun bon côtés. En général ça ne me dérange pas trop, mais là, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, à force cela m'a gênée, parce que même les victimes sont antipathiques. D'où ma note un peu mitigée, alors que je pensais vraiment tomber sur une lecture mini 4 étoiles. Je suis sans doute devenue plus exigeante, à force de dévorer des thrillers, beaucoup de babélamis ont vraiment apprécié, donc si vous aimez le genre, ne vous arrêtez pas trop sur mon appréciation. ce roman a quand même beaucoup de qualités, et je ne me suis pas ennuyée un instant.

A tous les babélamis : je vous souhaite un bon réveillon pour tourner le dos à 2022 et comme on dit chez moi "Guete rutsch" en 2023 ! Tous mes voeux vous accompagnent, Champagne !
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