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Critique de saigneurdeguerre


Dans le fort portugais, une femme ambassadeur fait une entrée remarquée : une femme ambassadeur ? Les Portugais n'ont jamais vu ça ! Elle refuse de se couvrir comme le lui ordonne un prêtre. Comme on ne lui propose pas de siège pour s'asseoir, elle demande à une de ses exclaves de se placer à quatre pattes pour qu'elle puisse poser son séant de façon digne face au gouverneur portugais. Elle refuse de s'enduire de farine comme le voudraient les colonisateurs qui ne conçoivent pas de parler d'égal à égal avec quelqu'un à la peau trop foncée… Njinga démontre qu'elle a une très forte personnalité. Ce n'est là qu'un début pour les Portugais qui vont avoir fort affaire avec la future reine du Matamba…

Critique :

Jean-Pierre Pécau signe ici un scénario extrêmement intéressant puisqu'il nous fait découvrir une reine africaine totalement méconnue en Europe, devenue une icône en Angola. Il faut dire qu'arriver à survivre dans les conditions qui furent les siennes pour s'éteindre paisiblement à l'âge de quatre-vingts ans, ce n'était pas gagné d'avance !
Le monde de Njinga n'a rien d'un paradis paisible : à la mort de son père, son frère n'hésite pas à massacrer tous ceux de sa famille qui pourraient lui disputer le titre de roi, y compris ses neveux en bas âge, puis il s'arrange pour que ses soeurs, laissées en vie, ne puissent plus jamais enfanter. Ajoutons une tribu de cannibales pour faire bonne mesure et des esclaves dont la vie ne vaut pas grand-chose… Ah, oui, j'allais oublier : le massacre des prisonniers est monnaie courante… Pas d'ONU à l'époque pour condamner ces joyeuses facéties.
Ce livre est une succession de massacres, mais pas que ! L'auteur démontre les qualités diplomatiques et de stratège de Njinga qui va réussir à s'imposer comme reine par la ruse.
Le scénario ne rend que très peu de personnages sympathiques. Il met aussi en évidence la principale raison de la présence portugaise sur place : le commerce des esclaves dont ils ont grand besoin pour leurs plantations et mines au Brésil.
J'apprécie beaucoup le dessin d'Alessia de Vicenzi qui confère un caractère particulier à cet album pour nous transporter en Afrique. Nuria Sayago achevant de conférer des couleurs chaudes à l'ouvrage pour parachever l'ambiance africaine.
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