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Comme le disait Nicolas Sarkozy « l'Afrique n'a pas d'Histoire », et comme le disait Emmanuel Macron « les Africains n'ont pas de passé ». Hein, quoi ? En gros bourgeois pétris de gros préjugés, ils nous auraient menti à l'insu de notre plein gré ??? On ne s' y attendait pas du tout, quelle déception… (ironie inside évidemment)
Bref, ça fait de bien de lire un récit qui tord le cou à toutes ces mentalités nostalgiques du colonialisme qui fleurent mauvais le suprématisme. Nous suivons au XVIIe siècle la résistance de Njinga à la colonisation portugaise dans ce qui allait devenir l'Angola. Nous avons d'un côté le gouverneur Luis Mendes de Vasconcelos, remplacé par son fils João car les élites occidentales sont forcément héréditaires, qui utilisent comme mercenaires les cannibales bangalas pour semer la terreur et récupérer des esclaves à peu de frais. Et d'un autre côté nous avons celle que les chroniques occidentales nomment Ana de Sousa Nzinga Mbande et que les chroniques africaines nomment Njinga du Ndongo et du Matamba, prête à tout et au reste pour prendre, conserver et agrandir son pouvoir en boutant les « visages pâles » hors d'Afrique (quitte à s'allier avec les Hollandais contre les Portugais).

Nous découvrons sans surprise des Portugais qui ne veulent parlementer qu'avec des gens blanc, chrétiens, et lusitanophones… à charge pour les Africains d'apprendre leur langue, de se convertir à la religion chrétienne, et de se recouvrir le visage de farine. C'est aussi raciste que ridicule, mais le suprématiste est par définition raciste jusqu'au ridicule ! L'Occident c'est le Roi et l'Église, la Papauté et les Jésuites, chacun avec des objectifs différents voire contradictoires (ceux qui ont déjà vu le fabuleux film "The Mission" savent) : si Dieu est amour, pourquoi les Chrétiens viennent tuer les Africains ?
Nous découvrons, j'imagine certains avec surprise, que l'Afrique plus qu'un continent est une mosaïque de peuples, de pratiques et de croyances, et que les Africains n'ont nul besoin des Blancs pour s'entre-tuer les uns les autres, s'exploiter les uns les autres, et pour pratiquer l'esclavage comme système à grande échelle. Après je ne connais pas assez bien l'Histoire du continent africain pour savoir si on est dans les clichés ou dans la réalité, mais les games of thrones africains semblent tous passer par les cases sexe et violence avec trahisons et mutilations car les Caligula / Constantin africains semblent légions (païens et chrétiens ont totalement égaux dans la dégueulasseries, car pour avoir le pouvoir les mêmes causes produisent les mêmes effets)…

Alors oui Njinga est belle, intelligente, grande diplomate car aussi grande oratrice que manipulatrice, grande souveraine car son ego est aussi grand que ses ambitions. Tare originelle de la série on retrouve tous les archétypes de la femme de pouvoir, qu'ils soient bons (rarement) ou mauvais (souvent). Mais elle a régné de 1631 à 1663, donc j'ai hâte de voir ce qu'on va mettre en scène dans le tome 2 car il y a largement matière à raconter !
Sur la forme les dessins d'Alessia de Vincenzi chaudement colorisés par Nuria Sayago sont initialement séduisants, mais au fil du temps on comprend qu'ils manquent de précision voire d'homogénéité (en bref tout cela demande à s'améliorer). Sur la forme Jean-Pierre Pécau reste un scénariste efficace toujours très doué pour les dialogues enjoués véritables mines à citations, et en spécialiste de la Série B il ne résiste pas à la tentation de mettre en scène un certain Capitaine Alatriste qui ne sait pas à quels saints se vouer...
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Dans le fort portugais, une femme ambassadeur fait une entrée remarquée : une femme ambassadeur ? Les Portugais n'ont jamais vu ça ! Elle refuse de se couvrir comme le lui ordonne un prêtre. Comme on ne lui propose pas de siège pour s'asseoir, elle demande à une de ses exclaves de se placer à quatre pattes pour qu'elle puisse poser son séant de façon digne face au gouverneur portugais. Elle refuse de s'enduire de farine comme le voudraient les colonisateurs qui ne conçoivent pas de parler d'égal à égal avec quelqu'un à la peau trop foncée… Njinga démontre qu'elle a une très forte personnalité. Ce n'est là qu'un début pour les Portugais qui vont avoir fort affaire avec la future reine du Matamba…

Critique :

Jean-Pierre Pécau signe ici un scénario extrêmement intéressant puisqu'il nous fait découvrir une reine africaine totalement méconnue en Europe, devenue une icône en Angola. Il faut dire qu'arriver à survivre dans les conditions qui furent les siennes pour s'éteindre paisiblement à l'âge de quatre-vingts ans, ce n'était pas gagné d'avance !
Le monde de Njinga n'a rien d'un paradis paisible : à la mort de son père, son frère n'hésite pas à massacrer tous ceux de sa famille qui pourraient lui disputer le titre de roi, y compris ses neveux en bas âge, puis il s'arrange pour que ses soeurs, laissées en vie, ne puissent plus jamais enfanter. Ajoutons une tribu de cannibales pour faire bonne mesure et des esclaves dont la vie ne vaut pas grand-chose… Ah, oui, j'allais oublier : le massacre des prisonniers est monnaie courante… Pas d'ONU à l'époque pour condamner ces joyeuses facéties.
Ce livre est une succession de massacres, mais pas que ! L'auteur démontre les qualités diplomatiques et de stratège de Njinga qui va réussir à s'imposer comme reine par la ruse.
Le scénario ne rend que très peu de personnages sympathiques. Il met aussi en évidence la principale raison de la présence portugaise sur place : le commerce des esclaves dont ils ont grand besoin pour leurs plantations et mines au Brésil.
J'apprécie beaucoup le dessin d'Alessia de Vicenzi qui confère un caractère particulier à cet album pour nous transporter en Afrique. Nuria Sayago achevant de conférer des couleurs chaudes à l'ouvrage pour parachever l'ambiance africaine.
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Au début du 17ème siècle, les portugais aimeraient faire la main basse sur les richesses de l'Afrique de l'ouest. Pour se procurer des Esclaves, ils comptent sur l'instabilité des ethnies locales mais il y en a une qui va leur tenir tête.

J'avoue ma totale ignorance de l'histoire de l'Angola et je ne me souvenais pas avoir déjà entendu parler de Njinga, reine de Matamba. C'est donc avec plaisir que j'ai pu combler ce manquement.
Je suppose que l'histoire est fortement romancée et qu'en définitive on sait assez peu de chose sur cette reine qui semble avoir été d'une grande intelligence.
Elle est présentée comme une femme forte qui ne recule devant rien pour accéder au pouvoir. Même pas à égorger son neveu pour éviter la concurrence. Ce côté froid et calculateur ne nous la rend pas très sympathique mais l'on peut admirer sa vaillance et sa détermination dans un monde qui devait être avant tout masculin et brutal.

Le dessin aurait gagné à mettre un peu plus de finesse dans son trait mais il est globalement agréable et les couleurs chaudes utilisées vont bien au décor.
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Il est vrai que dans cette collection des reines de sang, cela manquait une reine africaine bien qu'on est eu droit à la charmante Cléopâtre.

Cependant, c'est l'Afrique noire qui nous intéresse car ce continent est resté bien mystérieux pendant des siècles. On assiste à l'envahissement de ce qu'on appellera plus tard l'Angola par les portugais pour leur commerce d'esclaves, un véritable crime contre l'humanité encouragé par l'Église romaine dans sa volonté d'évangélisation.

On va découvrir Njinga. Je ne peux pas vraiment dire qu'elle est charmante. Elle n'hésite pas à se venger sur des enfants sans défense pour faire subir le mal qu'on lui a fait. Il faut dire que cela sera sans concession. Elle reste néanmoins assez intrigante car elle se converti au catholicisme non sans arrière pensée stratégique.

C'est une première partie assez intéressante sur un personnage méconnu de l'histoire. L'Afrique a bien une histoire contrairement à ce que pouvait penser certains de nos illustres politiciens mais elle n'est pas très enseignée. Et pourtant, c'est très intéressant. Cette reine de sang n'a rien à envier aux nôtres !
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Après des reines européennes, chinoises et égyptiennes, nous nous retrouvons dans l'Afrique du XVIIe siècle, au Ndongo pour y faire connaissance avec Njinga.
Avant cette BD, je ne connaissais d'elle que les quelques pages que lui a consacrées Pénélope Bagieu dans Culottées. C'est d'ailleurs sur une des scènes les plus mémorable que s'ouvre ce tome : reçue par le dignitaire portugais qui ne lui a pas préparé de siège, une de ses esclaves se met à quatre pattes pour lui servir de fauteuil (j'écris ce billet en avril 2021 et cela m'a beaucoup fait sourire étant donné l'actualité récente où une anecdote comparable a eu lieu en Turquie...quelle spectacle si Ursula von der Leyen avait demandé à quelqu'un de s'accroupir pour pouvoir s'assoir).
L'histoire et le contexte sont intéressants et édifiants. Certaines réflexions font particulièrement réfléchir, notamment celles sur la mauvaise volonté des chrétiens à voir les tribus africaines se convertir...
Le dessin est plutôt bon, je n'ai pas grand chose à lui reprocher si ce n'est un trait un peu trop épais.
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Histoire d'une femme forte, intelligente et prête à tout, comme la plupart des reines de sang repris dans cette collection. le petit plus? C'est qu'ici on se trouve en Angola, et que notre heroine - au moins dans le premier tome - sait naviguer entre les portugais qui veulent coloniser son pays et son frère, brute épaisse qui a éradiqué tous les hommes de sa famille, pour éviter une possible concurrence, mais a laissé vivre les femmes (non sans les torturer), quel idiot! Elle saura utiliser toutes les armes pour parvenir à ses fins y compris la diplomatie et le baptème.
Récit romanesque qui se déroule il y a quelques siecles.
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Cette fois-ci la série des reines de sang nous entraîne en Angola au 17ème siècle et on rencontre Njinga, fille et soeur du roi du Matamba, alors en ambassade auprès du gouverneur portugais à Luanda. Elle est venue négocier la paix avec des européens qui ne “respectent pas la parole donnée aux sauvages”. Elle va prendre la tête de la résistance face à l'envahisseur.

J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée biographique qui propose de beaux dessins avec une palette de couleur très chaude, en adéquation avec les paysages et les températures angolaises. Les différents épisodes de la vie de Njinga font frémir et on s'attache beaucoup aux personnages angolais, malgré leur tendance à la cruauté. Les portugais sont présentés comme totalement inadaptés, cupides, voleurs, menteurs… On est complètement dans la colonisation de “pillage”. Un père jésuite est le seul représentant de la colonisation “civilisatrice” avec le but de convertir les africains à la vraie foi et il est le seul portugais auquel on s'attache un peu (il faut dire qu'il est le seul à considérer les africains face à lui comme des égaux). Vision un peu simpliste mais très efficace en BD.

Le grand intérêt de cette bande dessinée est cependant bien la découverte de Njinga, véritable reine, diplomate et guerrière qui prend la tête de son peuple pour conserver sa liberté “seuls les esclaves s'agenouillent”. le scénariste a bien su rendre la multitude de tribus, de motivations et de conditions dans l'Angola de cette époque et la stratégie européenne : “diviser pour mieux régner” et pour mieux piller dans leur cas avec une industrialisation de l'esclavage.

J'ai hâte de lire le deuxième tome.
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J'ai bien aimé cette Bd sur mes origines, en apprendre plus sur l'histoire d'un pays qui m'est inconnu, un pays où je rêve d'aller, un pays qui a connu l'occupation des portugais. Une BD avec de magnifiques dessins quoique par moment, un peu trop de sang ahah mais une belle histoire avec une femme de pouvoir ! J'ai hâte de lire la suite
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Après Roxelane la sultane, la collection « Reines de sang » des éditions Delcourt consacre un dyptique à Njinga, une reine angolaise du XVIIe siècle. Njinga, la lionne du Matamba est le premier tome de cette bande dessinée historique qui met en lumière la résistance acharnée des Africains face au colonisateur portugais.

En 1617, Ngola Mbandi succède à son père à la tête du royaume du Ndongo, en Afrique centrale. Mais, très vite, sa soeur Njinga s'impose comme une figure incontournable de la lutte contre les envahisseurs blancs. Trahisons, meurtres au sein de la famille… Njinga a grandi dans un univers violent et impitoyable qui a fait d'elle une guerrière sans scrupules.
Le territoire de l'actuel Angola est alors au centre d'un trafic d'esclaves à grande échelle. Des Africains sont envoyés de force à destination du Brésil et de Cuba, avec la complicité de Njinga et des siens. Mais les accords passés entre les chefs africains et les Portugais sont fragiles et sans cesse remis en cause.

Si Njinga, la lionne du Matamba est avant tout une BD d'aventure et d'action, elle révèle certains aspects intéressants de la vie de ce personnage méconnu, comme par exemple sa conversion au christianisme. Ce choix tactique permet à Njinga de renforcer son influence auprès des Portugais, notamment en jouant de l'antagonisme entre les jésuites et les représentants de la couronne.

Si les dialogues sont assez peu remarquables, le dessin au trait précis d'Alessia de Vincenzi, avec ses couleurs chaudes et de beaux effets d'ombre rend la lecture très agréable, d'autant plus que le scénario est bien rythmé.

Pour le deuxième tome, il faudra attendre 2021 !
Lien : https://histfict.fr/njinga-t1/
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Me revoici encore avec un album traitant de l'Histoire mais avec une de mes séries de prédilections, à savoir: « Les Reines de sang ». Cette fois-ci nous embarquons pour l'Afrique, plus précisément le Matamba ou futur Angola. Pour situer un peu le contexte, nous sommes au 17ème siècle, les Portugais désirent annexer ce pays pour ses richesses et notamment pour le commerce d'esclaves. Njinga est la fille des souverains du Matamba et la soeur du souverain régnant, elle est désignée comme ambassadrice auprès des envahisseurs pour parlementer. Elle prendra le pouvoir en assassinant son frère et se convertira au christianisme afin de se faire davantage respecter par les Portugais. Hélas les choses ne vont pas se passer très bien et finalement elle fera alliance avec les Pays-Bas. Njinga est considérée comme une figure majeure du féminisme, c'était une femme intelligente et cultivée pour son époque et qui avait des moeurs avant-gardistes. Excellente diplomate et fin stratège, de nos jours elle reste un modèle féminin et un repère culturel pour le peuple angolais.
Lien : https://sambabd.net/2021/01/..
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