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Critique de Ambages


Stabat Mater est un roman magnifique. Il y est décrit , par une orpheline, dans des mots douloureux le rapport à sa mère inconnue. Déposée bébé au pied d'un hospice où sont réunies les orphelines élevées par des ecclésiastiques qui leur apprennent la musique, elle doit découvrir toute seule au travers d'expériences traumatisantes la naissance de la vie, imaginer la vie de cette mère absente, les raisons de son abandon, les sentiments, la signification et valeur de mots. « Je viens d'écrire que les mots se dévident, mais peut-être s'entortillent-ils. Ils se dévident et s'entortillent dans un même mouvement. Allez savoir si je gagne ma liberté ou construis ma prison »
L'enfermement des yeux, des coeurs, des pensées dans ce lieu est décrit avec une telle violence par cette jeune musicienne -« ce rien que je suis est si démesuré ! Je me sens partout et, dans ce partout, je n'y suis pas » « ma solitude est en acier »)- et sa détresse de ne pas connaître Madame Mère a qui elle écrit chaque nuit , dans le noir, dans un recoin en haut d'un escalier ne pouvant trouver le sommeil, ne peut laisser indifférent tant les mots sont profonds, la douleur à chaque instant présente et la mort incarnée dans ce vide de sentiments qui étouffe toute rébellion. Il reste la musique, « la musique secrète qui s'élève dans notre âme. Personne ne peut empêcher qu'elle résonne en nous. Personnes ne peut nous la voler. »
La musique exaltée par cette douleur doit provenir du plus profond de la musicienne, jusqu'à l'extrême violence qui permet l'envoutement du son tiré des entrailles du musicien. Don Antonio, le compositeur dans cet hospice expliquera « Il ne faut pas garder pour soi ce qui nous habite. Nous devons aider ces choses à venir au monde de notre mieux, les repenser, les réécrire, les jouer d'une autre manière. » Il parle de la musique, elle y verra autre chose.
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