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Critique de jullius


L'histoire est une entreprise politique ! Si vous en doutez encore, il est temps de lire l'ouvrage de Fabian Scheidler.
Puisant aux sources des sciences humaines, de l'anthropologie autant que de l'économie, de la sociologie autant que de l'histoire des technologies ou de la philosophie, Scheidler entreprend de déconstruire le roman officiel du mythe occidental et son cortèges de propagande idéologique. Il livre un combat contre les fausses valeurs (le progrès, le développement, la croissance, la démocratie) qui fondent nos sociétés prétendument libres et développées depuis au moins le XVIe siècle ; et il nous offre un grand livre de science politique, un des meilleurs que l'on puisse lire, un livre qui permet de comprendre réellement le système monde (Wallerstein). Empruntant plus encore à Mumford le concept de mégamachine pour désigner l'ordre social qui asservit la plus grande part des hommes et détruit la planète au profit d'un petit nombre d'individus arrogants et stupides, il éclaire ainsi la logique à l'oeuvre depuis la composition des États militarisés.
Dans une langue très accessible et en un récit passionnant, il s'assume radical et va à la racine du mal, de notre monde tel qu'il ne va pas, de notre civilisation telle qu'elle nous mène à la perte, de nos erreurs que nous maquillons en grandeur, de notre déraison que nous arborons en rationalité. Sous nos yeux d'enfants de l'ère numérique qui avons oublié le temps, pourtant pas si lointain, de l'argentique, par le mariage heureux d'une mise en lumière savante et de ses émulsions cristallines, il développe la photographie nette et précise de l'ordre de choses et, en négatif, nous aide à saisir ce qui sera précisément à l'ordre de son effondrement.
C'est, à coup sûr, l'un des livres les plus importants, l'un des plus enthousiasmants aussi, parce qu'ô combien éclairant, que j'ai lus.
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