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Critique de kielosa


Mais qui peut donc bien être cette Mélinda Schilge, au nom si étrange ? Serait-elle Alsacienne ou Lorraine avec ce nom de famille allemand et ce beau prénom français ? Je l'ignore, en revanche, je sais qu'elle est une de nous, sur Babelio, sous le nom de "Leoniee" et que son prénom dans le civil est aussi beau que l'artistique : Céline. Et elle habite Lyon.
Les Melinda dont le nom m'est connu sont Melinda Gates, l'épouse de Bill de Microsoft, et Melinda Marling, l'épouse des espions britanniques Donald Maclean et Kim Philby (dans cet ordre d'ailleurs).

"Cia Bella" est son dernier ouvrage. Son avant-dernier fut : "Résurgence d'un coeur oublié" en juin 2018.

À la page 23, l'auteure note : "Depuis quelque temps, les drones civils pâtissaient de la mauvaise réputation des drones militaires, associés à des faits de guerre peu glorieux". Et elle a raison. Les premiers drones de combat ont été utilisés par l'armée américaine durant la dernière Guerre mondiale, mais c'est surtout pendant les 2 dernières décennies que l'usage en a été sensiblement accru. Il n'y a même pas un mois, le 18 juillet, que Trump a informé le monde que les États-Unis avaient détruit un drone iranien dans le détroit d'Ormuz.

Le drone frappe l'imagination et l'auteur néerlandais, Bart-Jan Kazemier, a écrit un épatant thriller avec le nom de l'engin dans le titre, en 2015.
C'est grâce à un drone que les Américains ont découvert le refuge d'Oussama ben Laden à Abbottobad au Pakistan (à 50 kilomètres d'Islamabad) en 2011, et cela n'est pas de la fiction, bien entendu. Pas plus que les drones utilisés actuellement à Calais contre migrants souhaitant traverser la Manche.

Ce qu'écrit notre Mélinda est tellement bien conçu et développé qu'on ait des difficultés à s'imaginer qu'il s'agit de fiction. On aurait plutôt l'impression qu'elle travaille pour le ministère des transports ou celui de la défense.

Mais son ouvrage couvre un double terrain. Il y a l'émouvante amitié entre un ingénieur d'âge moyen, Benjamin Delmas, et la petite Stella de 9 ans, une petite handicapée, qui n'arrive pas à marcher à cause de la faiblesse des os de ses jambes. Elle est la fille de Tanya Merbès, une beauté d'origine moldave, qui travaille tout comme Benjamin pour la compagnie Buleo, l'entreprise française des drones. Et puis, il y a le récit du développement par Buleo d'un drone, nommé le "Junction", qui déplacerait les objets, comme Internet les idées.

Le point de départ du "Junction" était la constatation que les livraisons de marchandises générées par internet arrivaient à saturation. Le transport de collis et paquets à bord de camionnettes encombraient de plus en plus les rues et routes, tout en polluant l'air. La mise en place de couloirs réservés aux drones, ou "dronavenues", éviterait les méfaits de cette évolution. C'est le ministère des transports de la France qui est grand partisan de cette solution, en accord avec la société Buleo et le ministre Granier espère, de sorte, battre les Américains dans un domaine de haute technologie.

Benjamin estime, toutefois, que l'avancée du projet était beaucoup trop rapide et faisait fi des mesures de sécurité indispensables. Selon lui "les dronavenues, c'est une voie royale pour les actions terroristes... " Je ne vais pas résumer le combat que notre ingénieur mènera virtuellement tout seul pour éviter ce danger et remplacer les "Junctions" par des drones en réseau tubulaire ou souterrain qui auraient des effets bénéfiques "tant sur le plan économique que sur le plan écologique".

Mélinda nous réserve, en plus, un sombre événement dans un des endroits les plus particuliers de notre globe : le Corridor de Wakhan, qui, à une altitude de plus de 4750 mètres, rejoint l'Afghanistan à la Chine en passant au sud du Tadjikistan et au nord du Pakistan. Un Afghan, Habib Khan, a abusé de la confiance de Benjamin, pour lancer une opération violente par drome contre un village où se terraient des talibans, responsables de la mort de son fils. Cette attaque a bien sûr fait aussi d'autres victimes et la Cour Pénale internationale, à La Haye, a inscrit "Le massacre de Kefkan", comme crime contre l'humanité, à son ordre du jour. Au grand malaise de Benjamin, évidemment.

Si l'on a choisi "Ciao Bella" pour la charmante couverture de Clémence Usannaz, on est sûr d'avoir de très sérieuses surprises. Mélinda/Céline a réussi le tour de force de nous éblouir avec un ouvrage qui non seulement nous raconte plusieurs histoires passionnantes, en à peine 235 pages, mais qui a en même temps de manifestes qualités littéraires.
Rien que pour la beauté de la langue et celle du sud-ouest de la France, je termine par une description de la nature.
"Aux terres colorées atteignant parfois de sombres rouges, succédaient des hauts reliefs calcaires émiettés. Devant lui, des barres rocheuses chapeautaient des langues puissantes encerclant à leurs pieds de petites dolines fertiles, et annonçaient les grands causses surplombant Prabès".
Si cela n'est pas superbe.... ?
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