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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


D'un côté il y a la Loi, et son bras armé, la Justice. La Loi, que nul n'est censé ignorer, parfois dure, mais la Loi. Puis la Justice et son allégorie, Thémis, représentée les yeux bandés, une balance dans une main, un glaive dans l'autre. Elle veut nous convaincre à toute force qu'elle tranche les litiges en toute impartialité après avoir pesé les arguments de toutes les parties à la cause. Voilà pour les principes, pour la théorie. Ce serait si simple : un acte illégal, qu'on qualifierait juridiquement de crime, de délit ou d'infraction pour le faire rentrer dans l'une des « cases » du Code pénal, et auquel il suffirait ensuite d'appliquer la sanction prévue par la Loi. Limpidité, automatisme de la procédure…
Mais de l'autre côté il y a la pratique judiciaire, bien différente, et la vérité judiciaire n'est que l'une des vérités possibles, même si c'est elle qui compte aux yeux de la Société.
C'est bien de cela qu'il s'agit dans ce recueil de nouvelles : dans la plupart des cas qui nous sont présentés, les faits bruts et objectifs ne laissent pas la place au doute. Mais que l'on s'intéresse de plus près à ces tragédies (car ce sont de véritables drames), à leur contexte, à leurs acteurs, aux « circonstances de l'espèce », bref à la subjectivité qui les imprègne, et l'on comprendra l'infinie complexité de la tâche du juge.
Ces onze affaires nous sont relatées sans les effets de manche coutumiers aux audiences des Assises, froidement, cliniquement, avec une sobriété qui les rend d'autant plus saisissantes. On aurait pu craindre qu'un auteur avocat nous assomme avec éléments de procédure, recours et devoirs d'enquête, mais heureusement il préfère nous entraîner dans les méandres de la psychologie des victimes et de leurs bourreaux. Un quasi-documentaire aussi passionnant qu'un vrai polar.
Et la démonstration est faite que le responsable n'est pas toujours coupable. C'est d'autant plus vrai que l'on peut s'offrir les services d'un ténor du barreau plutôt qu'un commis d'office. Mais ceci est un autre débat…
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