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Critique de Fandol


Après avoir lu de nombreux avis très favorables sur La Petite-Fille de Bernhard Schlink, j'ai enfin pu découvrir ce roman traduit de l'allemand par Bernard Lortholary. Cette lecture m'a passionné car elle me rappelle toutes ces années où l'on parlait de l'Allemagne de l'Est, du Mur de Berlin et des conséquences engendrées par cette coupure héritée d'une des périodes les plus dramatiques de l'Histoire. Il y avait aussi un rêve d'une société égalitaire…
La Petite-Fille débute donc à Berlin avec Kaspar, libraire, et sa femme, Birgit, femme bien mal dans sa peau. Elle boit, sème le désordre, désordre que Kaspar remet en place avec beaucoup de patience. Hélas, tout bascule très vite quand Kaspar découvre Birgit, morte dans sa baignoire.
Birgit était une enfant de la RDA et, sous le choc, Kaspar tente de comprendre pourquoi son épouse en est arrivée à se détruire. Il plonge alors dans ses dossiers, ses articles, parce que Birgit devait toujours écrire un livre qu'un éditeur lui réclamait. Au passage, l'auteur rappelle que, en quarante ans d'existence, la RDA a enfermé 120 000 jeunes dans des foyers. Birgit en a-t-elle fait partie ?
Revenant sur son parcours, Kaspar, fils d'un pasteur protestant, se souvient de ses séjours à l'Est, à une époque où cela était possible. Il rencontrait des jeunes de son âge et c'est là qu'il a fait connaissance avec Birgit, une fille qui l'a subjugué et dont il est aussitôt tombé amoureux.
Riche en événements, en rebondissements mais surtout en enseignements, ce roman permet de découvrir tous les drames que ce partage en deux d'un grand pays a pu générer. Les solutions apparemment idéales choisies par les régimes sous obédience soviétique se révèlent vite néfastes, voire dramatiques. Kaspar le découvre durant son parcours d'étudiant mais y replonge au cours de sa recherche de cette fille dont Birgit n'a pas voulu. Toute l'origine du drame est là.
Kaspar rencontre des gens extraordinaires comme Paula, une infirmière, qui était la grande amie de Birgit, à l'Est. Enfin, on y arrive : voilà la fameuse petite-fille ! À partir de là, le roman change de dimension puisque cette petite-fille se nomme Sigrun et que Kaspar l'a retrouvée… avec sa mère, Svenja, et son mari, Björn. Ils vivent dans une espèce de communauté nostalgique du nazisme qui mêle retour à la terre et extrémisme religieux, les völkisch. de plus, ces gens revendiquent leur germanité, sont antisémites et refusent le modernisme.
Débute alors l'aventure entre Kaspar et sa petite-fille qu'il réussit à faire venir à Berlin moyennant beaucoup d'argent versé à Björn, le beau-père. Sigrun est tiraillée entre ses parents et son grand-père qui a 71 ans alors qu'elle n'en a que 14. L'opéra, les concerts, les lectures et surtout le piano seront d'énormes révélateurs. Confrontée à des questions essentielles sur son enfance, l'influence de ses parents et les choix qu'elle devra faire, Sigrun devient attachante et perturbante pour le lecteur que je suis.
La Petite-Fille, en dehors de ses riches aspects psychologiques offre de belles séquences de nature avec cette forêt que Kaspar ne se lasse pas d'admirer.
Il faut lire ce roman de Bernhardt Schlink pour aller au bout d'une vie pleine d'espoir malgré les embûches nombreuses et les choix contestables. Il faut espérer pour Sigrun mais aussi pour sa mère, malgré Björn… bel hommage rendu à Birgit, tardivement hélas.

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