"Le mensonge est si doux à entendre ;
la vérité si dure à croire."
À force d'entendre que j'étais laide,
j'ai fini par le croire ;
À force de le croire, je le suis devenue.
J'attends qu'il revienne
comme j'ai attendu qu'il arrive.
"Je suis née fatiguée.
Alors j'ai décidé de ne rien faire,
ou le moins possible.
Ce qui m'a fatiguée davantage.
Je ne fais rien, mais avec style."
Les mauvais jours, j'entends ma voix
Par-delà les remparts.
Ce n'est pas le cri du cormoran,
Ni le murmure du vent.
Mais une voix sans echo.
Un de mes souvenirs qui pense tout haut,
Qui parle trop fort.
La laideur, celle de la douleur, est sublime
à contempler.
La beauté sans elle n’est rien.
Il pense qu'une fille comme moi passe
dans toutes les mains.
Pour de vrai mes amants se comptent
Sur les doigts d'une main.
"Il m'emmène au sommet.
De là-haut je vois où je vais tomber." page 60
L’absence est si présente, que je la sens
parfois comme une personne réelle
se tenant tout près de moi.
Le vide personnifié. Le seul à mes côtés,
le seul à qui parler.
Je ne parle pas, parce que je n’ai rien à dire.
Je ne parle pas, parce que les mots silencieux
de ma tête le sont aussi devenus
de ma bouche.
Qu’à force de ne plus les prononcer,
je ne sais plus penser avec.
Je ne parle pas, parce que je ne sais plus.