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Critique de thierry1thomas


Rarement livre fut plus vide et désincarné que cette affabulation. Non pas fable, ni conte moral, ni roman, ni rien en fait. Peut-être en cela est-il original: ce n'est rien. L'auteur a lu ou vu un jour Faust, regardé (sans bien comprendre) Elephant Man, entendu parler des Animaux dénaturés de Vercors et a dû assisté à des cocktails entre artistes contemporains. Il a fait une soupe de l'ensemble et voilà tout. Il aurait pu parler d'exploitation, mais il n'y a pas de travail, donc pas de création de valeur, ou plutôt si, mais les seuls travailleurs (un médecin corrompu, un conservateur de musée, puis un autre) sont des bourgeois ridicules. Pas une once de préoccupation sociale, puisque la société n'existe pas. Pas non plus de réalisme, puisque le pays où l'histoire se passe, non identifié, est manifestement une dictature: en effet, la déclaration des droits de l'homme n'y a pas cours, puisque l'aliénation d'un être humain y est actée. Enfin, puisque le droit n'existe pas, le ressort final qui assure une happy ending insensée est d'une maigreur inqualifiable. Les motivations des trois personnages positifs de l'histoire sont, enfin, pour le moins éthérées. Adam aime Fiona et Hannibal parce qu'ils l'aiment et ils l'aiment parce qu'il les aime. Fiona est un personnage uniquement motivé par l'affection de son père, puis d'Adam. Seul Hannibal est présenté comme porteur de plus-value artistique, mais de manière quasi-magique, puisque, aveugle, il peint l'invisible.

Pour terminer, le personnage moteur, le "diable" faustien, n'est qu'un sophiste dont les motivations sont vaines. Alors, cela pourrait évidemment être un plus pour l'histoire, mais il ne rencontre jamais de contre-argumentaire à ses propos vides. Dès lors, le lecteur non averti pourrait prendre pour argent comptant ses phrases vides auxquelles personne ne répond.

On cherche en vain de la poésie. On cherche aussi en vain la moindre morale dont parle François Busnel. En fin de compte, le couple central finit par vivre heureux du produit de la valeur marchande d'un artiste acquise parce que mort.

Belle mentalité.

Au rayon des points positifs, Schmitt, à l'instar de Nothomb, Lévy ou Musso, sait écrire. C'est évidemment un bon technicien. Mais, rassurons-nous en nous disant que, lui, tout comme Zeus-Peter Lama ou les auteurs sus-nommés, rejoindra l'oubli une fois les apparences du marketing retombées.
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