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Critique de ODP31


Et une, et deux, et trois étoiles et demi pour le troisième roman d'Alain Schmoll.
Qui ne saute pas, n'est pas… Suisse ! On se calme. Après la déconvenue helvète de la veille, on se sent chocolat. Comme il est plaisant alors de revivre la victoire de la coupe du Monde 98 sur la bande son de Gloria Gaynor.
Amis footeux, décrottez les crampons, enfilez les protège-tibia, séquence nostalgie !
Allergiques à tout ce qui court en short après un ballon, rassurez-vous, ce récit n'est pas réservé aux abonnés de l'Equipe.
Ludovic Talmond, héritier oisif d'un grand groupe de cosmétiques, aussi inconséquent que naïf, plus porté par sa passion des Beatles que par le travail, joue les utilités en accueillant les invités de la boîte familiale dirigée par sa soeur, dans une loge VIP du stade de France durant les rencontres de la coupe du monde. Très compétent en matière de futilités, il est à son aise quand il s'agit de mondanités et d'échanger autour de banalités.
Cet oisif qui ne vole pas aussi haut qu'il le voudrait a une obsession : acquérir par tous les moyens une guitare volée de John Lennon auprès d'un revendeur japonais au pédigrée douteux. Pourquoi pas. Chacun son truc me direz-vous. Il y en a bien certains qui tueraient pour un timbre, d'autres qui collectionnent les bouchons en liège ou les aventures. Les passe-temps pour ne pas voir le temps passer et les passions irrésistibles ne se discutent pas. Peu importe l'objet, c'est le désir qui compte. Notre homme a eu la chance de rencontrer les Beatles à l'orée de leur carrière durant sa jeunesse pendant qu'il s'encanaillait à Londres. Ceci explique cela. L'inverse marche aussi.
Pour parvenir à récupérer le précieux trésor, notre Gollum en smoking renoue avec une vieille amie, Danielle, qui a l'avantage de parler japonais et d'être passionnée de foot. Elle va le manipuler comme un osthéo désosseur.
Chaque chapitre du roman correspond à une date de match et le récit suit la compétition depuis cette loge. Cet évènement sert de décor à la description assez pathétique de la vie du sieur Talmond, à sa crédulité de collectionneur compulsif, à son narcissisme qui le rend aveugle aux sentiments des autres et à son besoin de reconnaissance dans un milieu aisé aux rapports biaisés.
Alain Schmoll offre une histoire originale, très bien construite où passé et présent s'entrecroisent dans une danse très bien coordonnée qui vient aérer l'unité de lieu. L'auteur maîtrise très bien l'art de la transition ce qui permet de conserver une grande fluidité dans le récit. Un plan sans accroc. Presque trop, puisque j'ai trouvé l'écriture un peu trop sage. Un peu plus d'effronterie dans la phrase aurait dopé l'intrigue à mon avis.
Son personnage est une tête à claques qui va en prendre quelques-unes pour mon plus grand plaisir et j'ai réservé mon empathie à Danielle dont la personnalité trouble est assez fascinante. J'ai également apprécié le dénouement qui sort de l'ordinaire.
Merci à l'auteur pour l'envoi de son dernier né. J'ai apprécié cette lecture même si je ne souffre pas de collectionite, mis à part pour les bouquins, les montres, les couteaux, les entorses, les chaussettes trouées, les stylos, les PV, les gueules de bois…
I will survive !
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