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Critique de iris29


" Un roman sur la bourgeoisie que l'on méprise, l'amitié que l'on mésestime et la mort qu'on cache", dixit la quatrième de couverture...

Et surtout un roman fulgurant. Cent quarante-sept pages qui défilent à toute allure et qui sont bien plus qu'un roman, parce qu'elles ont l'odeur de la vérité, de la vraie vie. A peine romancée cette histoire est comme une biographie qui ne dit pas son nom. Des points commun entre le personnage d'Esther et l'auteure, au niveau de la date de naissance, du métier ont comme un air de vécu. Et puis, pleins de références ,de noms de marque, etc...

Août 2018, Héloise a un cancer, un de ceux qui n'offre aucune chance...
Et dés le début, on sait comment cette histoire va finir .
Entre temps, on aura lu la rencontre en sixième entre Esther (la narratrice) et Héloïse, deux gamines issues de milieux privilégiés même si la bourgeoisie n'est pas la même selon si l'aisance finacière est ancienne ou récente. Elles habitent à Paris dans un des plus beaux quartiers, vont dans une des meilleures écoles (l'école Alsacienne , une école privée qui va de la maternelle à la terminale, où étaient les enfants du couple Hollande/Royal. ). Les vrais bourgeois sont dans l'entre-soi...
Cette amitié les réchaufera toute leur vie de 1978 à 2018 . En 2020 Esther écrit cette histoire... sans Héloïse.
Et elle raconte : l'école, le retour à la maison quartier du jardin Luxembourg, les croissants aux amandes, les baskets Stan Smith, les ballerines Sacha, les murs fleuris Laura Ashley des chambres de jeunes filles de bonnes familles, l'élection de Mitterand, un des parents d'élèves devient ministre, plus tard ce sera un ancien camarade de classe... Les garçons qui ne les regardent pas, les vacances aux bons endrois , leurs parents.
C'est très rapide, Colombe Schneck va à l'essentiel se servant d'une enquêtrice sociale pour faire comme une étude sociologique de ce que sont (ce qu'étaient ) les bourgeois parisiens de ces années -là.
Ça s'appelle "Deux petites bourgeoises", ça pourrait s'appeller "Les petits enfants du siècle", tellement ça parle d'une époque. Pour ceux et celles qui l'ont connue, ça a un côté "album de photos " qui fait du bien,pour les plus jeunes, je ne sais pas si la sensation sera la même...
Mais tout ça, n'est que la première partie du roman, après ça s'accélére et on arrive à la partie "maladie" et "mort", qui bouleverse un peu. Reflexions sur cette amitié qui a , sans qu'elle s'en rende forcément compte sur le moment, contribué à la rendre plus forte, Esther. Les petites bourgeoises ont eu une enfance privilégiée, tout leur a été servi sur un plateau d'argent : études, métier. Grande stabilité géographique , affective et émotionnelle . Elles n'ont pas eu à déménager, ont pu acheter dans le bon quartier, ont pu reproduire le même itinéraire pour leurs enfants (quartier, école Alsacienne...). Pas souvent bousculées ces filles...La base est solide mais la vie peut te faire des coups de "pute"... divorce,parents qui disparaissent trop tôt, maladie, mort..
La vie , on ne la maitrise pas, mais les douleurs sont plus faciles à vivre avec vue sur le Luxembourg que dans une cité... C'est ce que je retiendrai de cette histoire, la vie n'épargne personne.
Et puis "l'amitié que l'on mésestime", car des fois une amie t'accompagne sur un chemin plus long qu'un mari..
Un roman raconté comme en urgence, peut-être parfois un peu trop court et "clinique", mais qui m'a beaucoup "parlé".
Une excellente surprise.
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