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3.32/5 (sur 1319 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 09/06/1966
Biographie :

Colombe Schneck est une journaliste française de télévision et de radio spécialisée dans les médias. Elle est également romancière.

Colombe Schneck est productrice et écrivain.

Elle est l’auteur de "L’increvable monsieur Schneck", prix Murat 2007, "Sa petite chérie", "Val de Grâce" (prix de l’Héroine Madame Figaro 2008), "Une femme célèbre" (prix Anna de Noailles de l’Académie Française 2011).

Son cinquième roman "La Réparation" dans lequel elle restitue une partie de l'histoire de sa famille disparue à Auschwitz (prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres) a été publié en septembre 2012 chez Grasset et a été traduit en italien et en polonais.

Son roman sur Brigitte Bardot, "Mai 1967", est un des romans de l’été 2014 et finaliste du prix de la Coupole. Il a reçu le prix Messardière.

Dans "Dix-sept ans", paru en 2015, elle évoque son avortement.
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Entretien avec Colombe Schneck à propos de Dix-sept ans

Pourquoi avoir choisi d`évoquer aujourd`hui de manière publique l`avortement que vous avez vécu à 17 ans, alors que vous l`aviez jusqu`ici gardé secret même auprès de votre entourage ?

Ce n`était pas un secret, c`est juste que je n`en parlais pas. L`obligation d`écrire ce livre m`est venue après la lecture d`un entretien avec Annie Ernaux dans "L`Humanité" l`année dernière, où elle disait que rien n`est jamais acquis pour les femmes et notamment le droit à l`avortement. Au même moment, il y a eu un débat assez violent en France quand le gouvernement a voulu supprimer la notion de détresse dans la loi Veil. Il y a eu une double nécessité d`écrire ce texte.
Sortir du silence afin de protéger ce droit et une colère vis-à-vis de ceux qui affirment qu`en supprimant l`obligation de détresse, on doit être en état de détresse pour avorter, l`avortement risque de devenir banal et confortable.
J`ai écrit à Annie Ernaux qui m`a conseillé d`appeler l`éditrice qui préparait un projet de texte sur l`avortement.



Vous considérez que vous avez eu de la chance de ne pas vivre cette expérience à une époque où vous n`auriez pas eu le choix. Que pensez-vous de l`époque actuelle sur la question de l`avortement ? Pensez-vous que la prévention et la prise en charge se soient améliorées ?

J`ai eu la chance de ne recevoir aucun jugement moral de la part de mes parents et de bénéficier de la loi. C`est difficile encore aujourd`hui de trouver un endroit, un hôpital où il y ait de la place, surtout en province. Il y a le jugement moral des parents, de certains gynécologues qui vous jugent. Il y a encore des progrès à faire.



Vous dites que vous pensiez avant cet événement qu`hommes et femmes étaient égaux. Des années plus tard, portez-vous toujours cette sensation d`inégalité que vous a procuré le fait de tomber enceinte par accident ?

Par rapport à l`époque à laquelle j`ai grandi, l`inégalité entre hommes et femmes est aujourd`hui plus forte, il y a un retour en arrière qui m`étonne. Je pense à ce qui se passe dans le monde mais même en France : à poste égal on n`a pas le même salaire. Par exemple, quand j`étais journaliste à la télévision, il n`a jamais été question que je devienne rédacteur en chef ou éditorialiste, alors même que j`avais fait Sciences po et que j`avais des années d`expérience : les hommes étaient rédacteurs en chef et les femmes rédactrices. Dans le livre, j`évoque une inégalité plus biologique, avec la capacité de tomber enceinte qui est à la fois une force et une fragilité. C`est beaucoup de responsabilité d`avoir un enfant.



Vos livres sont souvent inspirés de votre vie ou de celle de votre famille : quelle est la part du romanesque dans votre œuvre et celle de l`autobiographie ?

Cette part évolue selon les livres. Dans Dix-sept ans il n`y a rien de romanesque sauf mon regard puisque ce sont des souvenirs, donc j`ai forcément oublié ou transformé des choses ; ce n`est pas un récit objectif.



Seuls vos parents sont évoqués, jamais vos amis et peu l`amant qui aurait été le père de l`enfant. Est-ce que la famille est pour vous le noyau dur de votre vie et le thème central de votre œuvre ?

Comment beaucoup d`écrivains, il m`est difficile d`écrire sur ce que je ne connais pas. En ce moment je suis en train d`écrire une fiction qui se passe en Bolivie, et je me rends compte que c`est pourtant mon livre le plus personnel, même si je ne parle pas de moi ni de ma famille. Pour tout écrivain, même si vous parlez d`un Chinois qui a vécu au XVIè siècle, écrire est un moyen de parler de vous.



Vous faites référence à Annie Ernaux, on sent que son parcours vous a marqué, mais est-elle aussi une de vos influences littéraires ?

Oui. Quand j`ai commencé à écrire, je lisais peu de littérature contemporaine, mais j`ai toujours lu Annie Ernaux et Patrick Modiano.



La conclusion du livre est que cette expérience vous a permis d`être la femme libre que vous êtes aujourd`hui. Quel est le message que vous souhaitez faire passer dans ce livre ?

Le droit à l`avortement est important, il faut le préserver et ne pas le considérer comme définitivement acquis. Il faut aussi dire aux jeunes filles de faire attention à elles et à leur corps, qu`il faut le protéger.




Colombe Schneck et ses lectures

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

J`ai toujours beaucoup lu. Mais quand j`écrivais mon premier livre, je lisais Une œuvre déchirante d`un génie renversant, de Dave Eggers. Il parle de son enfance, on ne sait pas ce qui est biographique ou pas, et il y a une grande liberté dans ce livre qui m`a beaucoup encouragée.



Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Aucun, au contraire. L`année dernière, je relisais les œuvres de Philip Roth, dont Pastorale américaine. Les grands livres me portent.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

À neuf ou dix ans, j`ai lu Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. Une femme indépendante, libre… qui m`a beaucoup marquée.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Quand j`étais enfant, je pouvais relire dix fois le même livre, aujourd`hui moins… Peut-être Dora Bruder de Patrick Modiano.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Il y en a énormément, je n`ai jamais lu James Joyce par exemple… C`est bien, ça me laisse beaucoup de choses à lire !



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

J`ai aimé La mesure de la dérive d`Alexander Maksik, chez Belfond. L`histoire d`une femme exilée dont la vie a été détruite par la guerre civile au Liberia. Elle se retrouve dans une île grecque. Elle n`a plus rien, elle doit survivre et pourtant elle arrive à prendre conscience des plaisirs et de la beauté de ce qui l`entoure, un bain de mer, un café chaud. Il écrit sur le plus beau et le pire à la fois.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Celle de David Grossman que j`ai mise en exergue de mon livre La réparation : « On n`est plus victime de rien, même de l`arbitraire, du pire, de ce qui détruit la vie, quand on le décrit avec ses mots propres. » Mettre ses mots propres sur un événement pour ne plus en être victime : c`est ce que j`essaye de faire en tant qu`écrivain, comme beaucoup d`autres.



Et en ce moment que lisez-vous ?

J`ai lu hier soir L`une et l`autre, un recueil de textes d`auteurs sur des écrivains qu`elles aiment. Marie Desplechin raconte la comtesse de Ségur, un auteur que j`adorais quand j`étais enfant. La comtesse de Ségur a commencé à écrire à cinquante ans, après une vie de mère et de grand-mère de famille dans un château en Normandie, presque par hasard.




Découvrez Dix-sept ans de Colombe Schneck aux éditions Grasset :




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Colombe Schneck vous présente son ouvrage "Deux petites bourgeoises" aux éditions Stock. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2526569/colombe-schneck-deux-petites-bourgeoises Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (353) Voir plus Ajouter une citation
Peu de gens veulent de manière délibérée le mal, ont conscience de détruire. Ils détruisent en pensant faire le bien, c’est d’ailleurs la manière la plus puissante de faire le mal, vouloir faire le bien. Je ne fais que citer Vassili Grossman : « Là où se lève l’aube du Bien, les enfants et les vieillards périssent, le sang coule.  
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N'est-ce pas ce que nous vivons quand nous lisons, la reconnaissance d’une voix humaine qui nous parle ? Un être humain d'un autre siècle, d'un autre monde, nous donne de nos nouvelles, nous comprend sans nous juger.
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Un an après la mort de mon père, j'ai rencontré Charles. Il m’a séduite par sa culture, il a visité tous les musées européens, mais nous n'évoquons jamais mes études, il n'a pas terminé les siennes. Mon travail dans une émission de télévision qui connaît un certain succès n'est pas non plus un sujet. Journaliste comme moi, ses débuts sont plus difficiles. Une de ses amies m'a confié qu'en mon absence, il parlait de moi avec fierté et cela me suffit. À table, il finit la bouteille de vin, puis commande un dernier verre avec l'addition, il a toujours quelque chose à dire, j'en suis persuadé, avec lui je ne m'ennuierai pas. Nous nous sommes très vite installés ensemble.

(…)

Je suis alors comme Vava experte en embellissement, j'ai appris à créer dans nos 30 mètres carrés un beau décor, une belle table, une atmosphère chaleureuse. Nous recevons nos amis, je fais les courses, prépare le dîner avec soin, débarrasse, parfois aidée par une convive, il prend en charge la conversation. Je lis des romans qu'il juge un art mineur. Si un invité m’interroge sur mon travail à la télévision, il nous interrompt, le sujet est superficiel et moi bien narcissique. Je pense qu'il a raison.

Une fois les amis partis, il critique ce qui manquait, ce qui a été raté, ce que j'ai oublié. Quand il lui arrive de me faire un compliment, la sauce de la salade est délicieuse, je suis contente.
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Ce que l’on peut désigner comme des avancées de la science, de la médecine, de la mécanisation, de la fin du travail manuel ardu, nous conduit vers la dévastation de nos richesses, de nos cultures, de notre faune et de notre flore, de notre diversité humaine. ... Lévi-Strauss lui apprend à se défier de ses croyances dans un monde de progrès qui irait « vers l’avant ». Il dévoile les dévastations qui conduisent vers d’autres dévastations. 
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Lire des livres écrits par des proches exige une certaine compréhension, les écrire un certain égoïsme. 
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Grâce à notre don commun pour l’imitation du bonheur, nous sommes magnifiques et écrasons les doutes des plus perspicaces. Parfois, le regard d'un inconnu sur nous me rappelle la réalité. Je tente de sortir Charles de la voiture sous le regard de pitié du chauffeur de taxi, Charles est ivre, ne tient pas debout.

Jeanne, ma sœur, me convoque, Charles est alcoolique. Je tombe des nues. Je ne connais pas d’alcoolique, j'imagine des types au comptoir le matin, lui commence à boire en fin d'après-midi. Je confronte Charles au nombre de bouteilles vides que je descends le matin à la poubelle, il rigole. Un médecin spécialisé en alcoologie m’annonce que pour Charles, c'est trop tard, il est malade. Il faudrait le convaincre d'aller en cure. Je convoque Charles, il me répond « je m'arrête demain si je veux ». Son meilleur ami me dit que je m’inquiète pour rien, il ne lui parlera pas.
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Elle est une petite fille de dix ans qui pleure parce qu'elle devine qu'elle appartient à un monde où même si l'on travaille dur, qu'on est sage et respectueux, on ne peut désirer, espérer, s'échapper.
Ce qu'elle a pu apercevoir dans ses manuels de classe, derrière les portes, dans les rues de Sucre, restera à jamais inaccessible ?
À Chuqui-Chuqui, l'école s'arrête à la septième, c'est sa dernière année, après il faudra aller dans les champs de maïs, de cannes à sucre ou partir trouver un boulot à Santa Cruz.
Elle fait une deuxième septième, elle a obtenu cela de sa mère et de sœur Amalia, la directrice, parce qu'elle aime l'école. Elle s'occupe des plus petits de la classe, des enfants de la montagne qui parlent mal espagnol, elle apprend par cœur les miettes du programme, ravie quand elle découvre des choses nouvelles.
Elle a dix ans et elle pleure parce qu'elle a peur de ne pas avoir le droit de désirer autre chose que ce qu'elle a déjà.
A-t-elle le droit ?
Elle a dix ans et voit, tout à coup, autour d'elle des barrières qu'elle n'avait pas devinées avant.

Est-ce que la vie est injuste ?
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Par hasard, j'avais fait connaissance avec un premier inconnu, mon grand-père paternel. En lisant un vieux Paris Match, j'avais appris qu'il avait été assassiné. Mon père avait dix-huit ans, il avait dû affronter les crieurs de la presse à scandale et les articles quotidiens sur son père, l'homme coupé en morceaux par son amant, victime d'une passion homosexuelle qui aurait mal tourné. Je suis devenue obsessionnelle, je veux tout savoir de cet assassinat, partager avec mon père l'humiliation qu'il a subie, la porter avec lui, dans l'espoir d’effacer sa peine. Mais je crains le mot en trop qui aurait démontré mon inaptitude à être l'auteur de quoi que ce soit. Le livre terminé, il est très court, je mets plusieurs mois à oser l'envoyer à une maison d'édition. J'ai peur des moqueries, pour qui se prend-elle ? J’ai enfin quitté Charles, je suis mariée, mais ses mots résonnent, de manière souterraine, ils ne me quittent pas, « tu vaux zéro ».

Un éditeur m'annonce qu'il me publie et qu'il attend le manuscrit suivant. Dans son bureau, je comprends à l'instant que je vais devoir choisir entre l'écriture et mon mariage.
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La richesse n'est pas l'accumulation de biens, mais de liens à l'autre. (p 39)
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J'étais contente de retrouver Pierre. Il partageait mon enthousiasme. C'était bien de pouvoir remercier, d'avoir la possibilité d'être reconnaissant. (p. 135)
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