Le fait est qu'elle a toujours été spectatrice de la vie. Qu'elle s'est laissée dériver comme du bois flotté. Qu'il s'est toujours agi de surnager. De survivre. De choisir la facilité. De ne pas devoir prendre position. De fait, quelqu'un avait toujours choisi pour elle. Et ne pas choisir, c'est aussi un choix.
Promets-moi de continuer à lâcher prise, à laisser la vie venir à toi. Tu ne peux pas écrire sur la passion sans toi-même avoir vécu ce que cela veut dire.
Bizarrement, pour un être humain, le passé est toujours plus important que l'avenir. Et en revivant le passé, elle réveille une souffrance qui est devenue la force motrice lui permettant d'écrire. Cette douleur se replie d'elle-même, quand elle écrit. Qui peut lui dire qui elle est? Et comment peut-elle s'imaginer un avenir, quand elle ne veut pas avoir de passé?
Ce qui m'intéresse, c'est de me remettre en question. Parce que c'est quand on cultive sa propre vulnérabilité qu'il se passe quelque chose de nouveau. Je crois que le bonheur dépend de notre capacité à prendre des risques et à devenir vulnérable, justement. Tu prends des risques, toi, Anna?
Au début, c'étai[en]t les hommes qui devaient me préserver de la folie, maintenant, c'est l'écriture.