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Critique de frmwa


frmwa
07 février 2018
Harold Schuiten a le courage de suivre d'autre voies que la BD, alors que son personnage, longue silhouette dégingandée oscillant dans un tourbillon de feuilles mortes automnales ou de flocons post-soviétiques, s'y prête tant visuellement. Il préfère avancer résolument à la découverte du monde et de lui-même, en changeant de trottoir si besoin est, dans un article sur la culture du safran, un voyage d'hiver à la Schubert au sein de la Sibérie yakoute, ou encore sur l'archipel nippon, sa longue silhouette émergeant entre mille au milieu de la foule tokyoïte et des conventions du quotidien.

La 4e de couv' parle de fraîcheur et de drôlerie et on ne peut qu'approuver (surtout à des températures de -50° !). Le regard "candide", je suis plus dubitatif. Le regard de Harold Schuiten est acéré et curieux comme son esprit et s'appuie sur son expérience de journaliste et d'historien. Son ego n'est jamais mis en avant et il propose des connexions historiques et géographiques réjouissantes à son expérience, qui font que l'on ne s'ennuie jamais ! Sur la Grande Guerre Patriotique, les mérites du char T34 et de la technologie russe, mais également sur l'agencement des villes nouvelles et des immeubles kroutchéviens. Le ton est toujours juste, jamais altéré par des postures, ce qui nous permet de partager la quintessence de son expérience qui porte sur la communication avec les autres, qui prend des allures breugeliennes en compagnie de mineurs d'or dans le Transsibérien ! Le teasing du début, avec le "gopnik", crée un suspense qui décourage le lecteur frileux d'abandonner sa lecture en cours de route.
J'étais très curieux de ce premier ouvrage pour lequel j'étais prêt à dégainer mon indulgence et je n'ai jamais eu à le faire, que du contraire, j'ai été "déçu en bien", comme disent nos amis suisses.
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