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Critique de florencem


Si je savais plus ou moins à quoi m'attendre avec l'ambiance du roman, j'avoue que j'ai été surprise de découvrir un univers se rapprochant plus de la science fiction que du fantastique. Je ne sais pas pourquoi mais je m'attendais à quelque chose de plus démoniaque dans le traitement des personnages avec un côté plus biblique. Pour ma défense, je ne suis restée qu'à cette description : "Le combat du mal contre le mal absolu", trouvant le résumé trop long ce qui indique souvent qu'on nous dévoile bien trop d'éléments de l'histoire. Bref, pas déception, je vous rassure, juste une surprise.

Le roman commence de façon directe en nous plongeant dans un semi-présent sans nous expliquer vraiment ce qu'il se passe. Et j'adore ce genre d'entrée en matière. La curiosité est forcément piquée, et ensuite ce côté immersif et mystérieux
donne envie de tourner les pages, indubitablement. La succession de chapitres parfois très courts et avec des points de vue différents ajoute d'autant plus au dynamisme de l'histoire. La construction est vraiment un point fort du roman. C'est toujours délicat, surtout quand on alterne entre le passé et le présent. Mais là, je ne me suis pas du tout sentie perdue. La seule que j'aurais à "critiquer" est que toute la partie se passant dix ans avant m'a paru très (trop) longue. Je sais que c'est le fondement de tout ce qui se passe ensuite, mais je n'ai pas accroché à ces moments-là.

Vicious est une histoire de vengeance et de revanche, et ce, pour tous les personnages. Je n'ai pas trouvé l'ensemble malsain en soi, même s'il y a clairement des points dérangeants, et je pense que c'est en partie dû au fait que Victor est le héros. J'ai vécu l'histoire avec son point de vue uniquement et pas du tout celui d'Eli. Et même si Victor agit très régulièrement de façon plus que borderline, il n'en reste pas moins qu'on arrive à le comprendre. Il agit aussi de temps à autre avec bonté et peut faire preuve de remords. Il est clair que lui et Eli étaient des psychopathes en devenir au début de leur rencontre et que cela ne s'est pas forcément arrangé, sauf que l'un en est conscient et pas l'autre. Et cela fait toute la différence. Victor est tout en nuances. C'est quelqu'un de mauvais, certes, mais Eli est pire que lui à tous les niveaux. Ce dernier est d'ailleurs tout ce que je déteste chez un personnage : mégalomane, fanatique religieux, arrogant, qui justifie ses actes par "Dieu ne m'a pas puni, donc je dois bien agir" (WTF !), sans remords... Bref, rien que de savoir parfois qu'un chapitre entier lui était consacré, j'avais de l'urticaire. Ce qui est une bonne chose, car cela prouve qu'il ne m'est pas non plus indifférent. Un méchant qui ne vous révulse pas ou que vous n'arrivez pas à cerner, n'est pas vraiment un bon méchant.

Autre point très positif : le côté famille. Victor, Mitch, Sydney et Dol forment pour moi une famille. Dysfonctionnelle, certes, mais qui a le mérite d'être rapidement attachante, et dont la dynamique est au top. Et pourtant, si les circonstances avaient été différentes, aucun de ces quatre là n'aurait interagi avec les autres. Et c'est un peu cela qui fait la magie de l'ensemble. Quand on voit Vic et Mitch se prendre d'affection pour Sydney, on ne peut que fondre. Et que l'adolescente considère ces deux-là comme son ancrage est tout aussi adorable. Un très bon choix qui j'espère sera encore développé dans le tome suivant.

Avec le recul, je dirais que ce tome est vraiment dans l'introduction. Il ne se passe au final pas grand chose, si ce n'est que Victoria Schwab nous explique qui sont ses personnages et pourquoi ils en sont arrivés là. Toute la notion avec les EO est aussi intéressante bien qu'à mon avis, elle manque un peu de réalisme dans le traitement, mais en même temps, ce n'est pas forcément ce que je recherchais. A contrario, le fait d'explorer l'évolution de l'espèce humaine, la peur de l'autre, jusqu'où la science est-elle prête à aller, le droit de vie ou de mort sur autrui, ce que l'on peut faire d'un don... tout cela étoffe vraiment l'ensemble du roman en lui donnant une dimension plus profonde. L'action, elle, se cantonne dans les derniers chapitres et m'annonce pas une fin, plutôt une remise à niveau qui va être le déclencheur d'autre chose. C'est la vengeance parfaite mais elle aura des conséquences sans aucun doute et j'ai hâte de les découvrir.
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