Procès-verbaux et mémoires - Années 1978-1979 (t. 183)

Charles de Bourgogne - M. Champeaux ne lui reconnaît-il pas « le génie de l'administration » ? N'a-t-on pas écrit de ses ordonnances qu'elles furent « des modèles de précision et de clarté »?

Personne n'a présenté de façon plus claire que notre grand historien comtois (Lucien Febvre) le dilemme qu'à posé et que pose toujours devant l'Histoire la fin de Charles de Bourgogne, qu'en son temps on nommait Charles Le Hardi ou le Travaillant, parfois le Terrible après ses brusques colères. Comme le soulignent les historiens suisses, ce n'est qu'après le retour des Bourbons en 1823 que pour la première fois on voit accolé au nom du dernier grand-duc de la famille des Valois le qualificatif de « Téméraire ». Seul la fin de sa carrière « Grandson, Morat et Nancy » pourrait à la rigueur justifier ce terme...

1584 - [p. 203] André Charlin : A la suite de Charles le Téméraire de Jougne à Grandson et Morat.

...les travaux de l'historien Vaudois Frédéric de Gingins-le-Sarraz, basés sur les archives de Suisse Romande (Lausanne 1840) (...) s'efforce de réhabiliter Charles de Bourgogne et Jacques de Romont, mais il ne faut pas oublier que son aïeul était un des capitaines du Duc de Bourgogne, l'influence de la Comté en effet s'étendait jusqu'à la Sarraz et Echaliens.

1599 - [p. 206] André Charlin : A la suite de Charles le Téméraire de Jougne à Grandson et Morat.

Charles était fils unique d'une mère portugaise, troisième épouse de Philippe le Bon, orgueilleuse de ses ancêtres tant bourguignon que portugais et anglais ; elle couva ce fils chéri, le berçant des récits fabuleux des siens et de son frère le fameux prince Henrique, le navigateur portugais.

1650 - [p. 215]

A.G. Jonkers, rendant compte dans les Annales de Bourgogne (1972) des travaux de Bittman conteste vivement l'autorité historique de Philippe de Commynes qui partout montre Louis XI plus raffiné, Charles plus irréfléchi, et attribue au roi des vues à longue portée qui n'étaient peut-être que les siennes.

1594 - [p. 206] André Charlin : A la suite de Charles le Téméraire de Jougne à Grandson et Morat.

... le sort de la Franche-Comté se décida d'une façon très ambiguë après la défaite de Morat puis celle de Nancy. Jamais notre Comté n'a tant souffert qu'en 1477 et 1479, lors de son invasion par les troupes de Louis XI, commandées d'abord pas Craon, puis par d'Amboise. Par la suite la Comté ne fut jamais aussi heureuse que lorsqu'elle revint sous le régime de ses Comtesses : Marie, fille de Charles de Bourgogne, et Marguerite d'Autriche sa petite-fille.

1587 - [p. 204] André Charlin : A la suite de Charles le Téméraire de Jougne à Grandson et Morat.