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Critique de milamirage


Sa maman lui a dit qu'il était parti pour un long voyage... Son papa lui a demandé de ne pas pleurer. Assis sur un mur de pierres au milieu du désert, le mur de pierres de celui qui lui manque tant, un petit garçon parle intérieurement à "son absent". Alors, il lui dit sa tristesse, mais sa colère aussi ; il lui dit ses regrets et la peur qui l'habite. Il lui parle de ce vide intense qu'il ressent...
Mon avis : Je crois qu'en ce qui concerne ceux qui me connaissent un peu je vais donner l'impression de me répéter, mais cet album, très utile s'il en est, porte les étiquettes " absence " et " deuil " alors il me semble important de le signaler. Je pense sincèrement qu'une histoire peut-être d'une très grande aide quand un enfant est en souffrance : ne pas y aller tout à trac, ne pas le brusquer avec des questions insistantes et pleines d'inquiétude ; lui lire un album qui va peut-être lui permettre de déclencher le dialogue, lui donner l'opportunité de se dire en parlant d'un des personnages rencontrés, sans avoir l'air d'y toucher mais en permettant à l'adulte d'entrer dans ses ressentis. Nous avons ici affaire à un texte dit réticent : il laisse sous silence l'identité du personnage principal et de son absent. L'enfant étant le narrateur, il est le "je", le disparu auquel il confie son désarroi est le "tu". L'auteur a choisi le désert comme cadre de la réflexion de l'enfant ; le désert qui évoque à la perfection l'idée du vide. C'est là que l'enfant entretient un dialogue imaginaire avec celui qui lui manque, qu'il met des mots sur ses maux, pour pouvoir faire son travail de deuil. Les illustrations sont un peu naïves et enfantines, les couleurs sont vives et chaudes et tranchent bien avec le noir plus ou moins présent sur chaque planche. Sur les pages de gauches, celles où le texte se détache en grosse police, style large vision, on trouve des tâches qui nous offrent un fragment de l'illustration qui lui fait face, un peu comme si le livre avait été refermé avant que toute la peinture soit sèche, ou comme si l'enfant l'avait refermé sur quelques larmes. Dernier détail important, on ne peut s'empêcher de penser au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry : bien sûr des détails au coeur des illustrations et de l'histoire comme le dessin gardé précieusement par l'enfant jusqu'à ce qu'il le perde, les fleurs, les étoiles, le désert, un réverbère. Mais plus que cela encore, une phrase :
« J'ai pensé, quand on ne voit plus les choses, on les oublie. »
Comment ne pas entendre en écho :
« On ne voit bien qu'avec le coeur, ……. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
Public : à partir de cinq – six ans.
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