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Critique de 5Arabella


Georges de Scudéry s'engage très activement dans la fameuse querelle du Cid, il est l'un de ceux qui attaquent Corneille avec le plus de virulence, en particulier dans son texte Observations sur le Cid. L'Académie reprend ses arguments en 1637, et donne tort à Corneille. Scudéry, encouragé par Richelieu veut aller plus loin ; après avoir démontré de façon théorique que Corneille a tort, il s'agit de donner une pièce qui correspondrait aux exigences de régularité, de bienséance, de vraisemblance définies par les doctes, et qui serait supérieure à la pièce litigieuse de Corneille. Ce sera donc L'amour tyrannique. La pièce eut un grand succès en son temps, et le cardinal de Richelieu lui a été très favorable.

Tiridate, roi du Pont, est pris d'un violent amour pour Polyxène, la femme de son beau-frère Tigrane. Il défait son beau père, Orosmane, roi de Cappadoce, qu'il capture, et s'apprête à donner l'assaut final pour défaire Tigrane et capturer Polyxène. Il ne se laisse pas attendrir par sa femme, Ormène, qui l'aime et lui voue un respect absolu, malgré ses actions. Polyxène est capturée, Tigrane n'a pas réussi à la tuer pour lui permettre d'échapper à Tiridate. Tigrane, Orosmane et Polyxène veulent s'empoisonner, mais Tiridate pense qu'ils souhaitent le faire mourir lui, et les condamne au supplice, leur adjoignant Ormène. Une intervention providentielle permet à Tiridate défait à son tour, de se rendre compte de l'amour et du dévouement d'Ormène et de se réconcilier avec sa belle famille.

Il semble difficile de comprendre comment cette pièce, bien oubliée aujourd'hui, pouvait prétendre faire la leçon au Cid de Corneille, tant elle lui semble inférieure sur tous les plans. Cette histoire semble bien invraisemblable, les personnages sont peu creusés, et le tout bien peu passionnant. Scudéry manie le vers avec une certaine facilité, mais sans rien de vraiment enthousiasmant. Même si on pose les exigences du théâtre régulier, on pourrait lui faire également autant de reproche qu'au Cid, l'action paraît aussi difficile à enfermer dans les 24 heures que celle du Cid par exemple.

On comprend pourquoi la pièce pouvait convenir au cardinal de Richelieu : son roi bien que tyrannique, injuste et cruel, n'est jamais remis en cause. le fait d'être le roi, de détenir le pouvoir, lui donne par essence une justification de ses actes, quels qu'ils soient. Lui-même ne doute à aucun moment d'avoir le droit de tout faire, d'agir selon son bon plaisir.

Une curiosité, qui reflète les goûts d'une époque.
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