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Citations sur Mes Inscriptions 1945-1963 (16)

Poème


J’étais avec mon père qui est mort depuis longtemps
Les arbres étaient plus grands qu’ils ne le sont aujourd’hui
Les forêts plus cachées lointaines odorantes
Et les chemins plus surprenants
Les oiseaux étaient légendaires
Comme serait l’oiseau d’une espèce inconnue figé dans
la poudre dorée d’un été sans nuage au fond du muséum
désert d’une ville endormie dont parlent mystérieuse-
ment des poètes qui seront bientôt oubliés
Lettres de l’alphabet d’une langue éternelle et lente deux
corbeaux s’inscrivaient sur un ciel haut et bleu comme
l’on n’en voit jamais plus
C’étaient les seuls corbeaux au monde
Mon père et moi longeâmes une haie où s’ouvraient des
saules creux puis le vieux mur d’un grand parc et nous
entrâmes dans les bois pleins de ronce et vainqueurs du
soleil.

p.27
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Poème


Je suis né au faubourg, dans une épicerie dont mon père
et ma mère sont les tenanciers. D’aussi loin que je me
souvienne, je n’ai rien aimé d’autre que la boutique, ses
patrons, les maisons du quartier et leurs gens.
Pourtant, bien jeune, j’ai quitté tout cela pour n’y
retourner qu’en peu d’occasions. Je partis pour des
écoles éloignées car mes parents avaient de l’ambition
pour moi et, soucieux de leur plaire, je n’ai pas refusé
les sacrifices, j’ai travaillé, j’ai réussi.
Parce qu’ils étaient ceux du faubourg, de ses gens, de
l’épicerie et de ses tenanciers, j’ai eu le respect de mes
triomphes.
Oui, je puis le dire, ma vie a été miraculeuse, j’ai connu
toutes les gloires. Éminent dans les sports, vainqueur
dans les tournois des lettres et des sciences, je fus mêlé
à des affaires criminelles de grande renommée, je fus
chef de partis considérables, mes belles concubines
avaient repoussé des rois. Moi, ces concubines, je les
eusse données pour n’importe quelle brunette ou blondine
frêle, en cheveux, dont le père, toute sa vie, aurait
traîné la savate dans notre quartier.
Depuis deux lustres, je suis le maître de ma patrie, ma
grande : celle que je ne ressens point mais que l’école
et la vie m’ont apprise.

p.18-19
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Poème


Ce fut par une après-midi claire, parfaitement calme,
que j’entrai pour la première fois dans Babylone. Les
rayons doux et chauds du soleil couchant se reflétaient
sur les eaux du fleuve. Ils éclairaient aussi les murailles,
jouaient sur leurs appliques d’or, donnaient à la vase
habituellement sombre que les fleuves orientaux
déposent sur leurs rives une coloration rouge pâle, don-
naient aux troncs des arbres des jardins suspendus des
teintes vives ou nuancées et jetaient des lueurs jusqu’au
cœur profond des bosquets de myrte.
Le soir, quand le soleil se fut couché derrière les mon-
tagnes bleues de la Perse, tous les échos moururent.
Les étoiles se mirent à clignoter dans la nuit sereine de
Chaldée, comme elles faisaient dans le temps des vieux
astronomes. Sur la ville endormie plana la nuit
majestueuse….

p.31
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Les fées + les faits = l’effet.

p.24
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Il ne faut pas tuer les enfants, ils n'en valent pas la peine.
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Un serpent coupé en deux qui se mord la queue.

Que vive à jamais dans les cœurs et dans les livres le
cher souvenir d’Ambroise de Loré, prévôt de Paris, qui
protégea les filles du plaisir.

Propositions stratégiques faites à Royan, en 1940 par
Picasso :
Habiller ses vagues d’assaut en curés ou en femmes
nues pour abasourdir les adversaires.
Couvrir les rivières de bouchons pour que la couleur ou le
reflet de l’eau ne guident plus les raids aériens de l’ennemi.

J’admire jusqu’à me prendre à rire.

p.8
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Les inédits de Rimbaud, c'est nous.
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Le moi est le point de convergence du non-moi.
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On est toujours la grande blonde de quelqu'un.
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Je voudrais tant qu’il me soit possible d’inscrire dans un
livre – je ne veux pas dire évoquer avec des mots mais
transporter avec toute leur vie, leur aspect, leur couleur,
leur mouvement, leur odeur, leur volume (en le
réduisant aux dimensions de la page) – les spectacles
qui me plaisent.

Une fanfare de village bien sonnante, suivie des nota-
bles, d’enfants qui dansent et du vieux pochard qui
chante la gaudriole et pisse en marchant ;
Un bois à la naissance de l’été ;
Une jolie femme bien habillée qui se dévêt aussitôt qu’on
l’en prie ;
Des oiseaux rapaces dans leur vol ;
Tout ce que j’aime.

Il faudrait aussi que, portée dans le livre défilante et son-
nante, la fanfare ne cesse point pour autant, et grandeur
nature, d’enchanter les oreilles et les yeux du village que
bornerait encore le bois où la jolie femme pourrait voir
l’épervier en faisant avec moi le compte sans fin de ce
que nous aimons.

Il y a peu de sagesse dans un bloc de cristal.

p.7
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