D'abord la photo de la page couverture : un garçonnet déguisé en petit prince, sa blondeur auréole son visage un peu triste. Et
Austerlitz, le nom d'une ville. Tout pour m'intriguer car je ne lis jamais le résumé d'un roman. Donc, j'ouvre ce livre et commence une lecture d'un seul souffle, celui de Jacques
Austerlitz, enfant pragois envoyé par sa mère en Angleterre au début de la Seconde guerre mondiale, confié aux soins d'un prédicateur et de sa femme. À cinq ans,
Austerlitz perdra sa langue, ses repères et sa vie d'adolescent et d'adulte en sera irrémédiablement transformée. L'écriture est magnifique, l'évocation des souvenirs, prenante, empruntant parfois des accents austeriens. On sent aussi l'ombre de
Dora Bruder et
Patrick Modiano derrière le récit de cet homme angoissé, à la recherche de ses origines, longtemps refoulées à l'arrière-plan de ses pensées. « (...) cette résistance que j'entretenais depuis tant d'années contre la montée du souvenir ». Émouvante lecture...
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