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Critique de emeralda


Oui, je parle de lecture et non de relecture dans ce cas précis car je n'avais pas lu ce titre signé par la Comtesse de Ségur durant mes jeunes années.

Le premier chapitre était si triste que j'ai bien cru que j'allais abandonner ma (re)découverte de cet auteur. J'en avais le coeur serré et je n'ai pu faire que la comparaison entre ces deux enfants et mes filles.
Evidemment, nos époques sont radicalement différentes et je ne parle même pas des caractères justement de mes filles (trop gâtées sans doute, pas aussi courageuses certainement face à l'adversité), mais ce sont des enfants, des enfants qui sont dans la misère (Paul et son frère, pas les miennes, hein !), qui souffrent, bref, mon coeur de mère a bondi !
Ensuite, c'est la cupidité du premier aubergiste qui m'a révoltée, révulsée même. J'ai encore une fois fait un rapprochement avec notre époque si mercantiliste. Au fond, rien n'a véritablement évolué sur ce point. L'argent, l'argent , l'argent ! C'est le nerf de la guerre, mais pas seulement !

La trame de tout l'ouvrage est ultra prévisible, mais je dis cela sans doute parce que je suis une adulte. Un jeune lecteur de 8 ou 9 ans ne dirait sans doute pas la même chose. D'autant plus que pour lui, le décalage entre notre société actuelle et l'époque relatée dans l'histoire est des plus conséquents. A n'en point douter, pour lui, ce serait la préhistoire !!! Comment ça pas de téléphone portable ? Pas de télévision ? Point de micro-onde dans la cuisine ? Et que dire de l'eau qu'il faut aller chercher au puit ?!

Tout l'ensemble déborde de bons sentiments, limite le pays des Bisounours est un repère de SM à côté ! J'exagère ? A peine, je vous assure !
Partout ou presque on voit la bonté, la simplicité, l'entraide, la charité gratuite (pas seulement pour avoir un retour ou pour se faire de la bonne publicité). Il y a bien les "méchants", mais là encore, c'est très caricatural.
Dans le monde imaginé par la Comtesse de Ségur, cela tourne rond ou c'est en passe de le devenir !

Notons aussi que cet ouvrage est bien daté de son époque. Il véhicule les valeurs que connaissait la Comtesse de Ségur, mais aussi tous ses lecteurs.
La religion tient une place importante. Les campagnes, mais aussi les villes étaient très pieuses. le curé était un personnage central dans sa paroisse. Son avis comptait énormément.
Le patriotisme est glorifié. Aujourd'hui quand on parle de fierté nationale, on vous demande si vous n'avez pas votre carte au FN. Quant à l'identité nationale, on l'oublie, cela va encore faire couler bien de l'encre ! Mais à l'époque, c'était normal. On appréhendait ces choses avec un naturel désarment pour un de nos contemporains.

Ce roman peut paraître naïf (tout est prévisible, les bons et les méchants, le dénouement…), mais je trouve que c'est plus une qualité qu'un défaut. C'est ce qui fait la force, la beauté, l'intemporalité de cet ouvrage. C'est un classique, point !

La fin est délibérément ouverte. La Comtesse de Ségur ne fait pas mystère qu'elle écrira par la suite, un autre ouvrage où les lecteurs retrouveront les personnages de "L'auberge de l'Ange Gardien".

Tout est bien qui finit bien. on voudrait qu'il en soit ainsi parfois dans notre monde réel !
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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