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Critique de Latulu


Les cloches sonnent à Albeyrac. Parmi la foule compacte rassemblée pour fêter l'achèvement de la majestueuse cathédrale, le vicomte d'Albeyrac donne à la jeune Hermine des pensées éloignées de la piété requise pour le lieu. Alors qu'elle s'apprête à rejoindre la demeure de son seigneur, elle trouve un vieux cloître qu'elle n'avait jamais remarqué. Intriguée, elle pénètre dans un jardin luxuriant, loin de se douter que cette incursion modifiera à jamais son destin.

Un premier roman qui manie parfaitement les codes du roman gothique. de vieilles pierres, un mal qui rode, des personnages torturés, l'auteure a su créer une ambiance propre à la poésie des ruines et des tombeaux.
La cathédrale se dévoile majestueuse. de nombreux passages décrivent l'élégance des formes, les couleurs de vitraux et les arches sculptées.
Le cloître de Sernin est une fabrique propice à la rêverie. Les descriptions de l'auteure sont travaillées et sous les mots apparaissent sans peine l'agencement gracieux des briques et la profusion de fleurs à l'odeur enivrante. Mais le roman de Manon Segur n'est pas qu'une plastique de la représentation de la nature ou de l'architecture.

L'écriture est recherchée et le récit est ponctué de nombreux faits historiques. L'auteure développe des personnages intéressants dont les mentalités contraires offrent un spectacle captivant.

Niché au sein de son cloître, le démon Sernin, se nourrit avec soin de la mélancolie. le maître des lieux aime capturer ses visiteurs, les bercer de rêveries propres à susciter le regret.
Hermine, sa victime, se fera chantre de l'honneur et ses réactions susciteront un vif intérêt de la part de son geôlier. Enfin, comme toute lumière attire la noirceur, la jeune Agnès, adepte de la foi et symbole de pureté, entraînera malgré lui le démon sur une voie qu'il était loin d'imaginer.

Une lecture intéressante en dépit du manque de contraste chez les personnages qui nuisait par moment à leur crédibilité. Un beau roman, magnifié par la superbe couverture signée Marcela Bolivar que j'avais déjà découverte avec l'illustration du livre Vert-de-Lierre de Louise le Bars.
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