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Quand une couverture envoûte le lecteur , il ne souhaite ardemment qu'une chose : découvrir le livre , notamment quand il se pimente d'une romance fantastique . J'adresse mes félicitations à Marcela Bolívar pour cette sublime illustration . Il me tardait de lire “Le cloître des vanités” par Manon Ségur aux éditions Crin de Chimère .

1231 , en Occitanie , on célèbre la bénédiction de la Cathédrale St-Joseph destiné à protéger les Albigeois . Les chants retentissent à un rythme joyeux . Une cérémonie qui se glorifie en présence du vicomte Roger d'Albeyrac , un homme quasi-inexistant depuis le décès de son épouse il y a quelques mois de cela. Accablé par le désespoir , il se voue à la mélancolie pour compagnie au grand damne de son entourage .

Dans le voisinage se trouve Hermine , une employée du château . Elle laisse couler ses rêves le temps d'une promenade . le nom du Vicomte résonne dans son coeur , Hermine vit dans ses illusions , ses espérances d'un lendemain meilleur . Son excursion va la mener devant un magnifique portail orné de fleurs assez mystérieux et une rencontre inattendue. Un piège qui se referme sur Hermine en douce …

Ce cloître hypnotisant par tant de richesses est dominé par Sernin le Bâtisseur , un démon qui savoure les âmes humaines en toute quiétude. Depuis mille ans , Sernin s'attache à ces plaisirs diaboliques. Il représente l'ignominie en personne , sans aucun regret sur ses proies , plutôt de la lassitude . Pourtant , Hermine éveille en lui des sensations nouvelles inconnus à lui par ses incessantes confrontations en toute transparence quitte à perdre la vie . Ancienne prostituée , son âme incarne la bonté et l'authencité , chose assez troublante pour Sernin .

Une rencontre entraîne une autre , encore plus déstabilisante pour Sernin , un jour qui se voulait anodin pour lui . La visite de la Cathédrale St-Joseph lui réserve bien des surprises … A croire qu'une bataille entre le bien et le mal commencent à prendre naissance . Un malaise s'installe insidieusement en Sernin habitué à l'indifférence . La vision d'une parfaite et guérisseuse , une paysanne aux allures pures et délicates lui procure un sentiment d'une tout autre nature , une impression indédite pour ce génie du mal . Comment un être aussi infâme peut-il ressentir un quelconque ressenti de bienveillance ou de générosité envers quiconque? quel retournement de situation nous livre Manon Ségur ! Un démon qui se remet en question ! C'est assez déconcertant et amusant par la suite .

Avec une plume poétique et charmante, l'écrivaine nous entraîne dans une narration au rythme fluide qui puise une défiance entre l'amour et la religion en discontinue , à laquelle s'ajoute des manipulations politiques .

Manon Ségur met en évidence la lumière de la Rédemption à travers ces personnages en quête du Salut . Un roman agréable à lire .
Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Les cloches sonnent à Albeyrac. Parmi la foule compacte rassemblée pour fêter l'achèvement de la majestueuse cathédrale, le vicomte d'Albeyrac donne à la jeune Hermine des pensées éloignées de la piété requise pour le lieu. Alors qu'elle s'apprête à rejoindre la demeure de son seigneur, elle trouve un vieux cloître qu'elle n'avait jamais remarqué. Intriguée, elle pénètre dans un jardin luxuriant, loin de se douter que cette incursion modifiera à jamais son destin.

Un premier roman qui manie parfaitement les codes du roman gothique. de vieilles pierres, un mal qui rode, des personnages torturés, l'auteure a su créer une ambiance propre à la poésie des ruines et des tombeaux.
La cathédrale se dévoile majestueuse. de nombreux passages décrivent l'élégance des formes, les couleurs de vitraux et les arches sculptées.
Le cloître de Sernin est une fabrique propice à la rêverie. Les descriptions de l'auteure sont travaillées et sous les mots apparaissent sans peine l'agencement gracieux des briques et la profusion de fleurs à l'odeur enivrante. Mais le roman de Manon Segur n'est pas qu'une plastique de la représentation de la nature ou de l'architecture.

L'écriture est recherchée et le récit est ponctué de nombreux faits historiques. L'auteure développe des personnages intéressants dont les mentalités contraires offrent un spectacle captivant.

Niché au sein de son cloître, le démon Sernin, se nourrit avec soin de la mélancolie. le maître des lieux aime capturer ses visiteurs, les bercer de rêveries propres à susciter le regret.
Hermine, sa victime, se fera chantre de l'honneur et ses réactions susciteront un vif intérêt de la part de son geôlier. Enfin, comme toute lumière attire la noirceur, la jeune Agnès, adepte de la foi et symbole de pureté, entraînera malgré lui le démon sur une voie qu'il était loin d'imaginer.

Une lecture intéressante en dépit du manque de contraste chez les personnages qui nuisait par moment à leur crédibilité. Un beau roman, magnifié par la superbe couverture signée Marcela Bolivar que j'avais déjà découverte avec l'illustration du livre Vert-de-Lierre de Louise le Bars.
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Que voilà un bon premier roman ! Alors bien sûr, pas parfait. Mais, habilement, l'autrice s'en tire très bien et nous offre quelque chose de chouette.

On est donc en Occitanie, en 1231. J'ai découvert là un pan de l'Histoire qui m'était complètement inconnu. C'était passionnant. Cet aspect historique plante le décor, mais est aussi lié à l'intrigue. Il n'est pas là juste pour faire beau. Ou couleur locale. L'autrice connait son sujet, et ça se ressent. Elle dépeint une époque de manière très visuelle.
Le coeur de l'intrigue se déroule dans une sorte de huis-clos un peu étouffant (c'est le but). le cloître, le scriptorium, la cathédrale attenante. le vocabulaire architectural est au rendez-vous, mais suffisamment intelligible pour ne pas être une description technique aride. L'écriture est fluide, agréable, ça se lit facilement et au passage on apprend quelques mots.

C'est un roman d'ambiance, et c'est le gros point fort du récit. C'est soigné, très bien dosé, avec parfois quelques petites touches de fantastique. de plus, l'autrice propose une playlist musicale d'accompagnement au début du texte, et j'ai trouvé ça très original. Evidemment, ça accompagne à la perfection le texte, mais j'ai trouvé que cette initiative amenait aussi des réflexions sur l'acte de lecture en lui-même, et modifiait notre rapport au roman. Question intéressante à creuser.

C'est une romance, également. Ce que j'ai apprécié, c'est que finalement, c'est une romance sans en être une. Il n'y a rien d'évident, de facile. Pas de facilités, pas de déjà-vu/lu. Je n'appliquerais pas ce terme pour désigner le roman (et ça me va très bien comme ça). le chemin pris par l'autrice a su me surprendre, en prenant des chemins de traverse originaux et bienvenus.

Ma seule réserve réside sur les personnages qui me semblent manquer de consistance. Leur métamorphose vers une nature différente m'a semblé beaucoup trop rapide pour être crédible. le personnage d'Hermine ne m'a pas convaincue, et Sernin… ben Sernin était beaucoup plus convaincant en démon. J'ai bien aimé son état mélancolique ensuite, c'est vraiment l'état de transition qui à mon avis ne fonctionne pas ici.

Cela dit, si ce type de bémols en général me freine dans ma lecture et finit par m'en faire sortir, cela n'a pas été le cas ici, justement du fait de l'écriture soignée, habile, et de l'intrigue bien ficelée qui tient la route. Il y a un souci du détail que j'ai énormément apprécié (jusqu'au nom des chapitres, tous en P, comme les Parfaits, cette appellation pour les Cathares).

J'ai maintenant hâte de recevoir l'exemplaire papier, dont j'ai pu voir un extrait, et ça promet là aussi quelque chose de chouette, pensé jusqu'au moindre détail.

Une très belle découverte !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/m..
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J'ai trouvé la plume de l'auteure, Manon Ségur, très lyrique, très pieuse pendant de longues pages sans nullement gâcher la lecture; Je me suis laissé doucement ensevelir par cette chape onctueuse de fausse piété et de mensonge… Parce qu'il est question de cela quand on aborde Sernin le Bâtisseur.

L'ambiance est lourde de fragrance sucrée ou fleurale peut-être, l'antre du démon est arrivé à me subjuguer en jouant sur ma curiosité … malsaine… Manon Ségur nous lie en quelques sortes à Sernin, qu'on apprend à ne pas détester, peut-être même à prendre en pitié et puis comme il semble le penser très fort, il débarrasse la cité de la lie de l'humanité… les obsessionnels, les vaniteux cruel, les gens qui se laisse emporter par leur tristesse ou autres émotions négatives. Oui finalement j'ai vraiment bien aimé Sernin le Démon, malgré ses meurtres, sa torture, sa propension à aimer se nourrir du mal qui émane des émotions humaines qu'il aime aussi cultiver d'ailleurs.

Dans ce récit Manon Ségur nous livre deux facettes du monde tel qu'on aimerait le percevoir, mais avec différents points de vue. Il n'y a ni mal ni bien dans ces visions car toutes tendent vers un même objectif, seulement des chemins différents pour y arriver qui n'en enlève pas moins d'admiration d'un côté comme de l'autre; des chemins aussi compliqué l'un que l'autre.

Si d'un côté la foi inébranlable qu'en chacun de nous demeure une lumière, un espoir et que rien ni personne ne peut l'éteindre; d'un autre côté peut-être que se salir les mains et un peu l'âme pour apporter, protéger cette chère lumière nous amène exactement au même endroit. D'un côté rester droit et ne jamais fléchir face aux Ténèbres est source d'admiration, cette ténacité, cette détermination à croire en l'autre, et dans un même temps ce chemin un peu moins orthodoxe, qui vous fait frayer quelques fois avec l'engeance du mal mais pour préserver la lumière et l'espoir au détriment de soi … juste pour les autres sans contrepartie c'est aussi admirable de se salir les mains pour empêcher les autres de se ternir. Je ne sais pas si j'ai été claire, mais cette réflexion à double tranchant était passionnante et intense.

Un petit mot sur ligne historique du récit très intéressante, l'auteure explique d'où lui vient ses influences tout à la fin de l'histoire, n'oubliez de lire ces derniers mots qui ont vraiment un intérêt précieux.

Et pour finir ce message sous-jacent que tout le monde peut changer grâce à l'amour peu importe la forme, amour filiale, amour passion, amour amitié, amour de son prochain … et j'en passe, c'est ce pouvoir qui est incontrôlable, qui est indomptable, que personne ne peut contrer !

En Bref
Un récit qui vous englue dans des fragrances lourdes, un récit plus lumineux qu'il n'y parait.

Un récit qui s'appuie sur l'Histoire Languedocienne et trempe dans un fantastique démoniaque;

Merci aux Éditions Crin de Chimère et à l'auteure Manon Ségur pour cette aventure sucrée/amère;
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Hello, hello !

J'avais hâte de découvrir la plume de Manon Ségur en dehors des fanfictions, et c'est donc avec grand plaisir que je me suis penchée dans le Cloître des Vanités, son premier roman, publié aux éditions Crin de Chimère, qui n'existent malheureusement plus aujourd'hui. Toutefois, si le roman vous intéresse, l'autrice en a encore quelques uns en stock, n'hésitez pas à la contacter par message privé ici ou sur Twitter !

Le roman nous plonge au XIIIe siècle, dans le village d'Albeyrac en Occitanie, tenu par un puissant démon, Sernin, qui attire depuis toujours les âmes égarées dans son cloître afin de les torturer et se nourrir de leur essence. Tout change lorsqu'il capture Hermine, une jeune servante qui loin de se démonter, lui pose de sérieux problèmes. Comme si ça ne suffisait pas, une jeune Parfaite, Agnès, le trouble étrangement sans qu'il n'arrive à mettre un nom sur ce qu'il ressent. Toutes les deux vont faire réaliser des choses au démon, notamment sur sa nature et ses activités.

Il s'agit d'une romance gothique. Pour ceux qui ne connaissent pas le roman gothique, il s'agit d'un style de roman qui se base sur une atmosphère mélancolique, la présence accrue des descriptions titanesques (notamment d'églises et de cathédrales) et une intrigue qui n'est ni bonne ni mauvaise, teintée de sombre et de gris, portant souvent sur la foi ou des créatures fantastiques proches des hommes et pourtant différentes voire horribles (des vampires, ou comme ici, un démon). L'aspect romance n'est pas si marqué que ça, même s'il s'agit d'une grosse partie de l'intrigue. On se rapproche d'ailleurs plus du drame sur bien des aspects, sans pour autant coller entièrement à celui-ci.

Le roman suit Sernin le bâtisseur, un vieux démon qui se nourrit des souvenirs des âmes désespérées qui osent s'aventurer dans son cloître. Il est tantôt cruel, tantôt surprenamment humain, et c'est cette part d'humanité qui va être remise en question tout au long de l'histoire. C'est un personnage complexe, difficile à cerner sur une bonne partie de l'intrigue, qu'on trouve en premier lieu très antipathique… mais auquel on finit par s'attacher fortement grâce à son évolution surprenante. Car Sernin est un démon capable d'éprouver de l'attirance romantique. Malheureusement, il ne sait pas trop quoi en faire, et c'est tout le problème de l'intrigue. Peut-on être un monstre et aimer ?

Le personnage a une conception de l'amour très particulière qui m'a pour une fois énormément parlé puisqu'il est complètement asexuel, et dit clairement qu'il n'est pas intéressé par les plaisirs de la chair. Et juste pour ça : MERCI. God, ça manque cruellement de représentation dans l'asexualité, et c'est une preuve flagrante qu'on peut écrire une romance avec des personnages qui n'ont pas d'attirance sexuelle.

Le roman possède aussi des personnages féminins très importants, Hermine et Agnès, qui chacune à leur façon vont montrer au démon qu'il est plus humain qu'il ne le pense, avec chacune une direction opposée. Hermine est décrite comme corrompue par ses désirs, après notamment des événements qui ont bouleversé sa vie, alors qu'Agnès est une Parfaite, pieuse. Toutes les deux vont se montrer inatteignable pour le démon, Hermine par son refus de coopérer, et Agnès par sa foi, qui la rend naturellement hors d'atteinte. Et pourtant. J'ai beaucoup aimé leur caractérisation, très assumée. Ce sont aussi des femmes qui gardent leurs convictions et ne sont pas abruties par le contact du démon, et ça fait plaisir !

Je pense toutefois que ce roman n'est pas pour tout le monde, notamment parce que le roman gothique a un style assez spécifique qui n'est plus beaucoup lu ou écrit aujourd'hui et qui donc peut déranger. Dans mon cas, j'en ai lu beaucoup pendant mes études donc ça ne m'a posé aucun problème, mais la mélancolie ambiante peut sans doute paraître un peu exagérée à des lecteurs non-avertis. Pareil pour les personnages, qui sont entre réalisme et contes, ce qui donne un entre-deux qui peut être dérangeant, notamment dans l'évolution du démon, très morale. C'est aussi un roman qui est plus porté sur la réflexion que sur l'action, qui aborde des sujets complexes comme la foi cathare, qui je l'avoue, aurait peut-être mérité une ou deux annexes à la fin parce que ça faisait un moment que j'avais pas replongé dans cette partie de l'Histoire.

En revanche, je suis tombée amoureuse des descriptions, notamment des bâtiments, qui sont vraiment super chouettes et permettent de découvrir les bâtiments religieux d'un point de vue fictionnel, c'est un peu la marque de l'autrice après tout.

C'est donc une très chouette découverte que je recommande, très créative et novatrice, et qui en plus est un premier roman, ce qui est plutôt impressionnant. Très chouette découverte !

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J'ai pu faire l'acquisition du Cloître des Vanités en tant que contrepartie dans le cadre de la campagne Ulule de l'autrice pour la sortie de son nouvel opus « L'étreinte du roncier ». Si je devais résumer ce livre en deux mots: court et intense. Un excellent roman qui ne m'a pas laissé de marbre, bien au contraire. Les 240 pages ont filé à grande allure dans cette lecture mêlant fantastique et romance, dans une ambiance très sombre puis s'éclaircissant petit à petit.

Ci-dessous trois éléments essentiels selon moi:

- « Sous le signe de la rédemption ». Rédemption pour notre personnage principal Sernin le bâtisseur, maître officieux de la ville d'Albeyrac puisque c'est lui qui l'a façonnée durant ce dernier millénaire et plus particulièrement le cloître dans lequel il règne. Il attire dans ce lieu nombre de personnes désireuses afin de se repaitre de leur désespoir. Rien ne porte à croire dans les premières pages que les choses changeront pour notre démon Sernin. Et pourtant, je n'ai eu de cesse au fil de ma lecture de déceler les failles chez lui et de le voir parcourir son chemin. Tout est admirablement orchestré je trouve, tout monte crescendo, tout s'illumine avec une plume très immersive nous permettant de nous projeter aux côtés de nos protagonistes. Ayant également vécu proche du Tarn, je retrouvais avec plaisir les descriptions de la campagne de mon enfance. La fin ne vous laissera pas indifférent et c'est avec un petit pincement au coeur que j'ai quitté ces dernières pages.

- « Il vaut au moins qu'on essaie… ». Les personnages sont la pierre fondatrice de ce roman et plus exactement le trio suivant: Sernin notre démon, Hermine une des proies tombée dans le piège du cloître et Agnès une prêcheuse Albigeoise dont Sernin tombera amoureux. Ce triangle restera longtemps dans mes pensées, témoin de la complexité des sentiments humains et qu'ils sont bien loin d'être futiles. Vous ne pourrez que vous éprendre d'affection pour eux (même si la relation entre Sernin et Hermine reste pour moi la plus belle). J'ai énormément apprécié le fait que l'on ne soit pas dans un manichéisme pur et simple. Ils comportent tous une part d'ombre en eux, l'assument (certains plus que d'autres bien entendu) et c'est vraiment l'évolution de ces trois là qui donne de l'intérêt à l'intrigue.

- « Ce sont nos blessures qui nous font grandir ». Certains diront que j'interprète toujours les textes que je lis mais j'apprécie ces piqûres de rappel sur ce qui est important dans la vie. Notre trio sera révélateur de certains messages importants à travers les difficultés rencontrées dans leur passé principalement. Ils nous rappellent que c'est lorsque nous sommes dans les pires moments que nous nous rendons compte à quel point le bonheur peut être simple et que l'on peut « s'éveiller aux complexités des sentiments les plus purs. » Sernin nous montre également qu'il n'est jamais trop tard pour changer et chaque jour peut être l'occasion pour réfléchir à notre objectif et devenir meilleur.

J'ai ainsi du mal à quitter cet univers certes sombre dans les premières pages mais qui s'illumine pour nous offrir une lecture tout en douceur qui ravira de nombreux lecteurs. Il est une nouvelle fois important de souligner le travail éditorial de Crin de Chimère: superbe typographie, illustrations en début de chapitre permettant au lecteur de profiter au maximum de cet instant. Je recommande ainsi sans détour ce roman.
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Un premier roman, certes, mais qui m'a suffisamment marquée au fer pour décrocher le coup de coeur. Au point que j'ai rêvé de Sernin et de son cloître (remarquez que cela fait deux romans de suite, aux autrices complètement différentes, où les univers me marquent autant). Sernin le bâtisseur... Il n'est pas "juste" le démon cruel dévoreur de vices et de vanité. Ooooooh non.
L'on pourrait être surpris, perplexe, voire déçu de la façon dont cette histoire se finit, mais l'autrice s'en sort avec brio, je trouve. J'avoue que je m'attendais à quelque chose de sanglant, et en fait, c'est tout autre chose. Ce n'est pas une réécriture de la Belle et la Bête. Les personnages sont loin d'être binaires, y compris Sernin, au passage. Aaaah, ce trio entre lui, Hermine et Agnès... je n'en dirai pas plus.
J'ai beaucoup apprécié ma lecture, la façon dont l'autrice écrit sur la romance, les sentiments amoureux... et bien plus encore.
La plume de l'autrice est poétique, lyrique, tout ce que j'aime. Et cette couvertuuuuuure... :3
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Il est des livres comme ça qui vous obsèdent au point que vous y pensez sans cesse, dévoré par l'envie d'avancer dans l'histoire pour en connaître le dénouement. Et quand vous lisez lentement, l'attente est d'autant plus douloureuse.

Eh bien, c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant le Cloître des Vanités. Et pourtant, l'atmosphère sombre du roman et les églises, et autres monuments religieux, ne sont pas du tout mon style !

Dès les premières pages, j'ai été emportée par l'histoire, envoûtée par Sernin le Bâtisseur, à tel point que je soupçonne l'autrice d'avoir réellement introduit un démon dans son roman ! Serait-ce de la magie, Manon ?

Ce qui est génial dans ce roman, c'est que l'on peut ressentir toute la fascination de l'autrice pour les édifices religieux ainsi que sa passion pour le sujet à travers les descriptions détaillées qu'elle en fait, notamment avec la Cathédrale Saint-Joseph (d'ailleurs, j'ai pas compris tous les termes employés).

Sernin, un démon dont les caractéristiques sont, entre autre, l'orgueil et la vanité, a façonné Albeyrac et s'est créé un quartier au coeur de la ville dans lequel il a caché son cloître, destiné à attirer ses victimes.

Sernin est un démon vaniteux, qui aime les belles choses. Il mène une vie paisible à Albeyrac, sans jamais manquer de nourriture (ses victimes, quoi), jusqu'à ce qu'un groupe d'Albigeois vienne s'installer en ville. Et là… rien ne va plus pour Sernin. Sa tranquillité vient d'en prendre un sacré coup, notamment avec l'arrivée d'Agnès parmi les Albigeois, ainsi que celle d'Hermine, une victime.

J'ai beaucoup aimé la relation de Sernin avec Hermine. La jeune femme lui tient tête et ça le frustre mais en même temps, il y prend du plaisir. La manière dont l‘évolution du personnage de Sernin est racontée montre l'influence que sa prisonnière a eue sur le démon.

Et puis, il y a Agnès. Cette Parfaite pas si parfaite qui influera aussi sur Sernin. On est sur un conte qui aura su m'arracher des larmes. Je ne m'attendais à rien du tout de ce qui s'était passé dans ce roman et ce fut une agréable surprise.

Autre chose que j'ai beaucoup appréciée, c'est le fait que l'autrice ne s'est pas juste contenté de présenter les victimes en quelques mots. On en apprend plus sur leur passé douloureux, les raisons qui les ont poussées à pénétrer dans le cloître.

Ce roman, je l'ai dévoré. Je l'ai adoré. C'est même très probablement un coup de coeur pour 2021, tellement tout est précis, jusqu'au choix des mots, jusqu'au choix des scènes.
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Un livre de passions historique, régionale, religieuse, fantastique, architecturale, sentimentale et surtout humaine. Ce roman a la beauté d'un bouquet de lys, d'une étoffe ouvragée, d'une sculpture ciselée et l'âme d'une quête initiatique et spirituelle. On ressent la sensibilité de l'auteure dans chaque pan de personnalité des protagonistes, même les plus sombres, dans l'attachement intime de ses descriptions de la pierre, de l'art, de l'époque, et dans cette histoire de drames, de rédemption, d'amour.
Une véritable réussite niche sous les voûtes de ce cloître envoûteur. Sa lecture équivaut à une promenade dans les ruelles chargées d'histoire d'une cité moyenâgeuse, le nez dans les étoiles, un soir d'été. Je recommande, bien sûr.
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C'est un roman atypique que Manon nous offre ici, par rapport à mes propres habitudes mais aussi de manière générale.
Dès les premières lignes, on plonge tête la première dans le sud-ouest du Moyen-Âge, un monde à la fois sombre et lumineux dont l'atmosphère est parfaitement retranscrite par une plume d'une délicatesse un peu désuète, à la fois simple et poétique, tranchante et douce.
Même si on ne le sait pas d'avance, on comprend tout de suite la passion de l'architecture ancienne qui anime Manon. Sans s'adonner à des descriptions trop lourdes, on en prend tout de même plein les yeux. Si j'ai parfois été un peu perdue par certaines termes un peu techniques, ça reste très abordable et j'ai beaucoup apprécié mes visites guidées de la (fictive) cathédrale d'Albeyrac et du cloître de Sernin le Bâtisseur.
Côté personnages, si j'ai commencé par ressentir du mépris pour Hermine et une certaine indifférence pour Sernin, j'ai fini par les apprécier, par être triste pour eux et espérer pour eux, j'ai aimé la relation qui s'est tissée entre eux et avec d'autres personnages.
Bref, je m'attendais à quelque chose d'un peu sombre, peut-être un peu glauque, mais si ce roman recèle une certaine noirceur, il est surtout doux et beau et lumineux et j'en garderai un souvenir à la fois mélancolique et chaleureux.
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