Citations sur Au plus près de nos pas (7)
Le rouge-gorge,
sa petite flamme vole,
sans elle, je le verrais à peine au lever du jour,
on parlera toujours du feu à son sujet,
comme il réchauffe,
lui qui a froid.
Journée banale,
rien n'est là pour qu'elle ne le soit pas,
le temps n'arrange rien,
et puis, le lendemain,
des images reviennent,
il a fait beau l'après-midi,
on reçoit l'or de ces moments —
ce n'est pas la première fois —
ce qui cheminait à nos côtés.
Retrouvé ta carte,
un hibou de dom Robert,
avec elle ma peine qui te rend si proche,
ces éloignements,
soudain ces retours,
votre présence
avec ce que vous aviez de meilleur.
On y arrive,
avec ces trois galets, ce sable,
la plage se peuple,
le chemin s’aplanit,
il est vrai que d’un rien on fait un ravin, une colline,
combat de presque chaque jour,
la routine
on aimerait parfois souffler un peu,
s’abandonner.
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À la fenêtre…
À la fenêtre,
on guette la neige,
on rêve d’aller comme autrefois
à Cadouin, Monpazier,
Conques, Carennac, Autoire,
fenêtre du poème
et vraie fenêtre donnant sur un toit,
on va d’elle à la feuille
comme si on espérait trouver des miettes.
Nous allions à Albi…
Nous allions à Albi,
Anne-Marie faisait griller des sardines au fond du jardin,
c’était l’été, bien sûr,
ou à Veilhes, le Tarn encore,
ça sent le vin de noix, le pastis sur la terrasse,
il fait beau à jamais,
j’aimais ces peupliers qui veillent toujours.
LE PARLER DE L’HIVER…
Le parler de l’hiver,
on le reconnaît
à sa façon d’installer du silence
parfois coupé de pluie, de vent,
parfois très pur,
presque un lieu
pour patienter,
lui encore avec sa rugosité, son côté abrupt,
« c’est l’hiver »
et toujours cette impression qu’on ne va pas en sortir,
même si on sait, mais on l’oublie,
que tout va vite.