AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nadael


Alexis, une jeune femme anglaise est en couple avec Ed. Malgré la complicité qui les unit, elle doute de ses propres sentiments. Comment reconnaître l'amour véritable ? Sophia et Marcus, ses parents lui paraissent tellement en osmose. Mais si sa mère est très présente et attentionnée, elle se mure dans le silence dès que sa fille l'interroge sur son passé et ses origines grecques. Que dissimule-t-elle ? Et pour quelle raison ? Alexis sent qu'elle ne pourra pas avancer dans la vie, entravée par ce voile opaque posé sur ses ancêtres.
Ainsi, elle décide de remonter à la source. Elle organise un voyage en Grèce, dans l'intention de découvrir le village natal de Sophia, Plaka. Dans ses bagages, une lettre écrite pas sa mère, adressée à une certaine Fotini.
En l'espace de quelques jours, Alexis va remonter le temps jusqu'au début du vingtième siècle. Des lieux vont apparaître, puis des visages vont se dessiner à travers la voix remplie d'émotion de Fotini. Les paysages, le vent, la mer, les ruelles de Plaka, la vie tantôt rude, joyeuse et impitoyable des habitants. La guerre qui s'installe. Et une île. Une île du nom de Spinalonga qu'on voit du village.
Spinalonga a longtemps protégé une colonie de lépreux (de 1903 à 1957). La lèpre, terrible maladie infectieuse, mutilante et incurable à l'époque sévissait en crète. Dès qu'un cas était détecté chez une personne, elle était immédiatement envoyée sur l'île. Alexis apprend que son arrière-grand-mère Eleni et une de ses filles ont été touché par ce fléau.
Grâce au récit de Fotini, elle perçoit le courage d'Eleni et des siens, la constance et la bonté de Giogis, le mari de celle-ci qui, chaque jour faisait la traversée sur sa barque pour apporter des marchandises, les docteurs et les lépreux sur l'île. Car la vie continuait à Spinalonga, une véritable communauté s'était créée avec un hopital, une pharmacie, des maisons individuelles, des écoles, des commerces, et même un cinéma. Les habitants vivaient dans l'espoir de la découverte d'un traitement qui les guérirait et qui leur permettrait de retourner sur le continent, auprès de leur famille.
Et puis, au-delà de la maladie, Fotini lui raconte les amours contrariés, les passions dévastatrices, les drames inévitables, les secrets de famille. Elle lui parle des deux filles d'Eleni, Maria la discrète et Anna l'exubérante, un mariage d'argent, un mari trompé, une petite orpheline, un docteur bienveillant. le triomphe de l'amour, la mort déroutée.
Une fresque mettant en scène plusieurs générations. Les existences d'une lignée de femmes courageuses et dignes. Une fiction qui épouse la réalité sans la dénaturer. du romanesque, des pans de l'Histoire, du dépaysement, des péripéties, de l'inatendu, une galerie de personnages bien croqués, une évocation de l'exclusion parfaitement maîtrisée et de la peur de celui qui est différent... et de l'amour évidemment. Et tout cela sans pathos. Une auteure à suivre.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}