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Critique de le_Bison


« (Georgette dansait tout autour de la pièce en fredonnant des chansons, vêtue d'un slip de soie et d'un soutien-gorge rembourré, et un type était assis nu, au bord du lit, de la sueur roulait sur son corps luisant, il touchait la soie quand Georgette passait près de lui, il jouait avec ses parties génitales, se léchait les lèvres, de la salive lui tombant de la bouche ; puis elle ôta son slip et il le saisit, enfouit son visage dedans et tomba sur le lit en gémissant en se vautrant…) »

Je vais t'avouer un truc perso, dont je ne suis pas vraiment fier. Non, ce n'est pas moi ce type, surtout quand on sait ce qu'est Georgette. Je ne juge pas, je n'ai pas d'apriori. Non, mais je voulais me confesser car j'en éprouve subitement le besoin. Malgré mon grand âge, je viens d'être dépuceler. Non pas par Georgette. Je ne juge pas, je n'ai pas d'apriori. Mais par Hubert Selby Jr. Je peux dire qu'il y a un avant et un après. C'est le genre qui marque une vie entière. Je ferai le parallèle avec Charles Henri Bukowski. Lui aussi, il m'avait à sa façon dépuceler sans que je m'y attende, il y a quelques années. J'ai eu du mal à m'en remettre. D'ailleurs, m'en suis-je totalement remis. Je crois que j'en garde encore quelques sérieuses séquelles de nos différentes rencontres. Car, je l'avais fait plusieurs fois avec lui. le plaisir, le plaisir, la soumission et le plaisir. Tant de poésie dans ce monde de brute qui m'a submergé d'émotion et de jouissance.

Donc, tu oublies l'espace d'un instant ma vie, celle de Bukowski et tu plonges dans celle de Hubert Selby Jr. Sa vie, ses écrits, les deux ensemble. « Last Exit to Brooklyn » est donc mon premier et unique, jusqu'à présent. Je te l'ai dit : mon dépucelage. Donc autant commencer avec son premier. Les années soixante. A cette époque, j'écoutais peut-être Charlie Parker. Donc au passage, je vous propose un morceau de choix.
http://www.youtube.com/watch?v=f¤££¤19De Bukowski 49¤££¤8

Bird, il en est beaucoup question dans ce roman. du be-pop, du sexe et de la drogue. de perdition aussi. Car dans ces rues sombres de Brooklyn, j'y croise plus de paumés que de dingues. Des putes et des tantes, des marins ivres et des ouvriers perdus. le livre est dérangeant, pas pour la crudité de ses mots, mais plus pour l'affichage de cette société américaine faite de laissés-pour-compte et de marginaux. Une société de plus en plus violente, dans les actes mais aussi dans l'esprit de ces quelques pauvres types.

« Mary habilla le bébé et le mit dans son berceau. Harry l'entendait qui arrangeait le berceau. Il entendit le bébé qui tétait son biberon. Les muscles et les nerfs d'Harry se crispèrent et il frémit. Il aurait voulu pouvoir attraper ces bruits et les lui foutre dans le cul. Attraper ce bon dieu de môme et le lui refourrer dans le vagin. »

Mais que ne serait la violence sans un brin d'humour, parce que cette violence n'est jamais gratuite, qu'elle s'impose là, à la face du monde, à la face de ta face. Et heureusement que par moment mon esprit s'échappe avec quelques situations cocasses. Cela apporte quelques moments de légèreté où mon esprit peut vagabonder librement dans une chambre d'hôtel.

« Alberta baissa les yeux et rit. Tu as encore tes chaussures et tes chaussettes noires. Harry cligna des yeux. Il était debout les jambes écartées, le pénis dressé devant lui, nu à l'exception de ses chaussures et de ses chaussettes noires. Alberta rit puis elle lui enleva ses chaussures et ses chaussettes. Viens cher amour. Elle l'attrapa par le pénis et le conduisit dans la chambre. »

Donc la prochaine fois, penses à enlever tes chaussettes, cela enlèvera ton ridicule. Car forcément, Harry c'est toi, c'est moi, c'est le mâle perdu qui va dans une piaule miteuse avec une fille qui s'appelle Alberta ou Georgette. Toi, tu te poses sur le lit, tu ne sais pas quoi faire, avec ton truc qui pendouille entre les jambes, et qui se redresse quand tu la vois sortir de la porte des chiottes. Cette nana qui te plait tant et qu'enfin tu t'apprêtes à lui faire la fête. Oui, la lecture est aussi festive, pleine d'entrain, de bonheur et de jouissance. Tu éjacules et tu sens cette satisfaction sortir de toi. Tu n'as pas honte, le bonheur est aussi simple qu'un petit jet. Oui, quand on découvre Hubert Selby Jr, le désir est là à chaque page, à chaque coin corné à force de tourner frénétiquement les feuillets, lentement, puis de plus en plus vite, les mains collantes, mélange de sueur, de bière et de sperme. Ta tête explose.

« Mais que devait-elle faire ? Bien sûr elle n'avait jamais même laissé entrevoir la vérité aux autres filles, elle était vierge. Elle avait parlé avec quelques unes des filles là-bas chez elle et elles lui avaient dit comment s'y prendre, l'avertissant de ne jamais l'enlever de sa bouche quand ça venait parce que tu pourrais en prendre partout et même dans les yeux et tu sais, chérie, on peut devenir aveugle, et de toute façon c'est le moment où tout explose et tu n'auras pas envie de l'enlever… »

Mais voilà, ce roman est spécial. Il n'est pas fait pour toutes les têtes, ni même tous les esprits. Il y a cette violence, parfois extrême, un brin choquante qui ne satisfera pas les âmes les plus pures. Il faut avoir un esprit malsain, comme toi qui furète sur ma chronique, ou comme moi qui se délecte des malheurs d'autrui, qui jouit de plaisirs littéraires même les plus disgracieux. Oui, je t'ai percé à jour : si tu es encore là, c'est que tu es encore plus tordu que moi et peut-être que si tu n'as pas cliquer sur le bouton arrêter de ton ordinateur, c'est que secrètement tu attends la grande tirade de Hubert Selby Jr, celle qui te fera frémir toute la nuit et que je garde pour la fin, celle qui te fera commandé dès demain matin une dernière sortie pour le paradis, the « Last Exit to Brooklyn ».

Cette grande tirade étant strictement interdit aux moins de 40 ans, elle ne sera visible que sur mon blog (ah, ah, ah)

Lu dans le cadre du super challenge : 'des lectures pour dévergonder ManU17' !!!
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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