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Critique de LoupAlunettes


" Gentleman cherche secrétaire particulier pour surveiller son sommeil. Se présenter au 30 Portobello Road et demander une théière."Ce début de quatrième de couverture est un appât efficace. Cela se passe à Londres, à une époque contemporaine de Jack l'Éventreur. Les jeunes amateurs d'enquêtes Londoniennes à la sauce Sherlock Holmes pourraient être intéressés par ce nouveau duo très singulier. M. Banerjee et Christopher Carandini. Les fonds de décor se ressemblent, à la différence que la logeuse est ici une propriétaire d'un magasin d'Antiquités. Banerjee est indien, presque aussi sophistiqué que Sherlock et tout aussi à part. Un détective hors du commun. Carandini est journaliste, moins posé que John Watson le docteur, intrépide, à la recherche de la vérité et bien incapable de conserver un travail pour des raisons qui seront expliquées dans le roman. Banerjee est un enquêteur vraiment exceptionnel. Comme Watson pour Holmes, ce dernier très asociable et dont les méthodes peu orthodoxes le conduisent à recourir à quelques substances illicites , Christopher se montre l'ancre de Banerjee avec le monde des hommes, pour ne jamais se perdre. Pour dénouer certaines intrigues, percer certains mystères, Banerjee se plonge en transe et le monde du rêve lui parle par symbolisme, il lui révèle la solution par énigmes .
Une vingtaine de minutes plongé dans le sommeil le plus profond, pas une de plus, et réveillé par une formule chanté d'une manière hypnotique et bien précise.
C'est là le premier intérêt de cette aventure imaginée par Éric Senabre.
Le second étant l'affaire qui va sceller l'association du duo de l'étrange. Étrange, le mot est faible. Il faudra à Carandini beaucoup de patience et de hauteur afin d'accepter tous les éléments extravagants. le "premier" client est un vieux majordome du nom de Cardiff. Il souhaite engager le duo pour enquêter sur le décès de son maître, Lors Scriven, qu'il pense, seul, avoir été assassiné. Lord Scriven est mort sur sa table, le bureau verrouillé, en pleine correspondance. La lettre a disparu. Les choses prennent une tournure particulière lorsque Cardiff affirme être l'esprit de Scriven incarné dans ce corps pour réclamer vengeance. Cela fait beaucoup de choses irrationnelles et insensées pour un nouveau début de carrière pour Christopher. Néanmoins, dans l'exercice de ses songes, Banerjee se montre surprenant, intuitif et très efficace.
Et les jeunes lecteurs devraient se trouver définitivement ferrés pour s'embarquer dans l'aventure.
Les indices glanés par Banerjee ne nous permettent pas de mener nous même l'enquête, nous nous trouvons tout aussi perdus que Carrandini qui interroge le dormeur. Nous flottons parmi les révélations surréalistes, l'impression énigmatique mais à la fois familière du rêve nous est bien restituée. Banerjee ne s'y perd pas, lui et interprète toujours avec expérience et justesse.
Les mobiles du meurtre se montreront beaucoup plus terre à terre qu'on ne pouvait le penser mais la résolution se charge d'être excitante.
Comme pour Watson, c'est Carandini qui raconte l'enquête, posant quelques commentaires sur le fil de l'investigation et sur le caractère de son nouvel employeur très spécial et détaché. Son expérience de journaliste sera complémentaire et permettra d'identifier rapidement les activités de certains personnages. Nous progresserons avec eux d'un casse-tête policier à une affaire d'espionnage. La fin est déroutante, vous verrez.
À noter des méfaits de L'Éventreur qui se glisseront de temps à autre de façon anecdotique mais cela ne sert qu'à nous replacer dans l'atmosphère de la société en présence.
Le roman est bien moins noir que ce détail, les grands ados pourront s'y plonger sans appréhension aucune et le recommander à un public non amateur de Policier, prèt pour de nouvelles expériences de lecture sans risquer de s'endormir.
À découvrir.
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