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Critique de NicolaK


Contre Dieu, court roman à part dans la bibliographie de Patrick Senécal puisque faisant fi de toute règle de ponctuation, écrit comme pressé par l'urgence, on n'y trouve que des virgules. Un rythme à couper le souffle et pour le coup, on doit le lire d'une traite.
Un homme apprend la mort de sa femme et de ses deux enfants dans un accident de voiture. Dès lors, toute son existence bascule et c'est la chute, une chute vertigineuse sans rien à quoi se raccrocher. Les amis, la famille, plus rien ne compte, plus rien n'a de prix, seule sa douleur insoutenable l'emplit au point d'avoir le sentiment d'exploser. Lui qui respectait tout ne fait plus la différence entre le bien et le mal. L'alcool aidant, la rage prend le dessus et toutes ses barrières, vous savez, celles qui nous ramènent à la raison et nous empêchent de nous laisser aller à nos pires pulsions, quand on perd tous nos repères, à quoi bon nous retenir et arrêter avant d'aller trop loin, ont sauté; et il commet des actes atroces, inexcusables. Alcool, violence, sexe sont au menu. Et quand l'argent vient à manquer, les actes montent en puissance.
Le père de famille exemplaire se transforme en bête à tuer. Plus aucune empathie pour personne, tout glisse sur lui comme sur un imperméable par temps de pluie. Tout sentiment a disparu.
L'histoire est narrée à la seconde personne du singulier, usage très peu courant mais parfaitement maîtrisé par l'auteur, bien qu'il s'agisse d'un très long monologue... qui n'a pas de fin, puisque Patrick Senécal n'a pas mis de point final.
Donc si vous souhaitez lire ce livre, prévoyez un laps de temps pendant lequel vous ne pourrez le poser, tout va très très vite, de bouts de phrases en bouts de phrases ponctués par ces virgules et ce point final manquant, qui nous indique que l'histoire n'est pas terminée. Non qu'on attende une suite, le livre est bien terminé, je vous rassure... juste pas pour l'homme qui a tout perdu.
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