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Critique de Verdorie


Internet est un outil formidable pour se documenter, lire, rêver, voyager, s'amuser...ou encore...pour acheter des armes, des drogues, pour se connecter à des sites pornographiques, joindre un réseau pédophile... et donc, constatant que l'humanité se fait tant de bien avec autant de Mal, Patrick Senécal a créé : Hell.com.

Non, non, ne cherchez pas...ni vous, ni moi n'avons les moyens pour y accéder. Il faut être un Daniel Saul (dont Senécal narre ici l'histoire) d'un monde bien élitaire afin de pouvoir fréquenter ces hautes sphères du Pandémonium.
Il faut être riche, très riche, être autoritaire et capable de manipuler les autres, être convaincu de son pouvoir et de sa puissance, savoir regarder le vulgum pecus avec mépris et surtout, croire foncièrement que l'argent peut tout acheter.
Mais cela ne suffit pas. Il faut également avoir cette "chance" de tomber sur un ancien élève de son école huppée qui va vous introduire dans ce "club" tres select.
Daniel recroise donc le chemin de Martin Charron -nom de famille qui sonne comme un avertissement, n'est-ce pas ?- Alerte que Daniel préfère toutefois ignorer...et c'est donc bien ce "nocher" qui va l'embarquer dans l'enfer !

Mais Daniel est aussi un père. Père ayant la garde d'un adolescent de seize ans qui doute. Qui doute du bienfait de son existence et qui lance de violents signaux de détresse que son père feint de ne pas remarquer... parce que Daniel est trop occupé à jouir de ses prestations sexuelles et diverses autres réjouissances déviantes que Hell.com permet de réaliser.
Jusqu'au jour où les orbières lui tombent...

Dans cette variante informatique et contemporaine de l'enfer, Senécal raconte la lente descente, pavée de tentations, en s'exprimant crûment et sans détours... n'épargnant aucune atrocité à son lecteur : ni les scènes de sexe empreintes de violence, ni les scénarios de barbarie. le lecteur, tel un voyeur, ne peut qu'assister, impuissant, à cette brutalité qui va crescendo.

Or, Daniel n'est pas un monstre ! C'est un homme, un père, cachant en son for intérieur tous les aspects de l'être humain. On le déteste, on le méprise, on compatit, on le plaint...on arrive même à lui trouver des excuses... et à chaque marche qui l'amène irrémédiablement dans l'abîme, on essaye de ne pas répondre à cette question, qui insidieusement s'impose : ...et vous..."jusqu'où vous iriez" ?


(Je déconseille fortement ce livre aux lecteurs sensibles)
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