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Critique de le_Bison


Je regarde la vitre, ou derrière la vitre, des gouttes de pluie ruissellent le long de sa paroi lisse, laissant des rides sur le temps qui s'écoule. J'attends un rayon de soleil comme on espère une fin de pandémie. Avant que la population ne se transforme en zombie comme pour la fin des temps, celle-ci vit recluse chez elle, cloitrée par obligation, par choix ou pas solitude entre quatre murs froids et quelques vitres sales sur lesquelles les rêves se fracassent silencieusement.

Je suis écrivain, je suis journaliste, je suis infirmier, je suis institutrice en talons hauts – chacun ses fantasmes-, je suis boxeur, je suis lecteur.
Je soigne les coups, ou j'en donne contre la vitre ou contre ma femme, je soigne les plaies de la solitude, les maux du quotidien, je distille mes bonnes humeurs comme mes mauvaises au gré d'un ou deux verres pour ne pas parler de bouteilles.
Je, je , je assez parler de moi, parlons de nous. Que faisions nous pendant ces jours, ces semaines, ces mois où dehors circulait un méchant virus, ou dedans s'ébruitait une solitude ? Chacun son vécu, chacun ses espérances ses rêves ses oublis ses peurs. Et puis un jour, la délivrance, celle de ne plus porter de masque, celle de revoir des sourires, celle de boire un verre autrement que par écran et tablette interposés. Oui c'était aussi ça, les apéros distanciels. Mais pour combien de temps ? le démon – ou le virus – est libre de réapparaître à tout moment, ce n'est qu'une question de temps, il a le luxe d'attendre des jours meilleurs, comme ceux d'ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer le soleil ou les rêves abandonnés un temps.

C'est ainsi que l'auteur nous propose une radiographie de ces longs jours passés chez soi, enfermés – comme des prisonniers aux Baumettes – à mettre du baume sur notre coeur. La Covid-19 - et plus si affinité – touche tout le monde, à des degrés divers, des types qui se font maître d'école, des types qui boxent leur femme – normal les salles de sport ont baissé le rideau, ring clos et punching-ball silencieux, des types qui culpabilisent de laisser mourir dans une profonde solitude leur mère, dans un lieu reculé ou un mouroir animé. Des remises en question sur soi, sur son couple, sur sa vie. Ces quelques instantanés d'une vie – en dehors de la vie – auront d'ici quelques années l'aspect d'un témoignage d'une époque, d'une catastrophe planétaire, d'une pandémie d'ici et d'ailleurs, tragique, comique, bienveillante, résiliente. Un avant et un après, même si l'après, nous ne le connaissons pas encore…
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