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« Elle eu la tête dévissée, sa lèvre explosa sous le choc et elle sentie le froid du carrelage contre la joue  », un accident ? Non, violence conjugale en plein confinement ! Un aperçu d'un recueil de 12 nouvelles sur cette période d'isolation forcée. À travers divers situations tragiques ou burlesques, une réflexion sur les conséquences de cette mise à terre de la société, sur nous occidentaux, selon notre âge, notre métier, notre statut civile, notre caractère, notre attitude envers l'existence.....Tragiques ou salutaires , elles reflètent bien, souvent avec humour, ce que nous venons de vivre. Un père désarmé face à ses trois bambins dans le primaire qui refusent l'école à la maison, un conjoint dont la violence se révèle grâce au confinement, les mauvais tours du Zoom à une garce YouTubeuse qui se croit tout permit, un cadre supérieur au chômage technique qui se trouve une nouvelle vocation, une SDF obligée de se planquer au Jardin des Plantes fermé qui y découvre une faune insolite qui profite du confinement , et surtout celle qui donne son nom au recueil, qui souligne les grosses erreurs médicales faites dans les débuts de la pandémie et qui a coûté la vie à des milliers de personnes qui auraient pu être sauvées ( je parle surtout pour l'Italie ).

Les paramètres de nos existences ont changé, et il me semble malheureusement à jamais : Pour y survivre il faut s'y ajuster. Beaucoup de bonnes idées dans ces nouvelles agrémentées de détails véridiques , comme cette femme embarrassée par l'aspect déglingué de son mari qui sera aperçu sur Zoom pour l'apéro entre amis. Dans son ensemble un recueil plaisant à lire malgré le sujet peu plaisant. Perso j'évite de lire quoi que ce soit ayant comme sujet Confinement & Cie, mais les billets enthousiastes des babeliotes m'y ont poussée, aucun regret.

« L'interruption de l'activité humaine redessinait partout les frontières. »
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Cher Axel,

Je vais bien, ne vous en faîtes pas… Enfin, je crois…
Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de vous, pour ne pas avoir pris le temps de chroniquer plus rapidement votre recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre " .
Vous avez eu l'extrême gentillesse de me le faire envoyer en service de presse via Quadrature votre éditeur et je vous en remercie sincèrement.

Votre recueil, je l'ai lu au mois d'août (et nous sommes déjà en novembre …) alors que j'étais en vacances à la maison (avec terrasse et jardin c'est bien ça ;-)).

Sans vouloir retourner en arrière dans cette période Covid-confinée et alors que l'on sentait un frémissement de liberté dans cet été très mitigé côté météo, j'ai dû tout de même me priver d'un certain nombre de sympathiques choses car j'avais prévu de me faire vacciner pour la rentrée ... et là oh malheurs ce n'est pas à la rentrée pour bosser que j'en avais besoin mais bel et bien pour mes vacances estivales…. Grrrr, génial sensas cool, grrrr .

Alors, je me suis fait plaisir en lecture, au moins cette activité ne me demandait aucun passeport quelconque, non mais oh !

Bref, comme on peut le dire " N'est stupide que la stupidité" … Mais je m'égare pardon.

Monsieur Senequier, j'ai beaucoup apprécié les regards que vous avez portés dans vos nouvelles.

C'est si juste, caustique, tragique, poétique, satirique etc.... Sans hic.

Vous décrivez les situations avec beaucoup de réalisme et vos 12 nouvelles nous donnent une très bonne idée de ce que chacun et chacune (sans accent Macronien) avons pu vivre lors de cette période si particulière.

Vous dressez une panorama large des situations en confinement et j'ai réellement apprécié les regards justes que vous portez sur les gens.

Je vous remercie sincèrement, Axel (je vous appelle Axel j'espère que ça ne vous dérange pas) pour votre prose jamais prise de tête , légère mais très réaliste et plaisante.

On navigue dans vos 12 nouvelles dans cette période différente que j'espère à un moment ou un autre nous aurons presque oublié, ou que nous nous remémorons avec émotions et sans nostalgie.

Une belle découverte que votre plume et votre esprit vif et joyeux.

J'invite tout le monde à se confiner pour lire "Le bruit du rêve contre la vitre".

Enfin, ce qui est bien c'est que vos lecteurs n'ont pas besoin de pass-sanitaire (que j'ai finalement hein...) pour vous lire.

J'espère que vous trouverez encore de l'inspiration pour d'autres nouvelles à nous faire déguster.

En attendant merci merci sincèrement.

Portez-vous bien !

Didi
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Je regarde la vitre, ou derrière la vitre, des gouttes de pluie ruissellent le long de sa paroi lisse, laissant des rides sur le temps qui s'écoule. J'attends un rayon de soleil comme on espère une fin de pandémie. Avant que la population ne se transforme en zombie comme pour la fin des temps, celle-ci vit recluse chez elle, cloitrée par obligation, par choix ou pas solitude entre quatre murs froids et quelques vitres sales sur lesquelles les rêves se fracassent silencieusement.

Je suis écrivain, je suis journaliste, je suis infirmier, je suis institutrice en talons hauts – chacun ses fantasmes-, je suis boxeur, je suis lecteur.
Je soigne les coups, ou j'en donne contre la vitre ou contre ma femme, je soigne les plaies de la solitude, les maux du quotidien, je distille mes bonnes humeurs comme mes mauvaises au gré d'un ou deux verres pour ne pas parler de bouteilles.
Je, je , je assez parler de moi, parlons de nous. Que faisions nous pendant ces jours, ces semaines, ces mois où dehors circulait un méchant virus, ou dedans s'ébruitait une solitude ? Chacun son vécu, chacun ses espérances ses rêves ses oublis ses peurs. Et puis un jour, la délivrance, celle de ne plus porter de masque, celle de revoir des sourires, celle de boire un verre autrement que par écran et tablette interposés. Oui c'était aussi ça, les apéros distanciels. Mais pour combien de temps ? le démon – ou le virus – est libre de réapparaître à tout moment, ce n'est qu'une question de temps, il a le luxe d'attendre des jours meilleurs, comme ceux d'ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer le soleil ou les rêves abandonnés un temps.

C'est ainsi que l'auteur nous propose une radiographie de ces longs jours passés chez soi, enfermés – comme des prisonniers aux Baumettes – à mettre du baume sur notre coeur. La Covid-19 - et plus si affinité – touche tout le monde, à des degrés divers, des types qui se font maître d'école, des types qui boxent leur femme – normal les salles de sport ont baissé le rideau, ring clos et punching-ball silencieux, des types qui culpabilisent de laisser mourir dans une profonde solitude leur mère, dans un lieu reculé ou un mouroir animé. Des remises en question sur soi, sur son couple, sur sa vie. Ces quelques instantanés d'une vie – en dehors de la vie – auront d'ici quelques années l'aspect d'un témoignage d'une époque, d'une catastrophe planétaire, d'une pandémie d'ici et d'ailleurs, tragique, comique, bienveillante, résiliente. Un avant et un après, même si l'après, nous ne le connaissons pas encore…
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« le bruit du rêve contre la vitre » d'Axel Sénéquier est un recueil de douze nouvelles publiées aux éditions Quadrature. Je suis tombé sous le charme de ces textes immédiatement et j'ai terminé d'une traite, en une seule soirée ce recueil. Dès la première nouvelle, je fus saisis par l'acuité psychologique d'Axel Sénéquier. Avec « les murs porteurs », il réussi à décrire l'emprise d'un poète raté Thibault, sur sa compagne, Pélagie, qu'il bat, régulièrement, parce que c'est forcément de sa faute s'il n'est pas édité. En quelques pages, l'auteur dans un style d'écriture limpide et en prenant le point de vue de Pélagie, nous décrit l'emprise du bourreau puis la prise de conscience de cette dernière. Il en faut du talent pour être aussi près de la réalité d'une situation, tragique au possible, sans tomber dans le sordide. La suite est du même acabit. Il y a une infinie tendresse dans la façon de décrire une réalité difficile mais avec des mots qui touchent au coeur, à l'âme. Ce recueil même s'il aborde des sujets variés, et parfois difficiles, autour du confinement et du Covid-19, ne tombe jamais dans la facilité qui consisterait à en faire quelque chose de larmoyant avec un pathos surchargé. N'ayez crainte, rien de cela ici. « le chemin de l'école » est une nouvelle pleine d'humour sur l'école à la maison en période de confinement. Une petite bulle pleine de légèreté et très drôle. Les nouvelles sont pleine d'esprit et Axel Sénéquier de dresser d'un trait de plume un tableau saisissant de notre époque durant la période du confinement. « le bruit du rêve contre la vitre », la nouvelle éponyme de ce recueil est sans aucun doute la plus belle. Elle nous conte le retour à la vie d'un homme de 39 ans, plongé dans le coma à cause du Covid-19. Là encore, nul pathos mais une nouvelle pleine d'espérance, de poésie, non pas une élégie mais au contraire une célébration de la vie. « Sauvage » nous parle d'une jeune SDF qui s'attache à une famille de renards dans un jardin public en plein confinement. A chaque fois l'auteur trouve le ton juste. Les nouvelles s'enchaînent sans aucune baisse de l'attention, de l'intérêt pour celles-ci. Un recueil sensible, généreux, plein de poésie et de tendresse. Lire Axel Sénéquier fait du bien à l'âme. On ri, on est ému, on s'interroge sur notre société, sur les maux qui la traverse, sur ces petits rien et ces grands tout presque existentiels. La solitude d'une personne âgée, le coming-out d'un jeune homme, l'amitié, la pression du travail et la question de la réussite, où tout du moins de celle que l'on nous vend comme tel. Un recueil de nouvelles profondément attachant et un auteur, Axel Sénéquier que je vous invite à lire d'urgence. « le Bruit du rêve contre la vitre », d'Axel Sénéquier, un recueil de nouvelles paru aux éditions Quadrature.
Je remercie très chaleureusement Axel Sénéquier et les éditions Quadrature pour cette lecture et leur confiance !



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« En bâtissant des villes toujours plus imposantes, les hommes avaient écrasés la nature sous un tapis de pierres, de bitume, de goudron. Afin de ne pas oublier, ils avaient aménagé des espaces verts, sortes de zoos pour végétaux. Et voici que par un inouï clin d'oeil du destin, la vie animale réinvestissait les lieux. Si le confinement durait, peut-être que l'homme retrouverait sa juste place dans l'ordre du monde ? »


Un apprenti poète qui se défoule sur sa compagne quand tombent les refus des éditeurs. Un musicien confronté à l'horreur des EHPAD. Un père de famille découvre les « joies » de l'école à la maison. Les remords d'un couple qui fuit la grande ville pour se réfugier à la campane. Une influence mode intraitable jusqu'à ce qu'elle se retrouve prise à son propre piège. Un « risk manager » quadra tenté de changer radicalement de profession. Un patient entre deux mondes, entre la vie et la mort, entre rêve et réalité. Quand la nature reprend ses droits ou presque. Quand les mots envahissent les balcons pour atténuer les maux. Quand des fantômes allègent un peu la solitude. Quand fabriquer son pain devient une échappatoire puis l'instrument d'une vengeance. Un apéro zoom qui vire au règlement de compte.


« En décrétant le confinement, on avait comme retiré une bonde sous la ville et toute la vie s'y était échappée. Ce gamin président était un tocard, il aurait dû rester banquier. »


Il fallait bien Axel Sénéquier pour me donner envie de lire un recueil de nouvelles parlant du confinement. En même temps, ayant adoré son premier recueil de nouvelles Les Vrais héros ne portent pas de slip rouge, je savais que la qualité serait au rendez-vous. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas ennuyé une seconde.


Style maitrisé, histoires variées, chutes surprenantes ou amusantes, petites touches d'humour et surtout aucun misérabilisme ni pathos dans ce recueil à savourer de la première à la dernière page.


Vous aussi, laissez-vous séduire par le Bruit du rêve contre la vitre


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Tout d'abord, il faut citer la qualité de présentation du livre. L'objectif des éditions Quadrature, maison belge, est à la fois modeste et ambitieux, disent ses responsables. En effet, se dédier complètement à la nouvelle de langue française était un pari osé. Il est gagné haut la main tant la qualité des objets mis dans la main des lecteurs est belle et bonne. Un bravo sans réserve à cette maison d'éditions qu'il faut découvrir, si ce n'est déjà fait. La liste des auteurs édités parle d'elle-même !
Et puis, surtout, il y a la superbe plume, touchante, incisive et très juste de l'auteur. Que la Covid-19 soit devenue source d'inspiration dans bien des domaines artistiques est une évidence. Nous avons vécu, et vivons encore, des situations extraordinaires, dans le plein sens du terme. Mais l'auteur des douze nouvelles offertes dans ce recueil, Axel Sénéquier, va bien au-delà d'une simple récupération de l'opportunité du moment. Il visite l'humain, homme et femme, confronté à ce qui peut être un tournant de sa vie. D'un malheur, il fait basculer ses héros dans la liberté, celle d'agir, de penser, de se réaliser. le désarroi de la situation donne naissance à des engagements vrais, profonds et teintés d'humour. Parfois la réalité se heurte à la vérité et à la noblesse de métiers jusque là oubliés, déconsidérés et pourtant si nécessaires ! Et Axel Sénéquier d'aborder l'exode vers les résidences secondaires et le refus des gens du cru, ou l'ampleur grandissante du rôle joué par les influenceurs, influenceuses Youtubeuses, les reconversions rêvées puis ravalées en ces temps d'arrêt total de l'économie. Tout est si minutieusement observé, relaté, posé comme source de réflexion sur nos modes de vie.
Le bruit du rêve contre la vitre rend parfaitement à l'ensemble du recueil l'esprit de ce livre et le moteur qui peut animer l'espèce humaine pour la re-susciter à une nouvelle vie, une grande soif d'un air qui permette à nouveau de respirer et de croire en demain.
En écrivant ces nouvelles, toutes à épingler et à relire (ce dont je ne me suis pas privé) Axel Sénéquier pose des jalons d'espérance, de foi en l'homme, en sa capacité d'effectuer des reconversions et de surpasser les difficultés auxquelles il est confronté. Un livre d'utilité publique !
Merci à cet auteur pour la confiance en l'homme qu'il déploie et pour le cadeau offert au lecteur que je suis.

Lien : https://frconstant.com
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Du 17 mars au 11 mai 2020, Axel Sénéquier est resté confiné dans son appartement parisien. Il a mis ce temps à profit pour faire la connaissance de ses trois enfants – selon les termes de la quatrième de couverture – et écrire les 12 nouvelles qui composent ce recueil, le deuxième publié par les éditions Quadrature (après Les vrais héros ne portent pas de slip rouge). Il est aussi auteur de théâtre. Une bonne année s'est écoulée depuis et j'ai été surpris de lire avec plaisir ce recueil et d'y trouver une forme originale et utile de témoignage.

Les nouvelles sont courtes, une dizaine de pages seulement. L'auteur a l'art de mettre la musique de ses mots sur chacune d'elle avec des titres empreints de douceur et de poésie. le bruit du rêve contre la vitre, qui donne le beau titre au recueil, est formidable, mémoires d'un homme de 39 ans, malade du Covid-19 et proche de la mort. Il raconte lui-même cet étrange voyage. C'est troublant et parfaitement écrit alors même que je suis habituellement réticent aux récits de mort imminente.

On part souvent de situations et de personnages qui sont dans la norme :
– Banale dispute de couple, à première vue, dans « Les murs porteurs », un titre encore bien choisi et qui ne s'éclairera qu'après lecture de l'histoire.
– Volonté de Mathieu, artiste, de compassion et d'action pour aider à lutter contre la maladie dans « Les somnambules ».
– Pour ses enfants, Victor, employé d'une start-up, pense se transformer avantageusement en enseignant à la maison dans « le chemin de l'école ». Là, il m'a semblé reconnaître l'auteur lui-même !
– Un jeune couple parisien, Sigrid et Alex, s'échappent du confinement à Paris pour rejoindre leur maison à la campagne dans « Intégration ».
– Fashion week, mode et la youtubeuse. Cécilia est influenceuse beauté dans la nouvelle « Fashion faux pas ».
– Titouan lors de la « Crise de la quarantaine » est risk manager chez Total, un emploi classé par certaines de ses connaissances : Bullshit job.
– Milou, squatteuse dans la nouvelle intitulée « Sauvage » va, elle aussi, être touchée par le confinement.
– Pierre, retraité, s'ennuie devant sa télé, et pas seulement depuis le confinement d'ailleurs... dans « Balcons fleuris ».
– Catherine dans « Marée noire » a un riche musée intérieur. Gare à la vague !
– Valentin n'est pas bien dans son corps, il a eu son coming-out à 26 ans. C'est la « Fermentation lente ».
– Dans « Verre solitaire », trois jeunes couples bien conventionnels vont se retrouver pour un apéro zoom corsé. Adrien a encore en tête les problèmes de connexion lors du copil avec le community manager de la semaine précédente. En plus il doit se priver de trois épisodes de la série Breaking bad... le pauvre !

Axel Sénéquier nous lance habilement sur des pistes, des normes de vie – ces termes anglais en sont pour moi le symbole – qui vont se fissurer, s'éclater parfois sur la nouvelle donne s'invitant dans chaque vie avec le confinement. Un départ qui se met en place dans la précision, sa part de mystère, et qui évolue doucement vers une fin surprenante, étrange, dans des vies qui ont pris quelques virages par rapport à la droite ligne initiale tracée par une société trop sure d'elle-même (dans la nouvelle orthographe l'accent pour sûr - certain - est seulement conservé au masculin ?).

J'avoue avoir été troublé par les mots ile, diner, connaitre, fraiche... écrits, comme c'est tout à fait correct maintenant, sans ce petit chapeau sur le i. Moi, j'aime bien ce petit accent circonflexe et je conserve encore l'orthographe traditionnelle tant que la nouvelle est seulement recommandée... Je trouve que ce petit toit apporte son relief à l'île, sa saveur au dîner, son mystère à la rencontre quand on commence à se connaître... Il faudra certainement que je m'y fasse. C'est mon côté nostalgique et l'image gravée en moi de ces mots employés depuis longtemps. Est-ce que cette nouvelle orthographe, avec deux possibilités au lieu d'une, est vraiment une simplification ?

J'ai lu très vite ce recueil et adoré cette série de récits en prise avec l'actualité récente, ce qui n'était pas un mince défi pour l'auteur. Par petites touches, changements d'angles de vue, apparaissent une époque, une organisation sociale, des normes et des croyances, qu'un virus a fait vaciller.

Je remercie énormément Axel Sénéquier de m'avoir fait confiance avec cette proposition de lecture. J'ai aussi apprécié la qualité de cette édition Quadrature et son ambition de se consacrer complètement à la nouvelle de langue française. L'auteur et cette maison d'édition m'ont donné l'occasion de réfléchir à ce qui fait l'originalité des nouvelles, et dans la foulée j'ai créé une rubrique distincte sur ce blog. C'est évidemment un genre à part entière, bien loin d'un genre mineur, il suffit de voir la place des nouvelles dans l'oeuvre d'écrivains tels que Gogol ou Maupassant. Ce n'était pas lui rendre hommage et même une erreur de le fondre dans la catégorie Roman. Par contre je garde pour l'instant tous les romans, de langue française et traduit de langue étrangère dans une même catégorie, pensant que la littérature n'a pas de frontières.
Je recommande la lecture de ces petits récits de confinement qui ne manquent pas de sel, ni d'humour, ni de talent d'écriture. A propos, la nouvelle orthographe, qu'en pensez-vous ?

*****

Chronique avec illustration photo sur blog Bibliofeel, page facebook "clesbibliofeel" et twitter "Bibliofeel".

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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J'accepte de temps en temps la proposition d'un(e) auteur(e) de me faire parvenir son ouvrage afin que je le chronique et le partage sur les réseaux sociaux, quelque soit mon ressenti (les choses étant précisées dès le début). Avant d'accepter je m'informe du sujet car je ne m'engage que dans une lecture qui m'interpelle ou sur un thème qui m'intéresse et lorsque Axel Sénéquier m'a contactée, l'idée d'une lecture de nouvelles rédigées pendant la période du confinement m'a intriguée car je pensais que nombre de livres allaient sortir sur ce thème et finalement non (j'en ai vus très peu passer ou ne les ai pas vus), et le fait qu'il s'agisse de nouvelles, donc une forme courte a emporté ma décision.

Et bien une jolie surprise à laquelle je ne pensais pas autant adhérer. Douze nouvelles comme douze visions, douze situations d'une période de confinement. le sujet pouvait être un peu "casse-gueule" et finalement l'auteur prend le parti d'entrebâiller la fenêtre, de tomber le masque et de nous aérer après cette période étrange et difficile pour nous conter douze histoires ayant comme fil conducteur cette période en imaginant les contraintes ou obstacles subis mais sous un angle avouons-le assez positif même dans les situations dramatiques.

Il est question de violences faites à une femme, d'un volontaire en EPAHD, d'un père se transformant en maître d'école, de parisiens se réfugiant en province, d'une visioconférence professionnelle tournant au règlement de compte, d'une prise de conscience à 40 ans de l'urgence de changer d'orientation en retrouvant son passé, d'un retour à la vie alors que tout prédestinait à faire partie de ceux qui disparaîtraient, d'une rencontre entre une SDF et un jardinier qui vont observer une visite insolite dans un parc, d'un homme écrivant des aphorismes qui s'affichent sur les balcons, d'une femme solitaire mais pas vraiment seule, d'un Valentin qui va en apprendre plus sur sa vie en pétrissant son pain et pour finir sur un apéro Zoom qui va se terminer en chorégraphie déchaînée.

Axel Sénéquier décide de voir le verre à moitié plein et nous embarque à travers toute la France pour évoquer cette période masquée en transformant les contraintes en de petites aventures ou se mêlent poésie, imaginaire et prises de conscience de façon touchante, surtout lorsqu'elles évoquent la perte, la solitude ou la nostalgie. Réussir à dresser les portraits des protagonistes et contextes en si peu de pages, à leur insuffler ce qu'il faut d'imaginaire, de rêve (parfois) pour repeindre le tableau d'une épidémie par petites touches, en y glissant parfois des situations ubuesques vécues durant cette période mais avec les couleurs du positivisme même quand celles-ci ne pourraient que nous tirer des larmes.

Je ne suis pas lectrice de feel-good, vous le savez, et ici il n'en finalement pas question, non c'est plutôt, comme pour ces personnages, de voir le bon côté des choses ou des les voir différemment, un bien pour un mal, avec un soupçon d'ironie, une pincée de prise de conscience, une pointe de tendresse, de la bienveillance et du réalisme.

J'ai beaucoup aimé, je l'ai lu avec intérêt et plaisir et j'ai repassé les presque 18 mois incroyables que nous venons de traverser avec un autre regard et je ne dis pas cela parce que le livre m'a été envoyé, par complaisance, mais parce que j'ai passé réellement un agréable moment de lecture et que son recueil de nouvelles le mérite.

"C'est l'avantage de l'emplacement de la France, les pieds dans le désordre latin et le nez dans la rigueur germanique, quel que soit l'endroit où l'on regarde, on peut toujours traiter les autres avec mépris. (p101)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Axel Sénéquier a été inspiré par le premier confinement, comme nous l'explique la quatrième de couverture. Les douze nouvelles mettent en scène des personnes ordinaires dans une situation extraordinaire et nous racontent des histoires que nous avons pu voir évoquer aux infos ou dans divers reportages. Les violences conjugales qui se sont multipliées, les Parisiens qui se sont précipités dans leur résidence secondaire, les apéros Zoom, le télétravail obligatoire, l'occasion rêvée de changer (ou pas) de vie, de métier, la situation catastrophique dans les maisons de retraite, les parents confrontés au travail scolaire et à leurs enfants toute la journée, l'isolement forcé, les applaudissements aux balcons tous les soirs pour le personnel soignant… Autant de scènes dont tout le monde a entendu parler ou a vécues de près, autant de tranches de vie finement observées et détournées par Axel Sénéquier qui rend compte des rêves, des angoisses, des ras-le-bol, de l'inventivité, de l'impuissance, des beautés ou des bêtises humaines. Comment les gens ont pris à bras-le-corps la situation ou l'ont subie, comment ils en ont profité positivement ou pas : un regard lucide et décalé, souvent teinté d'un humour salutaire, qui fait toujours mouche.

Des photographes ont décidé de rendre compte de cette étrange période en photographiant des rues vides ou ce qu'ils voyaient de leur fenêtre ou le retour de la nature en ville. Il fallait que le sujet soit traité par la fiction, pour garder une trace de nos vies confinées : Axel Sénéquier a fait une oeuvre utile tout autant qu'artistique. Merci, Monsieur.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Jamais, je l'avais dit, jamais je ne lirais de textes relatifs à la pandémie de COVID 19, au confinement ou autres couvre-feux. Mais, quand Axel Sénéquier, connaissant mon intérêt pour les Editions Quadrature m'a proposé la lecture de son recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre", j'ai accepté et avec beaucoup de plaisir.

Je ne savais rien du thème abordé dans ce recueil. Je n'ai pas lu la quatrième de couverture. Je me suis tout de suite plongée dans "Les murs porteurs", premier texte. Une histoire de pervers narcissique, poète raté (mais il pense le contraire) qui, régulièrement lève la main sur sa compagne. Et, "Quand le confinement avait été décrété…", confinement…oui, le voilà le mot que je ne souhaitais pas lire… et pourtant j'ai continué et pourtant j'ai aimé, non seulement cette première nouvelle mais les onze suivantes. Dans ces petits textes, l'auteur nous conte les moments que nous avons tous vécus peu ou prou.

Il y a Mathieu qui décide d'apporter son aide et accepte un poste de bénévole dans un EHPAD pour nettoyer, désinfecter…Victor qui n'en peut plus de faire l'école à ses enfants, Sigrid et Alex qui, en pleine nuit, quittent, avec leurs enfants Brune et Arthur, leur appartement parisien pour rejoindre leur maison de campagne, Titouan, risk manager chez Total qui découvre le plaisir du travail manuel et se met à fabriquer des pipes, comme le faisait son père… et bien d'autres… Alors, bien sûr les habitants des grandes villes n'ont pas tous eu le loisir de quitter leur appartement exigu, tout le monde n'a pas connu, heureusement, les soins intensifs à l'hôpital (nouvelle au titre éponyme particulièrement réussie et tellement crédible) mais on trouve dans chacun de ces textes, un instant, une situation, une crainte, un espoir, partagés.

L'auteur porte sur les événements traversés, et notre monde, un oeil particulièrement exercé, juste, empathique et souvent drôle "Facebook était cette nana moyenne avec qui on sort des années simplement parce qu'on n'a pas le courage de rompre." Il analyse à la perfection, sans voyeurisme aucun, les sentiments, les difficultés, les affres de la maladie. Son écriture, simple mais précise, le rythme des phrases tantôt rapide, tantôt plus lent, confère à ces petits moments de vie une importance capitale. J'ai particulièrement aimé "Sauvage", l'histoire de Milou, jeune SDF qui élit clandestinement domicile au jardin des Plantes de Montpellier et fait la rencontre d'une famille de…renards…

Un recueil de petits moments de vie qui fait beaucoup de bien. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais.

Lien : https://memo-emoi.fr
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