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EAN : 9782931080122
142 pages
Quadrature (05/04/2021)
4.11/5   23 notes
Résumé :
« Sandra doit arriver d’une minute à l’autre. Il faut qu’elle se dépêche car derrière la vitre, il y a le soleil bleu, la mer jaune et les étoiles violettes qui s’impatientent, il y a cette vie bourdonnante qui attend qu’on la libère, il y a ces rêves qui frappent au carreau et craignent de mourir emprisonnés. Alors épuisé mais heureux, je désigne la fenêtre. L’infirmière comprend et me sourit. Lorsqu’elle tourne la poignée, le vent impatient s’engouffre dans cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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« Elle eu la tête dévissée, sa lèvre explosa sous le choc et elle sentie le froid du carrelage contre la joue  », un accident ? Non, violence conjugale en plein confinement ! Un aperçu d'un recueil de 12 nouvelles sur cette période d'isolation forcée. À travers divers situations tragiques ou burlesques, une réflexion sur les conséquences de cette mise à terre de la société, sur nous occidentaux, selon notre âge, notre métier, notre statut civile, notre caractère, notre attitude envers l'existence.....Tragiques ou salutaires , elles reflètent bien, souvent avec humour, ce que nous venons de vivre. Un père désarmé face à ses trois bambins dans le primaire qui refusent l'école à la maison, un conjoint dont la violence se révèle grâce au confinement, les mauvais tours du Zoom à une garce YouTubeuse qui se croit tout permit, un cadre supérieur au chômage technique qui se trouve une nouvelle vocation, une SDF obligée de se planquer au Jardin des Plantes fermé qui y découvre une faune insolite qui profite du confinement , et surtout celle qui donne son nom au recueil, qui souligne les grosses erreurs médicales faites dans les débuts de la pandémie et qui a coûté la vie à des milliers de personnes qui auraient pu être sauvées ( je parle surtout pour l'Italie ).

Les paramètres de nos existences ont changé, et il me semble malheureusement à jamais : Pour y survivre il faut s'y ajuster. Beaucoup de bonnes idées dans ces nouvelles agrémentées de détails véridiques , comme cette femme embarrassée par l'aspect déglingué de son mari qui sera aperçu sur Zoom pour l'apéro entre amis. Dans son ensemble un recueil plaisant à lire malgré le sujet peu plaisant. Perso j'évite de lire quoi que ce soit ayant comme sujet Confinement & Cie, mais les billets enthousiastes des babeliotes m'y ont poussée, aucun regret.

« L'interruption de l'activité humaine redessinait partout les frontières. »
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Je regarde la vitre, ou derrière la vitre, des gouttes de pluie ruissellent le long de sa paroi lisse, laissant des rides sur le temps qui s'écoule. J'attends un rayon de soleil comme on espère une fin de pandémie. Avant que la population ne se transforme en zombie comme pour la fin des temps, celle-ci vit recluse chez elle, cloitrée par obligation, par choix ou pas solitude entre quatre murs froids et quelques vitres sales sur lesquelles les rêves se fracassent silencieusement.

Je suis écrivain, je suis journaliste, je suis infirmier, je suis institutrice en talons hauts – chacun ses fantasmes-, je suis boxeur, je suis lecteur.
Je soigne les coups, ou j'en donne contre la vitre ou contre ma femme, je soigne les plaies de la solitude, les maux du quotidien, je distille mes bonnes humeurs comme mes mauvaises au gré d'un ou deux verres pour ne pas parler de bouteilles.
Je, je , je assez parler de moi, parlons de nous. Que faisions nous pendant ces jours, ces semaines, ces mois où dehors circulait un méchant virus, ou dedans s'ébruitait une solitude ? Chacun son vécu, chacun ses espérances ses rêves ses oublis ses peurs. Et puis un jour, la délivrance, celle de ne plus porter de masque, celle de revoir des sourires, celle de boire un verre autrement que par écran et tablette interposés. Oui c'était aussi ça, les apéros distanciels. Mais pour combien de temps ? le démon – ou le virus – est libre de réapparaître à tout moment, ce n'est qu'une question de temps, il a le luxe d'attendre des jours meilleurs, comme ceux d'ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer le soleil ou les rêves abandonnés un temps.

C'est ainsi que l'auteur nous propose une radiographie de ces longs jours passés chez soi, enfermés – comme des prisonniers aux Baumettes – à mettre du baume sur notre coeur. La Covid-19 - et plus si affinité – touche tout le monde, à des degrés divers, des types qui se font maître d'école, des types qui boxent leur femme – normal les salles de sport ont baissé le rideau, ring clos et punching-ball silencieux, des types qui culpabilisent de laisser mourir dans une profonde solitude leur mère, dans un lieu reculé ou un mouroir animé. Des remises en question sur soi, sur son couple, sur sa vie. Ces quelques instantanés d'une vie – en dehors de la vie – auront d'ici quelques années l'aspect d'un témoignage d'une époque, d'une catastrophe planétaire, d'une pandémie d'ici et d'ailleurs, tragique, comique, bienveillante, résiliente. Un avant et un après, même si l'après, nous ne le connaissons pas encore…
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« le bruit du rêve contre la vitre » d'Axel Sénéquier est un recueil de douze nouvelles publiées aux éditions Quadrature. Je suis tombé sous le charme de ces textes immédiatement et j'ai terminé d'une traite, en une seule soirée ce recueil. Dès la première nouvelle, je fus saisis par l'acuité psychologique d'Axel Sénéquier. Avec « les murs porteurs », il réussi à décrire l'emprise d'un poète raté Thibault, sur sa compagne, Pélagie, qu'il bat, régulièrement, parce que c'est forcément de sa faute s'il n'est pas édité. En quelques pages, l'auteur dans un style d'écriture limpide et en prenant le point de vue de Pélagie, nous décrit l'emprise du bourreau puis la prise de conscience de cette dernière. Il en faut du talent pour être aussi près de la réalité d'une situation, tragique au possible, sans tomber dans le sordide. La suite est du même acabit. Il y a une infinie tendresse dans la façon de décrire une réalité difficile mais avec des mots qui touchent au coeur, à l'âme. Ce recueil même s'il aborde des sujets variés, et parfois difficiles, autour du confinement et du Covid-19, ne tombe jamais dans la facilité qui consisterait à en faire quelque chose de larmoyant avec un pathos surchargé. N'ayez crainte, rien de cela ici. « le chemin de l'école » est une nouvelle pleine d'humour sur l'école à la maison en période de confinement. Une petite bulle pleine de légèreté et très drôle. Les nouvelles sont pleine d'esprit et Axel Sénéquier de dresser d'un trait de plume un tableau saisissant de notre époque durant la période du confinement. « le bruit du rêve contre la vitre », la nouvelle éponyme de ce recueil est sans aucun doute la plus belle. Elle nous conte le retour à la vie d'un homme de 39 ans, plongé dans le coma à cause du Covid-19. Là encore, nul pathos mais une nouvelle pleine d'espérance, de poésie, non pas une élégie mais au contraire une célébration de la vie. « Sauvage » nous parle d'une jeune SDF qui s'attache à une famille de renards dans un jardin public en plein confinement. A chaque fois l'auteur trouve le ton juste. Les nouvelles s'enchaînent sans aucune baisse de l'attention, de l'intérêt pour celles-ci. Un recueil sensible, généreux, plein de poésie et de tendresse. Lire Axel Sénéquier fait du bien à l'âme. On ri, on est ému, on s'interroge sur notre société, sur les maux qui la traverse, sur ces petits rien et ces grands tout presque existentiels. La solitude d'une personne âgée, le coming-out d'un jeune homme, l'amitié, la pression du travail et la question de la réussite, où tout du moins de celle que l'on nous vend comme tel. Un recueil de nouvelles profondément attachant et un auteur, Axel Sénéquier que je vous invite à lire d'urgence. « le Bruit du rêve contre la vitre », d'Axel Sénéquier, un recueil de nouvelles paru aux éditions Quadrature.
Je remercie très chaleureusement Axel Sénéquier et les éditions Quadrature pour cette lecture et leur confiance !



Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Cher Axel,

Je vais bien, ne vous en faîtes pas… Enfin, je crois…
Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de vous, pour ne pas avoir pris le temps de chroniquer plus rapidement votre recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre " .
Vous avez eu l'extrême gentillesse de me le faire envoyer en service de presse via Quadrature votre éditeur et je vous en remercie sincèrement.

Votre recueil, je l'ai lu au mois d'août (et nous sommes déjà en novembre …) alors que j'étais en vacances à la maison (avec terrasse et jardin c'est bien ça ;-)).

Sans vouloir retourner en arrière dans cette période Covid-confinée et alors que l'on sentait un frémissement de liberté dans cet été très mitigé côté météo, j'ai dû tout de même me priver d'un certain nombre de sympathiques choses car j'avais prévu de me faire vacciner pour la rentrée ... et là oh malheurs ce n'est pas à la rentrée pour bosser que j'en avais besoin mais bel et bien pour mes vacances estivales…. Grrrr, génial sensas cool, grrrr .

Alors, je me suis fait plaisir en lecture, au moins cette activité ne me demandait aucun passeport quelconque, non mais oh !

Bref, comme on peut le dire " N'est stupide que la stupidité" … Mais je m'égare pardon.

Monsieur Senequier, j'ai beaucoup apprécié les regards que vous avez portés dans vos nouvelles.

C'est si juste, caustique, tragique, poétique, satirique etc.... Sans hic.

Vous décrivez les situations avec beaucoup de réalisme et vos 12 nouvelles nous donnent une très bonne idée de ce que chacun et chacune (sans accent Macronien) avons pu vivre lors de cette période si particulière.

Vous dressez une panorama large des situations en confinement et j'ai réellement apprécié les regards justes que vous portez sur les gens.

Je vous remercie sincèrement, Axel (je vous appelle Axel j'espère que ça ne vous dérange pas) pour votre prose jamais prise de tête , légère mais très réaliste et plaisante.

On navigue dans vos 12 nouvelles dans cette période différente que j'espère à un moment ou un autre nous aurons presque oublié, ou que nous nous remémorons avec émotions et sans nostalgie.

Une belle découverte que votre plume et votre esprit vif et joyeux.

J'invite tout le monde à se confiner pour lire "Le bruit du rêve contre la vitre".

Enfin, ce qui est bien c'est que vos lecteurs n'ont pas besoin de pass-sanitaire (que j'ai finalement hein...) pour vous lire.

J'espère que vous trouverez encore de l'inspiration pour d'autres nouvelles à nous faire déguster.

En attendant merci merci sincèrement.

Portez-vous bien !

Didi
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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« En bâtissant des villes toujours plus imposantes, les hommes avaient écrasés la nature sous un tapis de pierres, de bitume, de goudron. Afin de ne pas oublier, ils avaient aménagé des espaces verts, sortes de zoos pour végétaux. Et voici que par un inouï clin d'oeil du destin, la vie animale réinvestissait les lieux. Si le confinement durait, peut-être que l'homme retrouverait sa juste place dans l'ordre du monde ? »


Un apprenti poète qui se défoule sur sa compagne quand tombent les refus des éditeurs. Un musicien confronté à l'horreur des EHPAD. Un père de famille découvre les « joies » de l'école à la maison. Les remords d'un couple qui fuit la grande ville pour se réfugier à la campane. Une influence mode intraitable jusqu'à ce qu'elle se retrouve prise à son propre piège. Un « risk manager » quadra tenté de changer radicalement de profession. Un patient entre deux mondes, entre la vie et la mort, entre rêve et réalité. Quand la nature reprend ses droits ou presque. Quand les mots envahissent les balcons pour atténuer les maux. Quand des fantômes allègent un peu la solitude. Quand fabriquer son pain devient une échappatoire puis l'instrument d'une vengeance. Un apéro zoom qui vire au règlement de compte.


« En décrétant le confinement, on avait comme retiré une bonde sous la ville et toute la vie s'y était échappée. Ce gamin président était un tocard, il aurait dû rester banquier. »


Il fallait bien Axel Sénéquier pour me donner envie de lire un recueil de nouvelles parlant du confinement. En même temps, ayant adoré son premier recueil de nouvelles Les Vrais héros ne portent pas de slip rouge, je savais que la qualité serait au rendez-vous. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas ennuyé une seconde.


Style maitrisé, histoires variées, chutes surprenantes ou amusantes, petites touches d'humour et surtout aucun misérabilisme ni pathos dans ce recueil à savourer de la première à la dernière page.


Vous aussi, laissez-vous séduire par le Bruit du rêve contre la vitre


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Tout était parti d’un reportage dans l’émission de débat C à Vous. Une semaine avant le confinement en France, un reporter s’était rendu en Italie et en avait rapporté des images stupéfiantes de Rome déserte. Les rues étaient vides, les commerces fermés, la ville paraissait assoupie et ne se réveillait qu’à vingt heures quand les romains applaudissaient aux fenêtres. En France, à l’époque, on regardait encore cette mesure avec curiosité et condescendance. « Ces méridionaux sont vraiment excessifs à enfermer un peuple entier chez lui… » Remarquez qu’on critiquerait bientôt la Grande-Bretagne pour des raisons strictement opposées. « Ces Anglais qui misent sur l’immunité collective, ils se croient toujours au-dessus des autres… » C’est l’avantage de l’emplacement de la France, les pieds dans le désordre latin et le nez dans la rigueur germanique, quel que soit l’endroit où l’on regarde, on peut toujours traiter les autres avec mépris.
( Balcons fleuris)
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Les semaines, les mois et les années ont surgi du quotidien monotone et se sont accumulés sans effort, comme des coussins de lave qui jaillissent de la croûte terrestre sous la mer et durcissent instantanément au contact de l'eau. Tout est passé si vite, la vie dans ses milliers d'insignifiances a fini par former une île. Je n'ai pas vu le temps passer, me démenant dans ma roue, je n'ai pas senti les années , pourtant elles étaient là. La preuve la croûte terrestre s'est épaissie. Elle s'est gonflée d'une existence. Si c'était à refaire, je changerais tout. Je ne laisserais pas le vain et le futile remplir mes semaines? Je proposerais à Sandra ne refaire un enfant, même après ce qu'il s'est passé, je serais fou et ridicule, je mangerais des étoiles et fendrais ma poitrine? J'arrêterais d'écouter le bruit agaçant que font les rêves quand ils se cognent obstinément contre la fenêtre. C'est parce qu'il n'est plus temps, que l'urgence m'étreint. Je sens sur mon visage les larmes couler toutes seules
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Quand tout fut de nouveau calme, assis à la table de la cuisine, Guillaume prit sa tête dans ses mains et pleura amèrement. « Si on était venus la voir, peut-être qu’elle serait morte du Covid-19 mais pas de la solitude. » La culpabilité le souillait déjà telle une marée noire et il savait qu’il ne s’en dépêtrerait jamais. Sa compagne le berça de mots réconfortants qu’elle savait dérisoires mais qu’elle versa sur son âme comme un baume sur les genoux écorchés d’un enfant. La vieille dame était morte chez elle, dans cet appartement encombré de souvenirs qu’elle n’avait jamais voulu quitter.
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« Bonjour Monsieur Olive, on a passé une bonne nuit ? »
Les infirmières me parlent comme si j’étais un demeuré. Elles s’adressent à moi, ou plutôt à lui, ce type qui est moi et dort dans mon lit, mais n’attendent pas de réponse.
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Aujourd'hui, Facebook l'ennuyait. Il naviguait entre les publications d'"amis" qu'il connaissait à peine et les publicités citées pour des programmes d'entrainement garantissant des abdos en béton ou des séminaires afin de devenir la meilleur version de soi-même. Est-ce ainsi que Facebook le voyait ? Un looser doublé d'un gros lard ? Il râlait contre le réseau social mais y revenait toujours. Facebook était cette nana moyenne avec qui on sort pendant des années simplement parce qu'on n'a pas le courage de rompre.
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