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Critique de Unchatpassantparmileslivres


C'est ici un pan de l'histoire des Etats baltes, Lituanie, Estonie et Lettonie, assez méconnue des Européens de l'ouest, qui est abordé. L'occupation et l'annexion de ces trois états par la Russie, à partir de juin 1940, alors que la France et l'Angleterre sont aux prises avec l'Allemagne, est passée un peu inaperçue. Bien pire, plus de 200 000 citoyens de ces états vont être déportés en Sibérie, dès juin 1941, dans des goulags. Il s'agit de remplacer la bourgeoisie aisée, les «cochons de bourgeois», comme les nomment les gardes russes dans le roman, par des citoyens russes, de façon à soviétiser ces pays. Ce n'est qu'en 1991 que ces états recouvreront leur indépendance. Quant aux déportés, ils se sont vus confisquer dix ou quinze années de leur vie et n'ont pu retourner chez eux que dans les années 1950.

C'est Lina, une jeune Lituanienne de 15 ans, qui est la narratrice de ce premier roman aux accents très personnels. Une partie de la famille de l'autrice a en effet vécu les drames contés ici. Lina, son frère, leur mère et tant d'autres vont devoir lutter pour survivre dans des conditions effroyables, maltraités et affamés, soumis au froid polaire, décimés par les maladies, en guenilles, dans des cahutes construites par leurs propres moyens.

Ce récit est structuré en courts chapitres, qui racontent l'horreur du présent - voyage interminable, entassés dans des wagons à bestiaux, travail harassant, faim, froid et peur toujours présents, violences de la part des gardes -, mais aussi de beaux moments de solidarité entre les déportés, offrande de nourriture, Noël fêté tous ensemble, premiers émois amoureux,… Et quelques souvenirs des joies et plaisirs passés, dans un autre monde, un autre temps, en fins de chapitres. Une belle place est faite au pouvoir libérateur de l'art.

Ce roman est un hymne à la vie et au courage, à l'humanité qui peut subsister en dépit des horreurs subies, et un bel hommage à toutes les personnes victimes de déportations, qu'elles soient décédées ou qu'elles aient survécu.
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