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Critique de Bunee


Voici un savoureux petit recueil de nouvelles que j'ai vraiment apprécié, plein d'humour et de charme, tendre et cocasse.

Trois nouvelles de cet auteur qui m'a fait parfois penser a Marquez par certains côtés, et par d'autres m'a remémoré les aventures de san Antonio, notamment via l'emploi de personnages rudes et hauts en couleurs.

Trois nouvelles, donc:
Journal d'un tueur sentimental. Ici on suit un tueur à gage qui vient de se faire cocufier et quitter par sa "petite française". Il tente de remplir un contrat qui vient de lui être confié, mais se rend compte qu'il est à la masse, perd son sang froid et son objectivité, en plus de son sérieux penchant pour les bouteilles et les prostituées afin de se soustraire à sa peine.
Parfois il tente de se ressaisir, sermonné par son reflet dans le miroir et par son contact. "Parceque même cocu, un professionnel est toujours un professionnel". Ce dernier se rend compte que le tueur est en fin de carrière, et lui suggère de prendre sa retraite. S'en suit alors une course poursuite à travers l'Europe et l'Amérique du sud entre le tueur, la cible et les services secrets, et on se rend compte qu'à la fin "le monde est sacrément petit".


Hotline. Un imprudent inspecteur de la police rurale, mapuche de surcroît, est spécialisé depuis 15 ans le vol de bétail. Il patauge à longueur de journée dans la bouse et ses seuls horizons sont les plaines et les montagnes. Seulement, en arrêtant et en "explosant le cul du fils d'un général" qui convoyait des betes volées à la frontière, il a acquis la réputation d'avoir "la gachette facile", ainsi que de nouveaux ennemis. Il a donc été muté d'office à Santiago, ville surpeuplée et polluée, au sein du bureau dédié aux crimes sexuels. Un bureau composé intégralement d'agents féminins. Parqué dans le couloir et condamné à l'ennui, il recueille par hasard des témoignages relatifs à une mystérieuse affaire de téléphone rose: deux acteurs qui gèrent une entreprise de téléphone rose recoivent des appels infames, avec bruits de torture à la clef. Notre indien se met à enquêter et va faire de drôles de rencontre. Ici l'humour s'assombrit.

Yacaré. le patron d'une firme italienne spécialisée dans les cuirs et les fourrures meurt subitement. Un chilien exilé en suisse est chargé par son employeur, la compagnie auprès de laquelle le défunt avait contracté une assurance vie, de vérifier le dossier et de préférence démontrer que cette mort est en fait le fruit d'un assassinat. Curieusement il va s'apercevoir que beaucoup de proches collaborateurs du patron sont mort de la même façon, jusqu'à ce que l'inspecteur se lance sur la piste d'un sorcier amazonien. Il découvre que la firme se livrait à un trafic de peaux de Yakaré, un reptile de la survie duquel dépendait toute une tribu...
Des aventures trépidantes, des personnages drôles et attachants, un humour omniprésent mais plein de tact même lorsque les sujets abordés deviennent graves, une écriture dynamique et vivante, j'ai vraiment aimé ce moment de lecture. A découvrir!
http://lelabo.blogspot.com/2008/08/luis-sepulveda-journal-dun-tueur.html
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