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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Ca commence par un voyage initiatique d'un jeune Chilien de 16 ans qui, après avoir lu Moby Dick, décide de passer ses vacances en tant qu'aide-cuisinier à bord d'un baleinier en partance pour la Terre de Feu, plutôt que de lézarder sur les plages de Valparaiso, comme tous ses copains, et que cette aventure marquera à vie.
Ca continue, vingt ans plus tard (en 1988), à Hambourg, avec un thriller écologique où l'on retrouve notre Chilien plus si jeune, en exil, devenu journaliste free-lance, collaborant souvent avec Greenpeace. L'enquête démarre à partir d'une information inquiétante en provenance du Chili : un baleinier japonais (entendez un bateau-usine exterminateur de baleines) a fait un étrange naufrage en Patagonie, précisément là où migrent les baleines chaudron, menacées d'extinction. L'informateur local de Greenpeace refusant de donner plus de détails par téléphone, le journaliste décide de se rendre sur place.
Ca se poursuit avec la nostalgie du retour à la terre natale, et par un trajet en bateau de plusieurs jours vers le lieu du naufrage, en compagnie du capitaine Nilssen, le fameux informateur, marin au long cours profondément attaché à cette région du globe. Celui-ci raconte à notre enquêteur sa tentative pour empêcher le baleinier de massacrer les cétacés, et le naufrage de celui-ci.
Ca se termine trop vite et ... en queue de poisson, sans que j'aie compris pourquoi le journaliste n'est pas réellement allé au bout de son enquête.
Dans l'ensemble, cela donne une sorte de docu-fiction (les déboires de Greenpeace avec les baleiniers japonais furent bien réels), ne serait-ce l'épisode du naufrage quasi-magique du baleinier, plutôt incongru dans une enquête qui par ailleurs semble tout à fait réaliste. Le récit a aussi un côté « fourre-tout », dans la mesure où, dans ces 140 petites pages, sont abordés en vrac tous les sujets d'indignation ou de révolte du journaliste (alter-ego de l'auteur) : massacre des Indiens lors de la colonisation, pollution, déforestation, pillage des ressources, junte militaire, corruption et trafics en tous genres. Quant au côté « chant d'amour » à cette région sublime, il consiste en réalité en une énumération fastidieuse des noms des dizaines de bras de mer, fjords, canaux, baies, îles, îlots, îlets, cailloux,... croisés en chemin.
En somme, ce récit est certes un plaidoyer pour la préservation de la Nature, mais un peu simpliste et trop ramassé, et un hommage plutôt terne aux terres australes, noyé dans des descriptions purement géographiques qui ne rendent pas suffisamment compte de la grandeur, de la poésie et de la beauté fracassantes de ce monde du bout du monde.
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