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3,79

sur 627 notes
Contrairement à bon nombre de lecteurs, je n'ai guère été enthousiasmé par « le Monde du Bout du Monde » et place ce court roman de Luis Sepúlveda loin derrière deux découvertes récentes du même auteur.

Par le plus grand des hasards la baleine Chaudron et Luis Sepúlveda ont été contraints à la même époque, milieu des années 70, de fuir des ennemis certes différents mais tout aussi féroces : les chasseurs scandinaves et les militaires chiliens.
Tandis que le grand mammifère marin descendait l'Atlantique pour trouver refuge dans les eaux du Pacifique sud, l'opposant politique à la dictature du général Pinochet, en sens inverse, émigrait vers l'Europe.

Journaliste free-lance basé à Hambourg, Sepúlveda travaille régulièrement avec Greenpeace. Au printemps 1988, un mystérieux correspondant alerte l'organisation écologique de la présence dans les eaux chiliennes d'un navire-usine japonais, à proximité des baleines Chaudron en danger imminent d'extinction.
Mêlant réalité et fiction, « le Monde du Bout du Monde » décrit le long voyage du journaliste jusqu'à l'archipel de la Terre de Feu et sa rencontre avec les cétacés.

Malheureusement pour le lecteur, le militant écologiste prend rapidement le pas sur l'écrivain.

Avec sa verve habituelle Sepúlveda dénonce pêle-mêle le pillage des océans, le massacre des indiens, la déforestation massive des cordillères côtières, l'irrationalité des essais nucléaires français sur l'atoll de Mururoa…
Ses positions affirmées sont certes louables mais donnent plusieurs fois l'impression de meubler le roman. Celui-ci manque de magie mais pas de lourdeurs, ainsi l'énumération fastidieuse des innombrables canaux et fjords empruntés par Luis et ses compagnons pour atteindre les baleines. Le lecteur depuis longtemps perdu dans ce labyrinthe aquatique s'en serait bien passé.

Il ne suffit pas d'avoir lu « Moby Dick » dans sa jeunesse, d'avoir effectué l'année de ses seize ans un périple initiatique sur un baleinier et d'aimer les grands mammifères marins, pour faire des terres australes son jardin.
Vers la moitié du livre, comme s'il prenait conscience de ses carences fuégiennes, Sepúlveda parle de son aîné Francisco Coloane qui, fort de son vécu dans ces contrées inhospitalières, savait mieux que quiconque raconter des histoires extraordinaires.
Rendre hommage à l'ami écrivain passe encore mais retranscrire dans le détail « L'iceberg de Kanasaka », une nouvelle de Coloane, dénote pour le coup un manque flagrant d'inspiration.

Jeunes et moins jeunes, lisez les formidables nouvelles de Francisco Coloane dans « Cap Horn » et « Tierra del Fuego » !
« le Monde du Bout du Monde » de Luis Sepúlveda est comparativement bien fade et, de mon point de vue, d'un intérêt limité.
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Ce court roman est un roman d'aventures et engagé.
Luis Sepulveda dénonce la chasse à la baleine, holocauste des peuples de la Patagonie.
Luis Sepulveda est un bon conteur car il a été facile d'adhérer pour ces causes, car il arrive à donner à ses personnages , le ton du témoignage grâce au personnage central qui est journalste.
Ce court roman m'a rendu sensible à ces deux causes.
Luis Sepulveda m'a motivé pour découvrir et Moby Dick , et Franscisco Coloane.

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Extrême sud de la Patagonie, un adolescent est fasciné par les baleines après avoir lu Moby Dick. Il décide alors de s'approcher le plus près possible de ce mammifère. Il convainc un capitaine de le prendre avec lui sur son bateau.

Une vingtaine d'année plus tard, au milieu des années 80, on retrouve un homme devenu journaliste à Hambourg. Mais un évènement va le ramener vers ces contrées sauvages: le naufrage d'un baleinier industriel japonais au sud de la Patagonie.

Les magnifiques descriptions de paysage nous invite à vivre l'aventure au plus près. Ce livre ne nous laisse pas indifférent face au combat perpétuel pour la sauvegarde des espèces.
A découvrir!
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Ca commence par un voyage initiatique d'un jeune Chilien de 16 ans qui, après avoir lu Moby Dick, décide de passer ses vacances en tant qu'aide-cuisinier à bord d'un baleinier en partance pour la Terre de Feu, plutôt que de lézarder sur les plages de Valparaiso, comme tous ses copains, et que cette aventure marquera à vie.
Ca continue, vingt ans plus tard (en 1988), à Hambourg, avec un thriller écologique où l'on retrouve notre Chilien plus si jeune, en exil, devenu journaliste free-lance, collaborant souvent avec Greenpeace. L'enquête démarre à partir d'une information inquiétante en provenance du Chili : un baleinier japonais (entendez un bateau-usine exterminateur de baleines) a fait un étrange naufrage en Patagonie, précisément là où migrent les baleines chaudron, menacées d'extinction. L'informateur local de Greenpeace refusant de donner plus de détails par téléphone, le journaliste décide de se rendre sur place.
Ca se poursuit avec la nostalgie du retour à la terre natale, et par un trajet en bateau de plusieurs jours vers le lieu du naufrage, en compagnie du capitaine Nilssen, le fameux informateur, marin au long cours profondément attaché à cette région du globe. Celui-ci raconte à notre enquêteur sa tentative pour empêcher le baleinier de massacrer les cétacés, et le naufrage de celui-ci.
Ca se termine trop vite et ... en queue de poisson, sans que j'aie compris pourquoi le journaliste n'est pas réellement allé au bout de son enquête.
Dans l'ensemble, cela donne une sorte de docu-fiction (les déboires de Greenpeace avec les baleiniers japonais furent bien réels), ne serait-ce l'épisode du naufrage quasi-magique du baleinier, plutôt incongru dans une enquête qui par ailleurs semble tout à fait réaliste. Le récit a aussi un côté « fourre-tout », dans la mesure où, dans ces 140 petites pages, sont abordés en vrac tous les sujets d'indignation ou de révolte du journaliste (alter-ego de l'auteur) : massacre des Indiens lors de la colonisation, pollution, déforestation, pillage des ressources, junte militaire, corruption et trafics en tous genres. Quant au côté « chant d'amour » à cette région sublime, il consiste en réalité en une énumération fastidieuse des noms des dizaines de bras de mer, fjords, canaux, baies, îles, îlots, îlets, cailloux,... croisés en chemin.
En somme, ce récit est certes un plaidoyer pour la préservation de la Nature, mais un peu simpliste et trop ramassé, et un hommage plutôt terne aux terres australes, noyé dans des descriptions purement géographiques qui ne rendent pas suffisamment compte de la grandeur, de la poésie et de la beauté fracassantes de ce monde du bout du monde.
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Journaliste chilien exilé à Hambourg, le narrateur est alerté par Greenpeace à propos d'un baleinier qui aurait fait naufrage au sud de la Patagonie. Après vingt-quatre années d'absence, il retourne dans son pays natal, dans ces terres du bout du monde où, adolescent passionné par Moby Dick, il avait passé un été à chasser la baleine sur un petit chalutier. Cette fois pourtant, la pêche n'a rien d'artisanal. le lanceur d'alerte, le capitaine Nilssen, mi-danois, mi-indien Ona, surveille le Nishin Maru, un bateau-usine japonais, lancé à la poursuite des baleines, sans se soucier, ni de l'écosystème, ni des protestations des militants écologistes. Pourtant, le bateau a été déclaré naufragé et démantelé…

Un petit livre en forme de déclaration d'amour pour Melville, le Chili, les baleines, la nature et la Terre de Feu.
Double du narrateur, Sepulveda y dénonce la pêche industrielle, les magouilles des capitaines japonais, mais aussi l'ethnocide des peuples indiens du Chili.
Ecologique et engagé, ce voyage maritime peine pourtant à passionner. L'auteur y énumère tous ses sujets (légitimes) d'indignation et se lance dans une énumération soporifique de chaque fjord, bras de mer, îlot qu'il croise sur son chemin.
Le monde du bout du monde reste un livre nécessaire mais il lui manque le souffle épique qui font les vrais romans d'aventures. On s'ennuie et c'est bien dommage.
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Difficile de faire la critique de ce court récit qui se lit en quelques heures. Premier livre que je lis de Luis Sepulveda. Je n'ai pas (encore) lu Moby Dick de Melville. Je ne connais rien à la mer, à la navigation et aux vieux loups de mer. Et pour finir je ne connais pas du tout la Terre de Feu à la pointe extrême de la Patagonie. En revanche, j'ai entendu parler de la détermination des Japonais à continuer (avec la Norvège) la pèche industrielle à la baleine. Ça me parle même beaucoup. Or, il me semble que le thème principal, outre tous ceux que je viens de citer, est bien celui de l'écologie et avec l'aide de Greenpeace, celui de protéger les baleines. Ce récit me semble autobiographique. le narrateur, Chilien exilé à Hambourg, revient au pays pour participer à la lutte contre un baleinier japonais exterminant les baleines dans le détroit de Magellan. J'avoue m'être un peu perdu dans les multiples descriptions de la région et des personnages, mais, en me laissant aller à la lecture et me laissant guider par la trame narrative, sans tout essayer de comprendre (la navigation dans la Terre de Feu à l'air terriblement compliquée...), j'ai pu apprécier le parti pris de la protection des baleines. Surtout que le récit vire carrément au fantastique, vers la fin. C'est une ode à cette région, à la nature, aux Indiens autochtones, à laquelle je ne peux que souscrire. Un livre que je conseille vivement à ceux que tous ces sujets intéressent. Bon, il faut vraiment que lise Moby Dick !
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La chasse à la baleine, encore largement pratiquée par certains pays comme le japon malgré des règlements internationaux qui sont bafoués. le récit, en partie présenté comme le roman d'un adolescent qui découvre par la lecture de Moby Dick sont attirance par la navigation et son désir de mieux connaître les baleines. le récit est aussi présenté comme un essai dans lequel l'auteur décrit les tueries et exterminations d'espèces vivant dans les océans, mammifères et poissons par d'ignobles chasseurs dont les pays se foutent totalement des respects de la vie sur terre. L'écriture est d'un beau style mais le récit est décousu. Ne retenons surtout que les actions de quelques individus et associations qui se battent avec leurs moyens d'un David face au Goliath représenté par les pays utilisant les monstrueux bateaux usines qui vident "littéralement" les océans de toutes natures vivantes.
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Un journaliste d'origine chilienne vivant à Hambourg se remémore les côtes du Chili, où enfant, bercé par la lecture de Moby Dick, il a navigué comme aide-cuisinier avec des chasseurs à la baleine…s'émerveillant des paysages, découvrant l'amour de la mer et des marins, mais aussi renonçant à embrasser ce métier devant cette atteinte à la vie animale.

Dans ces années 80, indigné par la ruse diabolique d'un gigantesque bateau-usine japonais pour poursuivre sans vergogne, en violation des traités internationaux, la chasse à la baleine, avec des méthodes industrielles, cruelles et non ciblées (des bébés dauphins sont victimes de la boucherie), touché par l'agression d'une amie militante écologiste qui avait découvert cette fraude et s'apprêtait à la dénoncer, il décide de traquer ce navire, le Nishin Maru et son capitaine Tanifugi sur les eaux froides chiliennes.

Il s'embarque donc à bord du Finisterre, commandé par le capitaine Nilssen, où il assistera aux confins de l'antarctique à une scène de carnage aveugle où les animaux vont pourtant se défendre avec l'energie du désespoir et se sacrifier pour leurs défenseurs humains.

Ce livre a le ton et l'allure d'un reportage, où Sepulveda, s'incarnant dans la peau de ce journaliste, scande ses convictions et son indignation devant les atteintes à l'environnement, les trafics, l'immobilisme voire la complicité des Etats qui mettent en péril la survie de nombreuses espèces animales.

Pour moi qui suis naturellement sensible au propos, j'avoue m'être ennuyé. Je rejoins les quelques critiques, minoritaires il est vrai, qui reprochent à l'auteur d'avoir pioché à droite, à gauche, des textes, citations d'auteurs, Francisco Coloane par exemple, de s'appuyer sur des faits divers (le coulage du Raimbow Warrior) par exemple…La rythme est ralenti, on a du mal à entrer dans l'histoire, qui prend vite un tour assez soporifique…

Reste néanmoins une voix précieuse pour la lutte contre la destruction de la vie animale à grande échelle, à l'heure où les japonais, en pleine COP21, et au mépris des conventions internationales, relancent la chasse à la baleine. Trente ans après la publication de ce livre, on en est au même point…désespérant.
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L'histoire commence comme un conte pour enfants. Un jeune chilien de 17 ans découvre « Moby Dick » de Herman Melville et s'émerveille de cette aventure passionnante. Pendant ses longues vacances scolaires, il décide donc de partir seul tout au sud pour embarquer sur un baleinier et découvrir véritablement l'âme de son pays. le Sud, la mer, Terre de Feu et la Patagonie, les dauphins et baleines... Que d'histoires à raconter à ses camarades restés pour bronzer à la plage et tourner autour des filles...Cependant, parce que Luis Sepúlveda reste un des plus fervents défenseur de la Nature, le roman change radicalement de cap et prend une nouvelle tournure : celle d'un thriller écologique.

Troisième lecture de cet auteur, et je reste toujours aussi subjugué par ses décors. J'arrive à ressentir ces embruns et ce vent glacial qui me fouette sèchement le visage pendant que je prends mon quart sur la passerelle. Je garde les yeux bien grand ouvert en regardant défiler des images de Terre de Feu et en espérant apercevoir au loin un de ces souffleurs si majestueux et magiques. Mais avec Luis, le voyage n'est jamais gratuit. Il me fait prendre conscience des atrocités humaines : la déforestation et la pollution des terres me faisaient déjà frémir dans « le neveu d'Amérique » ou « le vieux qui lisait des romans d'amour », mais je découvre que les hommes peuvent se montrer encore plus irrespectueux et atrocement barbares envers mers et océans.

Ces atrocités, dont j'ignorais tout (ou du moins je ne voulais pas les connaître), me font terriblement peur. Pour moi il est déjà trop tard, mais pour mon fils... Quel monde vais-je lui laisser ? Quelle image aura-t-il de notre génération pour laquelle le mot d'ordre semble être « profit, profit, profit », sans concession aucune et sans pitié pour notre planète. Des peuples autochtones ont été rigoureusement anéantis, des forêts ont été entièrement décimées, des océans irrémédiablement pollués...Et dire que mers et forêts représentent la survie de l'espèce humaine, ce qui laisse présager du niveau d'intelligence de l'homo sapiens sapiens.

J'ai mauvaise conscience quand je lis Sepúlveda. Un malaise m'étreint et j'ai honte d'appartenir à l'espèce humaine et honte d'être français. Il arrive presque à me culpabiliser par certaines irresponsabilités de nos chers gouvernants élus « démocratiquement ». le Japon en prend pour son grade avec sa chasse à la baleine à outrance (le Chili aussi puisque c'est le gouvernement chilien qui délivre des droits sur la tuerie des animaux dans ses eaux territoriales, un concept bizarre, non ? de se sentir tellement supérieur au point de délivrer des permis de tuer sur des espèces en voie d'extinction) mais la France n'en est pas moins égratignée et ses agissements loin de ses frontières montrent bien sa politique dominante et supérieure qu'elle s'octroie (au nom de quoi ?).

De la mer et des fjords, des images du Chili et de la Patagonie, un roman d'aventures océanes et écologiques...Voilà tout ce qu'un roman de Luis Sepúlveda donne au lecteur. Mais cette fois, ce dernier ressort avec l'odeur nauséabonde d'une pourriture de chair et de sang gisant à la surface des mers. Il repart avec le sentiment d'un terrible gâchis humain anéantissant les ressources océanes. La mer peut-être belle, soyeuse et magique, du moment qu'elle reste vide de toute présence humaine...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Ce livre commence en roman initiatique, se poursuit en polar écologique.et finit sur un mythe.

Comme pour le narrateur (son prénom n'est jamais mentionné), Moby Dick a été un grand souvenir de lecture de mon adolescence et a probablement contribué à mon amour de la mer. Je ne me suis pas engagée sur un baleinier, mais, des années plus tard, j'ai réalisé un rêve en effectuant une traversée de dix jours sur un navire commercial d'Afrique Noire en Europe … un de mes plus forts et plus beaux souvenirs (j'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines à me réhabituer à la vie à terre !!). J'ai retrouvé dans ce roman cet autre monde qu'est la vie en mer, cette communauté que forme un équipage, la complète dépendance à la nature et cette sensation de liberté que procure le grand large.

Je me sens très concernée par la dégradation de la planète et des mers et océans en particulier : quelques plongées m'ont permis de voir des fonds marins dévastés par les pollutions en tous genres et les pêches intensives ; j'ai donc également apprécié la seconde partie du roman et les individus qui essaient avec leurs faibles moyens et beaucoup de courage de lutter contre les pollueurs et les exploiteurs (lutte du pot de terre contre le pot de fer, malheureusement). L'enquête que mène le narrateur pour tracer un navire censé être en même temps à deux endroits éloignés du globe est très instructive…

J'ai trouvé appropriée la touche ‘'légende'' de la fin : excellent complément à la poésie du livre, elle convient bien à ce ‘'Monde du bout du monde'' qu'est la Terre de feu, dédale de canaux et de fjords, archipel d'îles, sous des pluies fréquentes et souvent balayé par des vents violents
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