AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pecosa


En 1970, De Gaulle n'est plus au pouvoir et décide de voyager. Admirateur de Charles Quint, il souhaite connaître l'Espagne. le 08 avril, il arrive à Madrid et rencontre Franco au palais du Pardo. le seul témoin de l'échange est le traducteur. Que se sont-ils dit? De Gaulle n'évoquera que le saumon jugé exquis. La presse française embarrassée reste discrète, contrairement à la presse espagnole. le journal ABC écrit « Deux amis se rencontrent ». Mauriac dans son Bloc-Notes, ne mâchera pas ses mots « J'en reste glacé. Je l'ai subie comme une offense. »
De Gaulle et sa femme font un tour au musée du Prado, puis se rendent à Tolède où De Gaulle refuse de visiter l'Alcazar. Suivent l'Andalousie et la ville de Roncevaux qui marque la fin de cette escapade.
Le journaliste Claude Sérillon, interloqué par cette rencontre passée sous silence entre « un héros positif » et « un personnage trouble, une sorte de salaud à l'abri de toute poursuite, chargé de crimes d'Etat mais toujours solide au poste suprême » imagine un long dialogue entre les deux hommes. Un déjeuner à Madrid est une lecture agréable. Cette reconstitution imaginaire d'un tête-à-tête entre deux personnalités regorge d'anecdotes et de références.
Si l'ouvrage se lit avec plaisir, on ressort de cette lecture avec un sentiment de frustration mêlé d'amertume, en se demandant comment le résistant de la première heure, l'Homme du 18 juin, a pu oublier la rencontre Franco/Hitler, la visite d'Himmler, les services de l'Abwerh fonctionnant à plein régime sur le territoire espagnol pour attaquer les alliés via Gibraltar, tous les Républicains espagnols qui ont combattu pour la France libre, et la Nueve de la 2ème DB entrant dans Paris.
La vieillesse est une naufrage.

Commenter  J’apprécie          4523



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}