... il y aura cette expression gaullienne comme un commentaire trivial, remarque faite en privé bien évidemment... : « Dieu qu’il [Franco] a eu la main lourde. »
Il faut tromper les hommes ou du moins les leurrer pour les sauver.
(François Mauriac)
L’avenir n’appartient pas aux hommes.
C'est un lundi. Le 8 juin 1970. A six kilomètres du centre de Madrid, au palais du Pardo, le dictateur espagnol Francisco Franco, soixante-dix-sept ans, reçoit Charles de Gaulle, soixante-dix-neuf ans. L'un est au pouvoir de façon implacable depuis trente et un ans, l'autre ne l'est plus depuis un an. Viré. Les Français ont dit non au référendum portant réforme du Sénat et des régions le 27 avril 1969. Et le président de Gaulle est rentré chez lui. Francisco Franco a été un allié des nazis. De Gaulle est le symbole de la résistance aux nazis. Ils vont, après un entretien en la seule présence d'un traducteur, déjeuner ensemble, presque en familiers. Une première et une dernière fois. Une rencontre privée, mais ni l'un ni l'autre ne se cachent. La sinistre tragédie hitlérienne est terminée depuis vingt-cinq ans. De Gaulle achève sa vie par un coup d'éclat que son entourage s'efforcera, gêné, de traiter comme une anecdote. Pour l'histoire, ce n'en est pas une.
Dans Les Conquérants, il [Malraux] écrit : « Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l’on comprenait, on ne pourrait juger. »
« À un peuple qui se refusait, il [le général de Gaulle] a donné congé.. Il est parvenu à muer une défaite en retraite... Il n’a pas subi... Il a choisi... » Comme c’est bien vu, bien écrit par Jean Lacouture.
La politique et la stratégie de la guerre ne sont qu'une perpétuelle concurrence entre le bon sens et l'erreur.
Il faut bien avouer que la maîtresse de maison, c'est mon épouse. Elle sait que j'aime les saucisses grillées et la blanquette, mais elle veille sur ma santé et a la manie des carottes râpées. Alors, vous comprenez, je me rattrape sur les œufs à la neige.
Le Grand Général fait le sourd. Il n’a jamais apprécié les agapes bavardes. Il est par nature très regardant sur la discipline, y compris lorsque s’agitent les fourchettes.