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Critique de palamede


L'Espagne catholique a toujours attiré de Gaulle qui n'y est jamais allé. D'ailleurs il a dit à son fils Philippe : « je ne veux pas mourir avant d'avoir vu le pays de Charles Quint ». C'est donc tout naturellement qu'en 1970, ayant quitté les responsabilités, il se rend de l'autre côté des Pyrénées accompagné de son épouse.

Mais Charles de Gaulle n'est pas le premier venu et son hôte, Francisco Franco, non plus. Ce sont deux hommes que tout a opposé par le passé. De Gaulle, l'homme du 18 juin qui a exhorté, depuis l'Angleterre où il s'était réfugié, les Français à résister à l'envahisseur allemand. Francisco Franco, l'autocrate qui dirige l'Espagne d'une main de fer, sans pitié pour ses opposants, l'allié d'Hitler, pendant la guerre.

Alors quel sens donner à ce voyage à l'époque peu commenté du côté français, alors que la presse espagnole se fait bavarde (évidemment) ? Claude Sérillon avance des hypothèses. Et puisque rien ou presque n'a filtré de la rencontre des deux généraux, il imagine leurs échanges. Mais au préalable, il expose le contexte du moment : mai 68, le désaveu des Français vis à vis du général, le soutien des Américains à l'Espagne, la construction de l'Europe dont elle est une pièce centrale.

Partant d'un événement peu connu, Claude Sérillon retrace avec justesse une époque charnière. Parlant dans le même temps de ce qu'il appelle la fin du règne du général de Gaulle, il imagine les motifs de son voyage espagnol. Et sans le vouloir, il amène, ce qui est vraiment intéressant, chacun à l'interpréter selon sa perception de l'action gaulliste.

Merci aux Éditions le cherche midi et à NetGallet pour cette lecture.
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