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Critique de AnitaMillot


D'entrée de jeu l'auteur nous plonge dans le bain, avec un prologue musclé ! Qui s'apparente, dès les premières lignes, à des souvenirs d'enfance « à la Pagnol », pour brutalement prendre fin sur une scène de violence insoutenable. Nous sommes début juillet 1962, à Oran …

Mais qui donc a pu, dans ce coin plutôt calme de la ville, s'attaquer à la « bande des trois » : Pierrot, José (« Bilocha ») et bientôt Juan (« le loco ») ? … Trois jeunes garçons, d'une dizaine d'années, habitant le même patio d'un quartier pauvre.

C'est la dernière affaire de l'inspecteur Abel Helme. Les policiers algériens reprennent déjà possession de tous les commissariats, en cette dangereuse veille d'indépendance … Il va pourtant s'accrocher à ce dossier sordide, profondément choqué par le jeune âge des victimes … En compagnie d'un vieux voisin grincheux (Alberto Amatt) et du petit Paco (qui n'a pas froid aux yeux) Abel Helme va tenter de mettre la main sur le coupable. Il compte quitter le pays tout de suite après la fin de cette enquête, accompagné de sa fiancée, la belle Meriem …

C'est la fin pour les rapatriés d'Algérie, qui tentent de quitter le pays le plus rapidement possible avant d'y laisser leur vie. Des colons qui – contrairement à ce qu'on imagine – sont loin d'être tous riches (certains ne peuvent même pas payer leur passage en bateau pour la France, d'autres ont été massacrés avant de pouvoir se mettre à l'abri …)

Une intrigue inattendue, dans une ambiance explosive. Un récit bien documenté (l'auteur, né en 1948, est originaire d'Oran et a donc vécu cette période apocalyptique …) C'est bien écrit, le style est sobre et percutant. Andrès Serrano souffle (volontairement) le chaud et le froid tout au long de ce roman : voilà une bien belle réussite d'un primo écrivain, qui n'est – à aucun moment – dans le jugement. Attention toutefois : certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des âmes les plus émotives …
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