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Critique de kuroineko


Difficile de ne pas avoir l'oeil attiré par l'illustration de la couverture: les bras aux mains vertes qui se tendent vers une boule formée de feuilles mortes. Ça interpelle. En plus, un titre japonais, avec écriture kanji s'il vous plaît. le tout par une écrivain française. Hop, dans mes bras!

Classé en catégorie jeunesse, Happa no Ko (littéralement, enfants du feuillage, très évocateur) se destine à un plus large public. Sa dimension philosophique, écologique, sa réflexion sur le système instauré pour régler le quotidien, voilà autant de thèmes propices à une lecture adulte.

Dans l'univers créé par Karin Serres, il n'y a plus qu'un seul et même État, divisé selon les frontières des anciens pays eux-mêmes répartis en secteurs, une seule ville, une seule langue. Et une seule activité : jouer. Les termes de métiers ou professions appartiennent aux langues anciennes. Tout est effectué par des machines. Chaque citoyen possède un bracelet connecté à l'école, la résidence, le service de restauration à domicile. Les humains n'ont plus qu'à jouer, dans des salles d'arcade, à la maison, ou pratiquer du sport. L'énergie dépensée est accumulée dans le bracelet qui nourrit via une borne de transfert l'alimentation générale en courant électrique.

Dans ce monde futuriste d'où la vraie nature a disparu, une jeune fille Madeleine, Française, se réveille un jour avec les mains se teintant de vert. Panique! Est-elle malade? Allergique? Quand Kenjirô, un lycéen japonais survient comme par magie à ses côtés avec les mêmes mains vertes, leur rencontre marque le début de péripéties qui vont leur faire découvrir le fonctionnement de leur système de gestion planétaire dans sa réalité, les pouvoirs offerts par cette subite coloration des mains et l'amitié. Sans compter les Happa no Ko.

Un récit initiatique très beau, d'une belle écriture et qui sonne juste. le monde tel qu'il apparaît sous la plume de l'auteur fait froid dans le dos mais donne à réfléchir sur la place de la robotique et des machines dans l'humanité. Ou bien la question est-elle la place de l'humanité dans la robotique? Et la Nature dans tout ça? La société instaurée autour des jeux m'a fait penser au "Panem et circensem" de la Rome impériale.

Ce bref roman donne en tout cas matière à réflexion et offre également de beaux portraits avec ces deux adolescents et les créatures ancestrales en voie de disparition. Comme tant d'espèces actuelles sur la Terre. A lire, à diffuser, à partager, et à relire.
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