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Critique de bdelhausse


Jean-Claude Servais est un auteur prolifique. Dessinateur et scénariste, c'est un amoureux de la nature, de sa Gaume natale. Les forêts, les petits chemins empierrés, les villages perdus dans la brume, il connaît bien et il les dessine comme peu d'autres de ses pairs.

On plonge rapidement dans l'atmosphère des lieux. Les mesquineries de villages, les jalousies, les amours illicites... Parfois Servais nous conte des récits de sorcelleries, de rebouteux, lorgnant du côté d'un Comès. Parfois il se fait dessinateur animalier, comme René Hausmann. Comès, Hausmann, Servais, belle trilogie, soit dit en passant.

J'ai pu rencontrer Jean-claude Servais il y a longtemps. Autour d'un Orval (bière d'abbaye au parfum unique) il nous avait raconté sa passion pour les lieux, les paysages et les gens.

Dans cette 2è intégrale de la série Mémoire des arbres, Servais nous parle des gens. Victor et Hélène. Il est solitaire, un brin sauvage, il épie (surtout Hélène) et il se fait souvent chasser. Elle, elle est belle et elle aime Victor. Romé et Juliette ne sont pas loin. On devine bien vite que le drame habite les sous-bois et le hameau voisin.

Hélène et plusieurs filles du coin font de la contrebande. Dans leurs cottes, on cache du café ou du tabac, la différence de prix en Belgique et en France est suffisante pour un solide profit, ce qui n'est pas du goût des "noirs", les douaniers ainsi nommés vu leurs habits. Il y a surtout le "grand noir" qui en veut personnellement à Victor...

Puis la guerre arrive. Les douaniers sont remplacés par les Boches, mais le "grand noir" a tourné casaque et il est parmi les collabos. On passe du café, du tabac, mais aussi des lettres et des instructions destinées à la résistance. Exempté de conscription, Victor poursuit sa contrebande. Lorsqu'Hélène est capturée, entre Victor et le "grand noir", cela devient une affaire personnelle...

J'ai connu Jean-Claude Servais plus inspiré. le dessin est sublime, certes, mais le scénario est poussif, parfois elliptique, ou redondant, les dialogues plats. Certes, il y a des bonnes intentions, et de la générosité dans l'oeuvre de Servais, cette générosité gaumaise qui ouvre les portes aux inconnus, mais cela ne suffit pas vraiment. L'histoire est belle, basée sur des faits historiques, elle aurait mérité un meilleur sort.
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