Félines

Louise fait partie des premières adolescentes touchées par une étrange mutation, qui les dote d'une apparence et de capacités similaires aux félins. Ce phénomène se répand rapidement au monde entier et fracture la société en deux camps : d'un côté, les « Félines », acceptées pour ce qu'elles sont par une minorité ; de l'autre, la Ligue de la Lumière et ses partisans, convaincus qu'il s'agit d'une punition divine qui nécessite des jeunes filles qu'elles retrouvent « le droit chemin ». Louise et ses « soeurs » vont devoir se battre au péril de leur vie, pour conserver le droit d'être considérées comme des êtres humains... Voire comme l'avenir de l'humanité.

À travers le témoignage fictif de Louise, dont il aurait recueilli la parole, Stéphane Servant se fait passeur d'idées. « Félines », c'est au-delà du récit d'anticipation, de la dystopie, une réflexion sur la manière dont nous réagissons en tant que groupe social face à ce qui nous est différent, inconnu ou étrange. C'est un appel à l'acceptation de soi et des autres, dans toute leur diversité, que l'auteur lance aux nouvelles générations - à commencer sans doute par sa fille, à qui il dédicace le livre et qu'il met également en scène.
On retrouve donc dans cette histoire un parallèle avec les luttes contre toutes les formes de discrimination (de genre, sexuelle, raciale, religieuse...) qui font notre Histoire, au risque d'en faire un peu trop.
Pour autant, ce roman m'a touchée parce qu'on y sent la volonté d'un père de préparer sa fille à se faire une idée du monde, et du rôle qu'elle peut y jouer avec les autres, qui soit la plus juste possible, à l'instar de Louise. D'autant que le récit est très bien mené et le style irréprochable !