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Critique de kuroineko


Quelle révélation pour ce premier roman! Âpre et abordant un sujet qui revient hélas trop régulièrement sur les devants médiatiques : la maltraitance des enfants. En l'occurrence ici Diana, petite fille de huit ans.

Alexandre Seurat construit son récit sur la forme chorale. Il permet ainsi à diverses voix de l'entourage de la fillette de s'exprimer. La plus bouleversante pour moi est celle de son institutrice qui, la première, relève les trop nombreuses traces qui parsèment le corps enfantin : ecchymoses, cicatrices plus ou moins anciennes, brûlures, etc. On lui rétorque la maladresse congénitale de Diana, elle la première qui récite chaque histoire de ses plaies et bosses.

Sans se porter en juge ni vilipender, l'auteur démontre la lourdeur administrative face au soupçon de la maltraitance, la crainte des témoins de s'immiscer dans la vie des autres et - peut-être - d'avoir mal estimé et de porter de fausses accusations. La détestation de la délation qui se heurte au besoin de venir au secours d'une petite fille. Chaque voix mise en scène porte ces questions et ces atermoiements en une spirale d'urgence qui s'accroît au fil des pages.

Une petite centaine de pages qui s'inscrivent durablement dans l'esprit du lecteur. le roman, inspiré d'un tragique fait divers, nous renvoie à notre propre position sur le sujet. Une remarquable entrée dans le monde de la littérature pour Alexandre Seurat. La Maladroite est une lecture éprouvante et douloureuse mais nécessaire car il y a trop de Diana.
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