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Critique de Zephirine


Dans ce polar social, l'action démarre sur les chapeaux de roue dans le camp de Ginestous pour les gens du voyage. le lecteur retrouve avec plaisir la vétérinaire au grand coeur, Sergine Hollard, déjà impliquée dans « le chien arabe ». Elle est là pour saisir les coqs de combat drogués, victimes de paris clandestins.
Toutefois, il n'y a pas que des coqs de combat dans ce hangar, mais des femmes : deux jeunes Albanaises et un enfant, cachés dans ce camp de gitans pour tenter de fuir leur proxénète. A partir de là, la machine s'emballe et la véto au grand coeur va chercher à savoir si ces femmes sont bien sorties des griffes de leurs bourreaux.
Tandis que Sergine poursuit son projet d'une clinique vétérinaire ambulante pour soigner gratuitement les chiens des SDF, Nathalie Decrest, chef de la Brigade Spécialisée de Terrain de la Police National, poursuit son enquête.
Entre les deux femmes, qui se sont déjà rencontrées (Voir le chien arabe) une curieuse amitié mêlée de méfiance va se nouer.
Sergine, qui entre dans le monde des sans-abris, va de nouveau croiser Nathalie qui enquête sur la disparition des Albanaises et la mort d'Adamat le fils d'Hiérosé, retrouvé noyé dans le canal du Midi. Grâce aux sans-abris, elle va retrouver la trace de Hiérosé, séquestrée. Sergine viendra en aide à un jeune autiste jeté à la rue et exploité.

Le récit navigue dans les eaux troubles de la misère et des sans-abris. On découvre l'impuissance des policiers et des travailleurs sociaux plongés dans cette détresse. L'auteur dénonce la violence faite aux immigrés, SDF ainsi qu'aux animaux.

J'ai beaucoup aimé les deux héroïnes de ce roman, des femmes passionnées et généreuses, écartelées entre leurs convictions et les contraintes de leur métier. Au début, elles se flairent, et s'affrontent. Animées par le même désir de justice, elles finiront par collaborer ensemble pour faire éclater la vérité. Dotée d'une forte personnalité, Sergine fonce tête baissée, pour venir en aide aux plus déshérités et elle sait nous émouvoir par sa générosité obstinée. Elle doit affronter ses associés dans le confort de leur clinique vétérinaire. Nathalie, elle, doit mener de front son métier de chef de la police et sa vie conjugale, ce qui ne se passe pas sans conflits et incompréhension de la part du mari.

Benoît Séverac sait mêler avec subtilité une histoire policière avec le quotidien des héroïnes et les problèmes sociaux. Sans tomber dans le misérabilisme, il aborde avec intelligence le problème de la prostitution de jeunes femmes immigrées, des sans-abris et des malades mentaux, sans oublier les chiens, Patrick, Hachka ou Mojo, qui sont aussi des personnages à part entière.
L'histoire, qui mêle personnages et animaux, est forte et bien menée. le style est alerte
Un livre à lire sans hésitation, que vous ayez ou non un chien.
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