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Critique de Fleitour


Le titre de ce livre l'Immense Regret, est comme le signal prémonitoire de ce que le lecteur va ressentir, un immense regret, car ce livre est passé à côté du sujet, et les ambitions littéraires qui l'animaient font un flop.
Un pari osé cependant, celui d'introduire le smartphone comme un vrai personnage, ensuite, construire la tessiture du texte dans un langage parlé approximatif, celui du Web.

Le smartphone n'est plus seulement le moyen de communiquer avec des amis éloignés, il est présent en permanence et s'impose comme une présence, qui exige, qui discute, qui conteste, qui dit oui ou non comment savoir, « non, écrit Thomas, non, quoi ? Écrit elle ». Ainsi sur une double page nous pouvons avoir uniquement des échanges par SMS !


La deuxième originalité, saute aux yeux et à l'oreille à travers cette locution, ça va ? Prononcée sur tous les tons, et ses quelques variantes ça me, ça a, ou ça suffit...On peut aussi côtoyer le, on va, ou on s'en va...
Quand l'ambition d'innover galvanise Camille, la journaliste, on l'écoute page 108," c'est que ça à l'air net, et ça, j'adore", ces mots heurtent le lecteur, même le moins Proustien. Et l'experte de conclure " rien ici de vous servira, c'est un jeu, un travail. Les quasi cristaux de Penrose."


Lassée de cette exposition contemporaine, voilà Camille emportée par l'indéboulonnable présentateur de télévision Alexis leségur, que l'on retrouve complètement bourré (Pas jean-Claude), pour lequel on a du mal à percevoir sa mise sur la touche, ses escarmouches dans les rues de Paris, sa présence rue Poisson ( mon ami Jean-Baptiste Harang appréciera, il y habitait au N° 6).
Faute de reconnaître quelqu'un de connu, on se lasse vite de cette longue traversée de Paris sans queue ni tête.
On regrettera même les cris de Gabin, « Janvier ! » en plein marché noir.


Au final on ne peut mésestimer le souhait de Alain Sevestre, d'être un précurseur dans le monde du Web, après Ne poussez pas Mémé dans les Orties, un roman d'amour bousculant la versatilité du smartphone, aurait pu s'installer et trouver son public. Sauf que l'amoureux transi aperçu entre deux appels, revient par un SMS à la ponctualité diabolique pour, » en fait ( autre locution enfantine )», juste clore cet immense regret.

Je salue ce roman expérimental, qui a su aiguiser ma curiosité dans le choix de Masse Critique, merci Babelio.
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