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Critique de EvlyneLeraut


Engagé, palpitant, « Sans Terre » est un récit contemporain. Ce quasi policier est mené d'une main de maître par Marie-Eve Sévigny. Sociétale, sociologique, l'histoire est touchante, tant son plausible nous fait signe et interpelle. Elle pointe du doigt là où ça fait mal. le sujet est brûlant et vif. Nous sommes d'emblée projetés sur l'Ile d'Orléans où se déroule plusieurs drames, de couvertures différentes. le chalet de Gabrielle Rochefort est en proie aux flammes. Destruction intestine et vengeresse. Cette femme est un emblème. Activiste, militante écologiste, volontaire, cette dernière se bat à corps et à cris contre la Compagnie pétrolière Cliffline Ernergy. Nous sommes en contrée Québécoise éloignés de toute sérénité. Dans l'idiosyncrasie déployée des migrants laborieux, exploités jusqu'au souffle rare sur un domaine mené par un contremaître que l'on déteste de toutes nos forces tant son profil dégage le racisme, la haine et la violence. Pas de clichés. Sans terre, hommes volontaires, courbés sur « le Domaine Plante couvre cinq fois plus d'hectares que l'ancienne ferme familiale, à la superficie déjà enviable…. Dans les champs alentour, accroupis dans la terre mouillée, suant sous leurs panchos imperméables, les travailleurs saisonniers cueillent leurs fraises en silence. » Linarès disparait. le tsunami enfle. Ce Guatémaltèque a rencontré Gabrielle. Sa disparition serait-elle liée aux actions syndicales ? Gabrielle Rochefort, tenace va elle aussi rechercher le (les) coupable (es). Si près, bien trop près. Ce polar est relevé, à tiroirs. On ressent la terre chaude, les souffrances et l'exil de ces immigrés plus que saisonniers. Cette échappée forcée pour s'abreuver de la soif, loin de leur terre-mère. Les Sans Terre « ça fait des siècles que les paysans sont dépouillés par les grandes compagnies agricoles. Ce n'est pas le Mexique qui crève dans la misère. Ce sont les Mexicains ». Que va-t-il se passer ? « Sans Terre » est courageux et l'histoire est l'enrobée d'une question grave car tenace. Plus qu'un policier, c'est un cri d'alarme. Les protagonistes ne sont pas des caricatures. le réel opère son champ d'action. Marie-Eve Sévigny rassemble l'épars, veut la justice. On ressent la beauté noble des immigrés. On prend pour nous cette constance et cette envergure de persévérance. Cette force, levier et l'humanité grandissante. Les Eaux du Saint-Laurent grondent. « L'intelligence ne vaut pas un clou sans le jugement. » « Pourquoi ce besoin de justice des hommes quand on voit ce qu'ils en font. » Lisez « Sans Terre ». Ecoutez le fleuve crier justice. Voyez combien Gabrielle est battante. Sentez la puissance des lignes d'une auteure affirmée. « Sans Terre » est un récit politique, humaniste, nécessaire. Publié par les majeures Editions le Mot et le Reste qui nous prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.
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