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Critique de Rachelkaposi


Zoé, Gertrude, Rosalie, Germaine, Cornélius, Mitsou, Cédric, Gontran, Oscar, Cornélius, Firmin, Albert, Zéphir, Zita …
Mais qui sont tous ces personnages ?
Non, il ne s'agit pas de personnages à proprement parler, mais des objets familiers du Professeur Alfred Ziegler, principal protagoniste du livre.
Et ces objets, son stylo plume, sa pipe en écume de mer, sa montre gousset, le fume-cigarette, la paire de jumelles de théâtre, le violoncelle, le petit chat en porcelaine, le marque-page en ivoire, le téléviseur, le tableau… deviennent les narrateurs objectifs du roman et nous relatent, chacun de son point de vue, la vie du Professeur, celle passée dans un quartier populaire d'Alger, et celle de sa vie ensuite, au « Cap Matifou », face à l'océan.
Mais le Professeur Alfred Ziegler a quitté sa maison au bras d'une inconnue, et les différents objets, restés seuls, s'inquiètent de sa disparition.
Au-delà du suspense et de l'intrigue, fil conducteur du roman, l'avant-dernière demeure relate les ravages humains causés par les guerres (la guerre d'Algérie, bien sûr, mais la deuxième guerre mondiale aussi). Mais pour l'auteur, un homme, même dévasté, peut surmonter les épreuves. Même à terre, celui qu'on croyait à l'agonie, définitivement anéanti, se relève et trouve la force d'atteindre son lieu de quiétude, celle qui le mettra à l'abri de toutes les douleurs endurées.
L'avant-dernière demeure est un choix de paix dans un monde qui voudrait séparer les hommes, les affronter les uns aux autres, provoquer la haine en semant la mort. En réaction à tout ceux qui voudraient séparer les gens, séparer les communautés amies, saccager le bien-être des temps de paix, l'auteur a un parti-pris délibéré de douceur statique et de quiétude,
Et ni la guerre, ni les morts collatéraux n'auront la capacité de briser ce qui était solide et sincère.
Face à la mer, Alfred et Mahmoud, connaissent, eux, le vrai prix de l'amitié. Celle que la guerre n'a pas abîmée, celle que rien ne peut détruire.
Telle est la leçon de sagesse donnée par Alain Seyfried dans ce très beau roman.
Rachel
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