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Critique de voun


Au début, je trouvais le livre touchant par sa sensibilité.
Puis, au fil des pages, j'ai commencé à m'ennuyer. J'ai cherché pourquoi. L'autrice utilise beaucoup la métaphore filée, ce qui rend son discours soit très poétique, soit abscons. Dans tous les cas, ça manque d'aspects pratiques. J'ai plutôt l'impression de lire un livre que l'autrice a écrit pour elle-même, sur ce qu'est la vulnérabilité pour elle, sur les moyens qu'elle utilise pour la contacter, y compris en écrivant le livre, mais qu'elle a oublié de s'adresser à un lecteur. Elle nous livre des parties d'elle. Soit. Je n'en avais pas demandé autant, je suis gênée d'entrer dans son intimité sans l'avoir voulu. La vulnérabilité, est-ce se dévoiler à un/e inconnu/e? Je ne sais pas, je ne suis pas sûre.
Pour autant, au nombre de métaphores filées, soit cela dénote d'une grande sensibilité, soit cela dénote du fait que l'autrice a du mal à exprimer simplement ce qu'est la vulnérabilité, et a besoin des détours de l'imaginaire pour la dire, de se voiler pudiquement dans des métaphores qui ne seront pas forcément bien comprises. En ce sens j'ai l'impression qu'elle voile son discours justement là où j'aimerais en savoir plus, qu'elle évite justement d'être vulnérable quand ce serait utile (si on est clair et que ça ne plait pas, on peut être touché par la critique, si on reste dans le flou, difficile de se faire des ennemis), et qu'elle dévoile des parties de son histoire personnelle alors que je n'en veux pas tant.
Il y a quelques conseils au milieu de toutes ces métaphores, mais d'autres livres plus "pragmatiques" m'ont plus touchée.
Même si je suis touchée que quelqu'un ait pu redonner de la valeur à la vulnérabilité si mal-aimée au point d'en faire un livre et d'inventer une divinité. Je perçois son humilité, par mimétisme cela me touche. Mais je suis ennuyée de tous ces détours, de ce texte qui parle de lui sans me parler à moi.
Si je veux un livre sur la sensibilité racontée par son auteur et mise en mots, je lis A la recherche du temps perdu. C'est une oeuvre que j'apprécie, qui prend ouvertement le parti de la sensibilité, et qui ne cherche pas à donner de réponse, ni à être purement autobiographique, et les descriptions restent assez précises.
Bref, ce n'est pas ce que j'attendais de ce livre, que j'espérais plus terre-à-terre.

Après un survol des dernières pages qui semblent une reconstitution (enfin, depuis le temps qu'elle en parlait!) de la vie de sa grand-mère qui ne m'intéresse pas tant que ça, et qui n'a pas a priori donné son consentement pour qu'elle soit ainsi dévoilée, je reste avec le sentiment de gêne d'avoir vu des détails d'une vie que je n'aurais pas dû voir.
En fait, le livre aurait été acceptable s'il y avait un sous titre du style "comment j'ai accédé à la vie de ma grand-mère en acceptant d'être vulnérable". Mais ici le propos ne semble pas assumé, c'est un peu un livre de développement personnel, beaucoup un journal intime public. Je reste plus gênée que conquise par cette lecture, quelles qu'en soient les qualités d'écriture par ailleurs.
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